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11
Ko / 9 s
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écouter
l'indicatif de radio-Alger...branchez vos enceintes,
donc!!!
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--------En
tant que musicien, je suis étonné du fait que mes compatriotes
de "là-bas" aient pratiquement oublié cet indicatif
qui passait pourtant deux fois par jour. --------À l'époque, aucune radio n'émettait à temps plein. Au début des années 50, "radio Algérie" (car c'est ainsi que la station s'appelait avant de devenir "Radio Alger" puis "France 5") prenait l'antenne à 6h30 par une vibrante Marseillaise. Il y avait d'abord un court bulletin d'informations puis des disques variés présentés un à un sur un ton d'oraison funèbre. À 7h00, informations et météo, puis encore des disques jusqu'à la demie. Suivait une courte émission de Christiane Delacroix (qui travailla beaucoup en France après le rapatriement) et après je ne sais plus car c'était l'heure d'aller à l'école. --------Les émissions s'arrêtaient en cours de matinée. Cinq minutes avant la reprise de midi, un essai d'antenne était fait avec un simple morceau de musique qui changeait très rarement. Sydney Béchet s'y colla pendant plusieurs mois avec "Dans les rues d'Antibes". À midi résonnait l'indicatif que j'ai reconstitué et les émissions débutaient par les informations, la météo et les cours des marchés (j'étais intrigué par le prix des "pomélos" car j'ignorais de quoi il s'agissait). Suivait une émission de variétés en public importée de métropole et axée autour d'un grand orchestre. Camille Sauvage, Ray Ventura et Jacques Hélian y alternaient. --------Sauf le jeudi, le samedi et le dimanche, l'antenne coupait dans l'après-midi et les émissions de la soirée reprenaient à je ne sais quelle heure (ma mémoire a quand-même des limites) avec encore le fameux indicatif. Je ne peux hélas pas dire grand chose des émissions du soir car à la maison, mon père privilégiait plutôt Radio Monte Carlo ("La famille Duraton"... "Cent francs par seconde" de Jean-Jacques Vital... "Quitte ou Double" présenté par Zappy Max...) Radio Luxembourg ou Paris-Inter. Radio Algérie n'avait les honneurs de notre choix que lorsqu'était retransmise "La joie de Vivre" ou les émissions de chansonniers ("Les trois baudets", avec Christian Vébel, Georges Bernardet et Pierre-Jean Vaillard), et bien sûr pour la pièce policière du dimanche soir : "L'inspecteur Pluvier" (dont les enquêtes se déroulaient à Alger) ou bien "Le commissaire Maigret", auquel Clément Bairam prêtait sa voix. --------Bien entendu, je me souviens surtout du dimanche matin : "Le petit music-hall du dimanche, présenté par Jacques Redson et Jacqueline Dori, avec - entre autres - les "commères du dimanche" (en réalité deux hommes) et le pseudo-russe "Goudebibine" (Jacques Bedos). --------Une anecdote : un jour passa au petit music-hall du dimanche un jeune pianiste de Bab-el-oued nommé Jean-Claude Bacri. Jacques Redson le présenta sous le nom de Jean Claudric et c'est sous ce nom qu'il accomplit toute sa brillante carrière de musicien (avec Macias, Mireille Mathieu...), et de compositeur ("Les filles de mon pays", "les gens du nord"). À noter que Jean Claudric/Jean-Claude Bacri a un grand frère prénommé Roland, mais ceci est une autre histoire. |
--------Et puis
le jeudi après-midi... ah !... Rémy Laven --------PS1
: Roland Bacri (78 ans) vit à Levallois. |