-Pieds-Noirs d'hier et d'aujourd'hui février 2000 n°109
19 mars 1962 .
la seule date à retenir pour l'hommage à rendre à la mémoire des victimes des conflits d'Afrique du Nord

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Pieds-Noirs d'hier et d'aujourd'hui février 2000 n°109
19 mars 1962 :la seule date à retenir pour l'hommage à rendre à la mémoire des victimes des conflits d'Afrique du Nord


Monsieur le Rédacteur en Chef
de SUD-OUEST
Place jacques Lemoine
33094 Bordeaux Cedex


Monsieur,
Dans votre numéro du 2 1/12/99 a paru un bref article relatif à un communiqué de la FNACA, se félicitant de la reconnaissance de l'état de guerre en Algérie de 1954 à 1962, et concluant que la seule date à retenir pour la célébration de " l'hommage à rendre à la mémoire des victimes des conflits d'Afrique du Nord ", suivant ses termes, est celle du prétendu cessez-le-feu du 19 mars 1962. Cette position bien connue de la FNACA est censée s'appuyer sur un sondage d'opinion de l'institut IFOP.
Observons d'abord que les sondages d'opinion ne font ressortir en pareil cas que la réponse recherchée par le demandeur lorsqu'il sait habilement tourner sa question dans le sens voulu le procédé est vieux comme la propagande idéologique, et ni Goebbels ni Molotov ne nous démentiront d'ailleurs, la FNACA occulte prudemment la formulation de la question posée... De plus, et c'est l'essentiel, la réponse sur un sujet dont on ignore tout (c'est, vous en conviendrez, le cas de la quasi totalité des Français sur l'historique des événements d'Algérie) ne peut être que celle suggérée par le demandeur. Des marxistes aussi orthodoxes que ceux de la FNACA sont orfèvres en la matière...

Sur le fond de la question, il est aisé de remarquer que si il y a eu guerre, cette dernière a nécessairement fait un vainqueur et un vaincu. Quant à déterminer ce dernier, il est malheureusement évident que celui qui a fait abandon de 13 de ses départements, sacrifié un million de ses nationaux d'origine, abandonné ses combattants autochtones et abdiqué sa souveraineté n'est pas le vainqueur c'est si vrai que le FLN algérien proclame depuis 35 ans " sa victoire du 19 mars", et a même édité un timbre postal sur ce thème. Est-il donc concevable que la France célèbre sur son territoire la victoire de ses ennemis ? il ne serait pas de pire outrage à la mémoire des vrais Français qui ont donné leur vie ou abandonné leur terre, pour une raison d'état bien éloignée de l'intérêt des peuples...

Enfin, il s'agit d'une imposture sur le simple plan historique non seulement les combats n'ont pas cessé après le 19 mars 1962, mais le nombre des victimes militaires et surtout civiles après cette date est de loin supérieur à celui des sept années précédentes...
Nous représentons ici la voix des Français d'Algérie et des Harkis survivants, nous qui sommes, au terme de l'épuration ethnique la plus radicale de l'Histoire, les véritables victimes de cette guerre, et nous dénions à la FNACA, simple organe d'Agit Prop anti-française depuis sa fondation, tout droit à s'exprimer sur la mémoire des victimes de cette guerre, quelles qu'elles soient. Pour nous, il ne saurait être question que la date honteuse du 19 mars soit retenue pour une célébration nationale. Nous avons sur ce point la haute caution du Président Mitterrand déclarant publiquement le 24 septembre 1981 : " S'il s'agit de marquer le recueillement national et d'honorer les victimes de la guerre d'Algérie, je dis que cela ne peut être le 19 mars. "
Vous comprendrez, nous n'en doutons pas, que la voix de centaines de milliers de victimes de cette guerre, dont beaucoup d'Anciens Combattants - authentiques, ceux-là - a autant de droit, toutes opinions politiques confondues, à être rendue publique que celle d'Associations au simple rôle de courroie de transmission idéologique ; et qu'en conséquence, vous ne manquerez pas de publier en bonne place notre réponse comme l'honnêteté vous le commande.


Michel Lagrot
Cercle algérianiste