Vieil Alger
A Sidi Yahia

La chapelle de Sidi Yahia qui, toute blanche, se dresse de façon si originale au sommet d' un des côteaux de Birmandreïs, a reçu, hier, la visite du Comité du Vieil. Alger. Cordialement accueilli par l' Iman descendu à sa rencontre, ce fut, précédé d'une nouba, d'étendards religieux, qu'en longue théorie, il gravit l'éminence. De là-haut, quel admirable coup d'œil.

A l'entour de l'ermitage, de majestueux pins, des oliviers centenaires qui semblent méditer parmi les tombes. Voici la mosquée, où dort le saint, là, l'hôtellerie des pèlerins. Entouré des sociétaires, le président, m.Henri Klein, après avoir remercié M. Bakir datiz Khodja, et procédé à la présentation de membres nouveaux, donna la conférence d'usage qui, naturellement, traita tout d'abord, des marabouts, des maraboutes, de leur prestige, des requêtes à eux adressées, des fêtes dont ceux-ci sont l'objet, de la vénération vouée de même, à des pierres, des arbres, des lions. Evocation suivie du souvenir des marabouts d'Alger et de la banlieue, de Sidi-Yahia plus particulièrement, que sollicite la ferveur de tant de croyants. Mais comment parler sans parler de Birmandreïs?
( suite dans l'article)


extraits de l'Echo d'Alger du 7-6-1926 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site :nov. 2017

2.- A Sidi Yahia
Afrique illustrée du 19-6-1926 - - Transmis par Francis Rambert
mise sur site avril 2021
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sidi yahia


sidi yahia vieil alger

Sidi Yahia
Sidi Yahia
Extrait du plan service géographique de l'Armée - 1904-1906
Coll. perso.

 

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Vieil Alger

AU MARABOUT SIDI-YAHIA

Poursuivant la série de ses visites-conférences, le Comité du Vieil Alger s'est rendu, le dimanche, 6 juin, à l'Ermitage de Sidi-Yahia.

Ces visites, on le sait, ont pour objet, tantôt, une villa, un palais mauresque, tantôt, une mosquée, une nécropole. Le passé est alors évoqué, et c'est pour chacun, avec le plaisir de voir, d'étudier les choses, celui de participer en même temps, à une œuvre bienfaisante de rapprochement avec une collectivité que, trop souvent, l'on ignore, et qui, de façon si touchante, témoigne sa gratitude de l'intérêt qu'on lui manifeste. Sur la pente au haut de laquelle, près de Birmandreïs, surgit la blanche apparition de la Koubba, ce fut un aspect agréablement original, qu'offrit le groupe nombreux des visiteurs, montant professionnellement les lacets, précédés d'étendards religieux, d'une nouba, escortés de l'iman et des indigènes du lieu.

A la vue de cette théorie, en marche vers le tombeau du saint, le souvenir venait à l'esprit, des cortèges de l'Algérie antique, où Romains et Libyens, officiellement, avec parfois, un légat à leur tête, allaient ensemble honorer les Dieux Maures.

Mais, en l'occasion, il ne s'agissait que d'une simple conférence que donna aux sociétaires, leur président, M. Henri Klein.

Sous les oliviers centenaires, à l'ombre desquels venaient de retentir de joyeux youyou près du sanctuaire orné à ses portes de guirlandes fleuries, des détails furent donnés : sur les marabouts, les maraboutes - sur Sidi Yahia venu d'Anatolie au XVIIIème siècle, et inhumé là - sur la famille de l'iman aussi, dont l'aïeul, sous Bugeaud, fut agent du Gouvernement général - sur son père, conservateur des Manuscrits à la Nationale.

Évocation fut faite, de même, du Birmandreïs d'autrefois, de son patron, le raïs Mourad, de la fondation de sa mosquée, de sa fontaine - du Birmandreïs de la Conquête, avec son merveilleux fouillis de verdure, ses géants caroubiers, contemporains de Jugurtha, que chanta Charles Desprez.

A la suite de la conférence, se lit entendre à nouveau la nouba dirigée par Ahmed ben Hamouda. Et ce furent les Meddahim de Sidi Abd-er-Rahman qui, avec leur chef, Lekhal Ali. donnèrent des auditions très appréciées. Ce fut encore pour les dames le charme d'une entrevue avec les jeunes filles de la maison.

Dans une cour à la fraîche parure d'une treille un thé délicieusement parfumé, des pâtisseries au miel, muées en croissants, des cerises, gracieuse allégorie de ce printemps, furent offerts aux sociétaires.

Mais déjà, du vallon, monte vers ce sommet demeuré frémissant d'or, une ombre révélatrice de l'heure qui avance. Il faut songer au retour... Force est donc de se séparer de ce site si pittoresque, de cet hôte si accueillant qu'est l'iman Hafiz Khodja. Et c'est bientôt, dans le soir tombant, l'acheminement trépidant vers la cité d'El-Djézaïr.

Assista à la réception du Comité, M. Chevalier, maire de Birmandreïs.