Les transports
en commun à Alger
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Suite à l'acquisition d'un véhicule d'occasion, à l'occasion du changement de carte grise, j'ai dû le faire ré-immatriculer. Contrairement à ce qui avait été
prévu initialement lors de la création du nouveau système
d'immatriculation des véhicules, les plaques d'immatriculation
doivent obligatoirement comporter un Nr de département et le
logo de la Région administrative à laquelle il appartient. J'ai été placé devant un choix cornélien, moi qui suis né à Alger. En effet, je ne me reconnaissais dans aucun Nr de département en vigueur actuellement. Je me suis interrogé afin de savoir lequel je pourrais être amené à choisir ? - celui de mon lieu de résidence (le 77 : la
Seine-et- Marne, Région Ile-de-France) Mais n'ayant aucune affinité particulière à ces lieux, je me voyais difficilement faire un choix (car il faut le répéter : ce n° de département n'a aucune " fonction " administrative obligatoire au contraire des anciens numéros d'immatriculation). J'ai bien pensé à choisir ceux de la Corse pour son particularisme (2A et 2B) bien que je ne sois pas corse. Alors, je me suis souvenu que j'étais né dans un département français, celui d'Alger qui disposait comme tous les autres départements métropolitains de son n°. J'ai donc pensé au n° 91 qui était celui de mon département de naissance d'avant la réforme de 1957 mais il avait été récupéré par l'Essonne (Région Ile-de-France) en 1964. Le risque était grand d'être confondu avec un " essonnien". Et puis à ma naissance, il n'existait plus et avait été modifié (dès 1957) en 9A (éclatement du département 91 en plusieurs) comme le 92, le 93 et le 94 (initialement attribués aux départements d'Algérie puis redistribués ensuite à des départements continentaux). C'est alors que le choix du 9A (celui du département d'Alger) s'est imposé car ce fut le dernier de la période française, le seul ayant, pour moi, une référence historique permettant de poursuivre notre travail de mémoire et d'assurer une " continuité virtuelle " de notre héritage. Certains pourront dire qu'il aurait fallu dessiner un
sticker particulier (mais alors quel logo, quel Nr, quelle référence
géographique " Algérie Française " :
AF, quelle référence communautaire " Pied-Noir :
PN ?), avec les risques de stigmatisation et d'incompréhension
de la part de certains (français de France, français d'origine
algérienne, algériens,
). J'ai donc dessiné modestement plusieurs modèles d'autocollant (logo régional + n° 9A). Comme le département d'Alger était aussi celui de la Ville Blanche, j'ai choisi les armoiries d'Alger en les déclinant en plusieurs versions : une version " standard " (avec le nom de la Région Alger comme celles existantes actuellement), une version " anonyme " (sans le nom de la Région Alger) et la dernière, la version " militante " dans laquelle on retrouve les trois couleurs du drapeau français. Restait à trouver à le fabriquer. Grâce à internet, le site www.mon-blason.fr, que j'ai contacté, s'est proposé de le fabriquer. Voici donc comment je roule maintenant avec des plaques " 9A ". Peut-être suis-je le seul en France. Mais en tout cas, je roule avec et j'en suis fière ! Quelques personnes m'ont questionné sur la signification du 9A : " est ce que le A est une faute d'impression ? est ce l'Ariège ? (à cette interrogation, j'ai répondu avec humour : " non, ce n'est ni la Haute Ariège ni l'Ariège su Sud "). Ma réponse fut : " c'est le n°du cur ! ". Cette initiative doit être comprise comme une action de sauvegarde de la Mémoire communautaire à l'approche de 2012 qui verra se commémorer le 50ème anniversaire de notre exode qui fut précédé par ce que certains commencent à reconnaître comme une épuration ethnique voire un génocide. Elle a aussi un but (appelons-le " culturel ou identitaire ") : sur les routes de France et d'ailleurs, faire revivre notre identité au travers de nos 3 Régions " historiques " (Alger, Oran, Constantine, Territoires du Sud) et de leur Nr d'immatriculation respectifs. René Cornand (Alger) - Septembre 2011
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