VOIRIE
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La Ville d'Alger s'organise Ça n'est pas
une petite affaire que de procéder à la toilette d'une
ville de près de 300.000 habitants dont la configuration
géographique et la population créent des besoins sans
cesse accrus et toujours plus exigeants. Long ruban de 18 kms, Alger
offre au technicien un aspect particulièrement redoutable
tant ses quartiers sont différents les uns des autres par
leur topographie et la disposition de leurs rues. Ici, c'est Bab-el-Oued,
le pittoresque faubourg Bab-el-Oued, avec ses anciennes bâtisses
adossées les unes aux autres dans un enchevêtrement
de murs branlants, alignées sans symétrie, au petit
bonheur, témoins symboliques de cette première "
poussée " d'une race dont Louis Bertrand se plut à
nous dépeindre l'idéologie et les caractères
dans un de ses livres restés fameux. Il est, évidemment,
très agréable pour le psychologue en quête d'une
étude de murs pittoresque de déambuler entre
ces vieilles choses qui sentent le moisi, parmi ces boutiques d'épiciers
alicantais. ces bodegas qui débitent dans une atmosphère
âpre et lourde de fumée des anisados plus ou moins
authentiques et ces fabriques d'espadrilles d'où s'élèvent
le soir venu tant de murmures, de rires et de chants. Mais pour
le spécialiste dont la mission est de veiller à l'hygiène
de la cité, il ne saurait être question de philosophie
ce d'idéalisme, et l'on comprend qu'il soit partisan d'une
réorganisation complète des plans d'alignement proposée
par quelques urbanistes connus dont nous voulons bien croire que
leur doctrine n'appartient point au domaine si vaste de l'utopie,
mais repose plutôt sur une base solide et rationnelle. Un
peu plus loin. C'est la Kasba, une cascade de maisonnettes qui se
heurtent, se bousculent, s'écrasent dans un bouillonnement
diluvien, laissant peu de place aux passages, humides et sans lumière,
artères étroites où coule comme un sang noir
et trop épais une foule naïve de types hétéroclites.
Et là, enfin, c'est le nouvel Alger qui s'enfle, s'étale,
escalade la colline prétendue inviolable et dresse dans le
ciel bleu les 10 ou 15 étages de ses impressionnants gratte-ciel. |
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Ko
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La Ville d'Alger s'organise Ça n'est pas une
petite affaire que de procéder à la toilette d'une ville
de près de 300.000 habitants dont la configuration géographique
et la population créent des besoins sans cesse accrus et toujours
plus exigeants. Long ruban de 18 kms, Alger offre au technicien un aspect
particulièrement redoutable tant ses quartiers sont différents
les uns des autres par leur topographie et la disposition de leurs rues.
Ici, c'est Bab-el-Oued, le pittoresque faubourg Bab-el-Oued, avec ses
anciennes bâtisses adossées les unes aux autres dans un
enchevêtrement de murs branlants, alignées sans symétrie,
au petit bonheur, témoins symboliques de cette première
" poussée " d'une race dont Louis Bertrand se plut
à nous dépeindre l'idéologie et les caractères
dans un de ses livres restés fameux. Il est, évidemment,
très agréable pour le psychologue en quête d'une
étude de murs pittoresque de déambuler entre ces
vieilles choses qui sentent le moisi, parmi ces boutiques d'épiciers
alicantais. ces bodegas qui débitent dans une atmosphère
âpre et lourde de fumée des anisados plus ou moins authentiques
et ces fabriques d'espadrilles d'où s'élèvent le
soir venu tant de murmures, de rires et de chants. Mais pour le spécialiste
dont la mission est de veiller à l'hygiène de la cité,
il ne saurait être question de philosophie ce d'idéalisme,
et l'on comprend qu'il soit partisan d'une réorganisation complète
des plans d'alignement proposée par quelques urbanistes connus
dont nous voulons bien croire que leur doctrine n'appartient point au
domaine si vaste de l'utopie, mais repose plutôt sur une base
solide et rationnelle. Un peu plus loin. C'est la Kasba, une cascade
de maisonnettes qui se heurtent, se bousculent, s'écrasent dans
un bouillonnement diluvien, laissant peu de place aux passages, humides
et sans lumière, artères étroites où coule
comme un sang noir et trop épais une foule naïve de types
hétéroclites. Et là, enfin, c'est le nouvel Alger
qui s'enfle, s'étale, escalade la colline prétendue inviolable
et dresse dans le ciel bleu les 10 ou 15 étages de ses impressionnants
gratte-ciel. |