-Pieds-Noirs d'hier et d'aujourd'hui mars 2000 n°110
"Les Algériens attendaient le soleil pendant 132 ans"

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Pieds-Noirs d'hier et d'aujourd'hui mars 2000 n°110
"Les Algériens attendaient le soleil pendant 132 ans"

Monsieur le Maire de Grenoble
Hôtel de Ville
38000 Grenoble

Monsieur le Maire,

Le Musée dauphinois a produit récemment dans votre ville une exposition présentée comme consacrée à la culture maghrébine, constituée d'un amalgame entre une présentation superbe d'objet traditionnels marocains issus d'un musée de Marrakech, et une exposition totalement différente prétendant montrer l'immigration algérienne en Isère sous tous ses aspects.
Cet amalgame, monté avec une parfaite malhonnêteté, sert en fait une opération de propagande anti-française dont l'intention n'est d'ailleurs pas cachée le moins du monde puisque le visiteur qui s'y risque est accueilli par un préambule claironnant sans complexe que " les Algériens attendaient le soleil pendant 132 ans.. "
Il n'est pas dans notre intention de réfuter d'aussi éclatantes outrances nous nous contenterons de rappeler au passage qu'un écrivain algérien, de surcroît haut fonctionnaire du régime, écrivait récemment dans un livre qui eut mérité d'être cité dans l'exposition si elle était tant soit peu impartiale, que la plupart des Algériens regrettent la France, et que 80 % eussent souhaité la présence des Pieds-Noirs, qui eut sans doute évité les drames actuels du pays (in"Le serment des Barbares", Gallimard Ed. 1999) nous pourrions en citer bien d'autres, comme le leader nationaliste et socialiste Ait Ahmed déclarant il y a quatre ans à la Presse que "du temps des Français, l'Algérie, c'était le Paradis..."
Nous pourrions ajouter que si les Algériens ont attendu le soleil pendant 132 ans, ils se sont précipités à notre ombre en foules nombreuses et envahissantes dès que l'astre en question s'est levé le moins que l'on puisse dire est que l'indépendance ne semble pas leur avoir apporté ni le bonheur ni la prospérité. Ils disposaient pourtant du plus énorme patrimoine matériel, administratif et intellectuel qu'un peuple n'ait jamais légué à un autre... ce qui eut justifié autre chose que le torrent d'injures répandu à notre encontre sur les murs de votre musée.
Nous relevons par ailleurs que, pour ajouter à la provocation, l'expo a été inaugurée en grande pompe par un " universitaire " algérien, militant zélé du FLN, confortablement réfugié dans l'université française cet arrogant parasite prétendait, de plus, pouvoir s'exprimer sans avoir à subir la contradiction...

En toute impartialité, cependant, nous reconnaîtrons à l'ensemble des panneaux présentés un mérite c'est de donner une réponse définitive à ceux qui s'interrogent encore sur le mythe de l'intégration. Il y est écrit en effet bien simplement, à propos des mères algériennes " qu'elles ne pourront que recréer, à l'intérieur de ce logement temporaire, l'univers de la société maghrébine, avec ses traditions, sa religion, et, sans jamais l'exprimer, elles se sentent investies d'une mission éviter que leurs enfants, surtout s'ils naissent sur le sol français, ne s'enracinent dans ce monde étranger ". Tout commentaire serait superflu...

Cette manifestation, Monsieur le Maire, est une insulte délibéré à tous les Français libre à beaucoup de la subir, mais on ne peut manquer de noter qu'elle est financée, à des hauteurs astronomiques et sans aucune consultation préalable, par vos contribuables. Parmi ceux-là, il en est qui sont les véritables victimes de l'Histoire, dont les ancêtres ont tout donné à l'Algérie et à la France qu'ils croyaient leur Patrie, et n'ont gagné en retour que la spoliation et l'indifférence... De ceux-là, les Pieds Noirs de votre région, dont vous n' entendez jamais parler parce que ce ne sont ni des agitateurs ni des terroristes, notre Association culturelle représentant 30 Cercles dans toute la France se fait ici le porte parole pour vous dire qu'ils n'ont pas vocation à payer pour se faire bassement insulter, et vous exprimer leur colère. ils seraient évidemment heureux de connaître votre réaction car il leur parait impossible que votre bonne foi n'ait pas été surprise dans cette triste affaire... comme sur les protestataires, empêchés de paroles, et que l'on va jusqu'à traîner aujourd'hui devant les tribunaux pour avoir dénoncé l'outrage fait à leurs morts...
Croyez, Monsieur le Maire, à l'expression renouvelée de notre stupéfaction indignée.


M. LAGROT