sur site le 22-04-2003
- Les chemins de fer à voie métrique d'Algérie
CHAPITRE III
LES CHEMINS DE FER À VOIE DE 1,000 m
- f)La ligne de Djidjelli
Article paru dans la revue bimestrielle de la F.A.C.S, UNECTO : "Chemins de fer régionaux et urbains, n°286, 2001/4"
Auteur : Olivier Fourniol

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CHAPITRE III
LES CHEMINS DE FER À VOIE DE 1,000 M

- f)La ligne de Djidjelli

-----L'histoire du réseau ferré d'Algérie ne manque pas de bizarreries et jusqu'ici nous en avons rencontré de nombreux exemples. Mais l'histoire de la ligne Bizot- Djidjelli nous parait battre tous les records d'invraisemblance avec sa double suppression et sa double reconstruction !
-----Bien avant la guerre de 14, il avait été prévu de relier le modeste port de Djidjelli au réseau ferré, au même titre que Beni-Saf, Tenes ou Dellys,
donc par une ligne à voie métrique et, comme nous sommes dans le département de Constantine, cette ligne devait être à voie de 1 m et relier Djidjelli à Bizot à 13 km au nord de Constantine sur la ligne de Philippeville. En fait, personne n'était pressé et, après diverses péripéties administratives, le travaux ne commencèrent qu'en 1920. La ligne aurait dû avoir une longueur de quelques 150 km.
-----En 1931, on ouvre un premier tronçon de 90 km de Djidjelli à Sidi-Marouf, donc totalement isolé du reste du réseau ferré. Ce tronçon comprenait 75 km de la ligne de Bizot plus 15 km d'un embranchement minier de El Milia à Sidi-Marouf, centre d'un important gisement de fer. Les travaux sur la ligne continuèrent lentement mais sûrement, et l'infrastructure du reste de la ligne fut même achevée en 1935. Mais les mesures de coordination arrêtèrent tout et cette seconde partie de la ligne ne fut pas exploitée.

  ------En 1943, la voie de la section construite et exploitée fut déposée et réutilisée pour les lignes à voie de 1 m prioritaires, parmi lesquelles bien entendu celle d'Ouled-Ramoun à Tebessa.
-----Après la guerre, la nécessité de desservir convenablement les mines de Sidi-Marouf conduisit à reconstruire la partie qui avait été exploitée et elle fut réouverte une première fois en 1947, la seconde section de la ligne restant toujours abandonnée.
-----La fermeture des mines vers 1955 conduisit tout naturellement à un deuxième abandon du premier secteur.
-----Le nouvel Etat algérien ne l'entendait pas de cette oreille et, en 1983, eut lieu une troisième ouverture de la ligne, construite cette fois-ci à voie normale et surtout en totalité de Bizot à Djidjelli. Le tracé de cette nouvelle ligne a fait l'objet de publications contradictoires. Certains laissent supposer qu'elle partirait de Saint Charles et non de Bizot et qu'elle différerait ainsi notablement du tracé de 1910; pour d'autres, en revanche, elle en différerait peu, le passage par Sidi-Marouf étant supprimé.