papa

Alger, Algérie : vos souvenirs
La page de Henri Lazaro
Lettre à Papa

voir note du webmaster, plus bas
mise sur site le 6-3-2006

 

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Meudon la Forêt le 22/09/2005


Papa, voilà un mot que jamais plus je ne prononcerai . Papa je voulais juste écrire ces quelques lignes pour te dire que tu me manques, que tu nous manques.

Tu es né le 4 mars 1925 à Alger. D'après ce que tu nous racontais, ta vie a était loin d'être rose mais un jour tu as croisé maman. Avec elle tu as eu 3 enfants qui t'ont toujours respecté et admiré. Aujourd'hui, je pense au temps passé à Alger, aux pique-niques à Sidi-Ferruch, aux journées passées à la plage (la Madrague, Alger-plage, Fort de l'eau). Puis les événements sont arrivés de part ta fonction, souvent tu étais en déplacement on ne sait où, je me souviens des angoisses de maman qui attendait de tes nouvelles et oui c'était la "guerre ". Puis l'exode est arrivé, toi tu es parti avant nous, rappelé par l'état français vu que ta situation là-bas était devenue dangereuse et périlleuse. Nous t'avons rejoint quelques mois plus tard, nous nous sommes retrouvés à Meaux en Seine et Marne dans un appartement vide. Alors, tu as recommencé ta vie à zéro, puis avec maman vous avez reçu les membres de la famille qui comme nous avaient dû fuir une terre qui nous était devenu hostile. Arriver dans ce pays inconnu de la plupart d'entre nous mais qui pourtant était le nôtre a été très difficile. L'appartement ressemblait à un hôtel, nous mangions et dormions à même le sol, mais notre bonheur était d'être tous réunis malgré la tristesse. Je me souviens quand même de certaines parties de rigolades. Puis nous avons quitté Meaux pour aller vivre à Noisy le Grand. En 1974, je vous ai quitté pour faire ma vie, et de votre côté, vous êtes partis vivre aux Ulis. En 1975 est arrivé Sébastien et je vous remercie, toi et maman, de vous en être occupé comme vous l'avez fait. Je sais que Sébastien représentait beaucoup pour toi et toi pour lui. Une complicité était née entre vous.

En 1977, après de longues années passées dans la Police, tu as pris ta retraite. Tu as été l'un des membres fondateur du club de pétanque des Ulis, tu faisais parti de plusieurs associations
- Les anciens de la DST en Algérie
- L'amicale des pieds noirs de la RATP
- Les anciens combattants etc. etc…
Toi et maman avez commencé à vivre, vous partiez 6 mois en Espagne, à Gandia où tu t'ai fait des tas d'amis comme toi retraité. Sébastien faisait souvent parti du voyage. En 1985, j'ai rencontré Nathalie, elle t'a donné 2 nouveaux petits-enfants, Steven (1986) et Angie (1988). En décembre 2002 est arrivée Lola, ton arrière-petite-fille.


Puis le 5 mars 2005, avec Paul et Patrick nous t'avons organisé une fête à l'occasion de ton 80ème anniversaire.

A ce moment là nous ne pensions pas que ce serait le dernier, tant ta santé et ta force nous paraissaient puissante, bien que tu te plaignais de plus en plus de ta jambe droite. " C'est une sciatique " disaient certains, "c'est l'âge" disaient d'autres. Et puis je t'ai emmené passer un scanner, et là patatrac, la nouvelle est tombée, le crabe était là. Depuis cet instant je ne t'ai plus quitté, chimio, rayons n'y feront rien. Tu maigrissais à vu d'œil, ton comportement n'était plus le même, parfois coléreux, parfois tendre, parfois triste. Mais j'étais toujours là comme tu l'as toujours était pour moi, pour nous. Je ne pouvais te laisser, j'avais besoin de te dire "je t'aime", comme tu me l'as dit à 54 ans pour la première fois. Il est vrai que c'est une chose que l'on a du mal à dire, mais cela a était fait et j'en suis bien content. Puis le 10 août est arrivé j'ai cru que tout s'écroulait autour de moi. Je peux dire qu'aujourd'hui tu me manques mais sache que jamais je ne t'oublierai.

Voilà papa ce que je voulais que l'on sache sur toi, aujourd'hui nous devons être très fort pour maman et là où tu es protège-nous.

Je t'aime Henri

Il y a des coïncidences, comme ça, qui montrent que la vie prend parfois de drôles de détours. Au fil d'échanges de courriers par internet, avec Henri, il est apparu que j'ai côtoyé son papa durant des années, en Juillet, à Gandia. J'ai joué aux boules contre lui au Biarritz, même parfois bu une anisette après une rencontre acharnée...Je le revois, attablé, jouant à la manille...J'entends encore sa voix et ses reparties qui faisaient rire les joueurs et les spectateurs. À côté, la partie de cartes de Pagnol, ce n'était rien....Je le croisais dans ce quartier d'Espagne...Oui, je me souviens d'un personnage aimable, riant, amoureux - me semble-t-il - de la vie...C'était les vacances, le bon temps, le soleil...Je te comprends, Henri ...