La Djénina,
bâtie en 1662 (1702 de l'Hégire) par le pachalik Ismaël,
s'étendait du centre-ouest de la place du Gouvernement à
la rue Jénina. Elle comptait de nombreux bâtiments
dont le palais du sultan, construit par Salah Raïs de 1552
à 1556, la mosquée Djama-ech-Chouach, le dar Hamed,
harem du dey Hamed (autrefois rue Bruce) assassiné en 1805,
les fours et les magasins de la manutention. Le petit jardin (Djenan)
donna son nom à l'ensemble des constructions.
Les pachas d'Alger habitèrent la Djénina jusqu'en
1817, époque à laquelle Ali ben Hamed, avant-dernier
pacha d'Alger, se retira prudemment, avec ses gens et ses trésors
à la "Kasba" .
Un incendie détruisit en 1845 une grande partie de ce très
pittoresque quartier qui fut entièrement démoli, par
la pioche, en 1856.
L'archevêché, situé en face à l'ex-cathédrale,
ancien palais de la femme du bey de Constantine (dar Aziza bey)
faisait corps avec la Djénina.
Dans la partie basse de la ville se trouve la rue Socgemah, altération
de Soukel-Djemâa (marché du vendredi), du nom du marché
aux pigeons qui s'y tenait du temps des Turcs. C'était à
cette époque un quartier riche, commerçant et animé
a écrit Philibert, proche du centre administratif de la ville.
Là était le palais de Salah Raïs, qui fut construit
sur l'emplacement de la Zaouia de Sidi Ahmed-ben-Abdallah-el-Djezaïri,
marabout décédé en 874 de l'Hégire (1469-1470).
La Zaouia comprenait une mosquée, un logement et un cimetière,
où furent inhumés les trois muphtis d'Alger.
Le palais fut acheté en 1789 par Hassan Khasnadji, ministre
des finances du dey Mohammed-ben-Ostman, pour sa fille Khedaouedj,
l'aveugle, qui possédait aussi la villa Yusuf. Elle avait
une soeur, Fatma, qui épousa le dey Hussein dont elle eut
deux enfants : Omar et N'fissa, qui héritèrent du
palais. Les deux soeurs furent enterrées dans le petit cimetière
dit "des princesses"
(Esquisses anecdotiques et historiques de Vieil Alger, F.Arnaudies,
Édit. Barthélemy, Avignon)
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