sur site le 24-03-2003
-la Riposte, halte à la désinformation !
injures,anathème,mensonges,amalgame, procès d'intention, chasse aux sorcières commis à l'égard de notre communauté pieds-noirs revus et corrigés par le Comité de vigilance et riposte du cercle Algérianiste et d'autres
article concerné : L'Algérie était divisée entre "Citoyens" et "sujets français"
article du pnha, n°94, octobre 1998
url de la page : http://perso.wanadoo.fr/bernard.venis/mon_algerie/riposte/pages_liees/historia613_2_pn94.htm

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Monsieur le Directeur d'Historia
25 bd Malesherbes
75008 Paris
L'Algérie était divisée entre "Citoyens" et "sujets français"
Monsieur,
-----Abonné d'Historia dont j'apprécie les articles, passionné d'histoire et particulièrement de l'Algérie pays où je suis né, je me permets, mais vous vous en doutiez, de m'inscrire en faux et d'apporter à votre connaissance et celle de l'auteur, un témoignage de notre histoire gardé volontairement dans l'ombre par nombre de journalistes. Je vous prie donc, monsieur le directeur, de bien vouloir publier ma lettre. Je ne veux en aucun cas ouvrir de polémiques avec l'auteur de cet entretien (Yves Courrière), qui bien sûr n'engage que lui, mais je voudrais lui dire, que pour bien connaître un pays, il faut parler sa langue.
-----Ecrire dans votre numéro 613 : L'Algérie était divisée entre "Citoyens" et "sujets français" sans autres explications que de citer les statuts de 1947, c'est de la désinformation. Pourquoi taire que contrairement aux anglo-saxons, la France s'est toujours efforcée d'attirer les populations arabo-berbères à notre civilisation.
-----C'est dans ce but que dès mille huit cent soixante cinq (1865) la République s'efforça de donner, aux indigènes, toutes les facilités d'accession aux droits de citoyens. Il est écrit : "Devant le peu d'empressement que ces populations ont mis à accepter cette offre généreuse, le gouvernement a pensé qu'il était plus sage de repousser à plus tard cette ouverture. Le Parlement, attribuant la rareté des demandes, à des entraves de l'administration, a tenu à briser ces résistances supposées et à leur ouvrir toutes grandes les portes de la famille française". (Référence "les cahiers du centenaire")
-----Entre 1865 et le 4 février 1919, il y eut de nombreuses propositions de citoyenneté française, (à peu près une tous les dix ans), faites aux autochtones, elles furent toujours rejetées par la masse musulmane.
-----La loi du 4 février 1919 leur a reconnu le droit d'obtenir la qualité de citoyen, sur une simple demande en justice, sous la seule réserve des conditions indispensables de loyalisme et de moralité, les laissant libres de lever cette option et de la réaliser, quand il leur plairait, le bénéfice de l'égalité qu'elle contient.
-----Le même texte leur accordait, d'ores et déjà, tous les droits civils du Français et un pouvoir de suffrage limité à la participation dans la gestion des intérêts locaux. Or, quelques dizaines d'individus, seulement, firent, chaque année, la demande de ces droits politiques du citoyen. La masse persista à n'y attacher aucun prix et réprouva la renonciation des lois coraniques (charia), incompatibles avec nos lois républicaines, dont s'accompagne l'acquisition de la qualité de citoyen français.
-----Quant aux juifs, dans l'article 2 du senatus-consulte du 14 juillet 1865 il est dit : L'indigène israélite est français ; néanmoins, il continue à être régi par son statut personnel. Il peut être admis à servir dans les armées de terre et de mer. Il peut être appelé à des fonctions et emplois civils en Algérie. Il peut sur sa demande, être admis à jouir des droits de citoyen français : Dans ce cas, il est régi par la loi française. On relève de nombreuses naturalisations de juifs consécutives à ce senatus-consulte entre 1866 et 1870, (Ref Le Judaisme algérien par Gérard Nahon).
-----Mais la majorité restait hostile ; la population fut consultée, très peu voulurent devenir citoyens français car ils devaient renoncer aux lois mosaïques. Le décret Crémieux du 24 octobre 1870, d'autorité, les fit citoyens français.
-----Ainsi monsieur, si l'Algérie était divisée entre "citoyens" et des "sujets français à qui la faute !
-----D'autre part en page 40, la photo (pour vos archives), supposée "plantation" est en réalité l'Ecole d'Agriculture de Philippeville. Cette précision afin que les esprits chagrins ne voient pas là une ferme de "gros colons", et, les nombreux fellahs au travail sont en réalité de studieux élèves.
-----Je vous prie d'agréer, Monsieur, mes sincères salutations.

Gilles Martinez