-Alger, Algérie : vos souvenirs
La page de Rémy Laven
...à propos de "Radio-Algérie"

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mise sur site le 29-10-2004
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écouter l'indicatif de radio-Alger...branchez vos enceintes, donc!!!
--------En tant que musicien, je suis étonné du fait que mes compatriotes de "là-bas" aient pratiquement oublié cet indicatif qui passait pourtant deux fois par jour.

--------À l'époque, aucune radio n'émettait à temps plein. Au début des années 50, "radio Algérie" (car c'est ainsi que la station s'appelait avant de devenir "Radio Alger" puis "France 5") prenait l'antenne à 6h30 par une vibrante Marseillaise. Il y avait d'abord un court bulletin d'informations puis des disques variés présentés un à un sur un ton d'oraison funèbre. À 7h00, informations et météo, puis encore des disques jusqu'à la demie. Suivait une courte émission de Christiane Delacroix (qui travailla beaucoup en France après le rapatriement) et après je ne sais plus car c'était l'heure d'aller à l'école.

--------Les émissions s'arrêtaient en cours de matinée. Cinq minutes avant la reprise de midi, un essai d'antenne était fait avec un simple morceau de musique qui changeait très rarement. Sydney Béchet s'y colla pendant plusieurs mois avec "Dans les rues d'Antibes". À midi résonnait l'indicatif que j'ai reconstitué et les émissions débutaient par les informations, la météo et les cours des marchés (j'étais intrigué par le prix des "pomélos" car j'ignorais de quoi il s'agissait). Suivait une émission de variétés en public importée de métropole et axée autour d'un grand orchestre. Camille Sauvage, Ray Ventura et Jacques Hélian y alternaient.

--------Sauf le jeudi, le samedi et le dimanche, l'antenne coupait dans l'après-midi et les émissions de la soirée reprenaient à je ne sais quelle heure (ma mémoire a quand-même des limites) avec encore le fameux indicatif. Je ne peux hélas pas dire grand chose des émissions du soir car à la maison, mon père privilégiait plutôt Radio Monte Carlo ("La famille Duraton"... "Cent francs par seconde" de Jean-Jacques Vital... "Quitte ou Double" présenté par Zappy Max...) Radio Luxembourg ou Paris-Inter. Radio Algérie n'avait les honneurs de notre choix que lorsqu'était retransmise "La joie de Vivre" ou les émissions de chansonniers ("Les trois baudets", avec Christian Vébel, Georges Bernardet et Pierre-Jean Vaillard), et bien sûr pour la pièce policière du dimanche soir : "L'inspecteur Pluvier" (dont les enquêtes se déroulaient à Alger) ou bien "Le commissaire Maigret", auquel Clément Bairam prêtait sa voix.

--------Bien entendu, je me souviens surtout du dimanche matin : "Le petit music-hall du dimanche, présenté par Jacques Redson et Jacqueline Dori, avec - entre autres - les "commères du dimanche" (en réalité deux hommes) et le pseudo-russe "Goudebibine" (Jacques Bedos).

--------Une anecdote : un jour passa au petit music-hall du dimanche un jeune pianiste de Bab-el-oued nommé Jean-Claude Bacri. Jacques Redson le présenta sous le nom de Jean Claudric et c'est sous ce nom qu'il accomplit toute sa brillante carrière de musicien (avec Macias, Mireille Mathieu...), et de compositeur ("Les filles de mon pays", "les gens du nord"). À noter que Jean Claudric/Jean-Claude Bacri a un grand frère prénommé Roland, mais ceci est une autre histoire.
 

--------Et puis le jeudi après-midi... ah !...
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À 13h30 résonnait la "petite musique de nuit" de Mozart, qui annonçait "les mots croisés sonores". Mais nous attendions surtout 14h00 et "les émissions enfantines de radio Algérie" présentées par (ndlr:Tata) Paulaine et tonton Bibi. Un de ces jours il faudra que j'en reconstitue l'indicatif. Je l'ai toujours en tête.

--------Encore une fois, ces souvenirs datent d'avant "les évènements". J'ai débuté sur les ondes beaucoup plus tard, en 60, avec mon orchestre de jazz (l'Original Bidule Band), dans l'émission "Le Club des Jeunes" (réalisé par Jacky Ordines et présenté par Henry Séry), émission qui alternait d'un jeudi sur l'autre entre la radio et la télévision.

--------Voilà. Pardonne-moi ce bavardage mais j'écris tout cela autant pour moi que pour toi. De temps en temps ça fait plaisir de faire remonter ces vieux souvenirs du passé et ça entretient la mémoire. La mienne n'est pas encore trop mitée.

--------À une autre fois peut-être. Bonne continuation.

Rémy Laven
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--------PS1 : Roland Bacri (78 ans) vit à Levallois.

--------PS2 : Par une de ces étranges coincidences du destin, le premier orchestre dans lequel j'ai joué en France, à Agen, était celui de Gils Robotti, qui officiait chaque semaine à la salle des combattants, au bord de la mer, à l'entrée de Bab-el-Oued.