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site le 17/02//2002
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-------L'idée
de création dur chemin de fer en Algérie semble avoir été
nourrie par le fait indubitable qu'une voie ferrée reste le meilleur
instrument, l'instrument nécessaire à la prospérité
d'un territoire. -------Burdeau, qui adorait la métaphore, n'hésitait pas, à ce sujet, à comparer les chemins de fer à un fleuve susceptible de "charrier sur ses berges colons et capitaux". -------Il faut cependant rappeler ici que les Romains, dont le sens pratique ne fut jamais en défaut, avaient, déjà, pressenti le problème et la nécessité de le résoudre, en établissant, en Afrique du Nord, un réseau considérable de routes dont la principale unissait Carthage à Tanger. Précisons qu'au moment de la pénétration française en 1830, il ne restait guère de ces réseaux routiers que des vestiges, et ne subsistaient que d'inqualifiables sentiers, propres aux seuls déplacements de l'homme ou de la bête de somme. -------Il va sans dire que, dès les premiers jours, l'administration militaire, puis l'administration civile se préoccupèrent de cet état des choses. En 1844, M. de Redon eut, le premier je crois, l'idée de la construction d'une ligne ferrée d'Alger à Blida. Plus tard, un groupe de capitalistes à la tête desquels nous trouvons Lacroix ; et aussi des financiers anglais et allemands, proposa la création d'une ligne de Stora à Philippeville et Constantine, avec prolongement éventuel jusqu'à Sétif d'une part, et Batna d'autre part. -------Par ailleurs, Goubé s'inquiétait de différentes lignes convergeant sur Oran, avec point de départ de l'Hillil, de Mostaganem et de Tlemcen. -------Ce n'est qu'en 1854 que Warnier, Ranc, Delavigne, Mac-Carthy et Serpolet, sollicitèrent la concession d'un réseau complet comprenant la ligne d'Alger à Oran et d'Alger à Constantine ; une ligne de Constantine à Bône, avec embranchement sur Philippeville ; une ligne de Tlemcen à Mascara pr Bel-Abbès, avec prolongement sur Mostaganem, Ténès et Bougie. C'était, en somme, le projet de la rocade actuelle. Le général Chaubaud-Latour fut chargé d'examiner ce dernier projet. -------Chabaud-Latour avait des vues nettes et un sens pratique. "Une nécessité de l'installation de la colonisation, écrivait-il, est l'ouverture préalable de bonnes voies de communication qui permettent aux colons d'exporter leurs produits vers le littoral. Avant l'exécution de ces ouvrages, on ne doit pas, selon nous, encourager de grandes émigrations de sultivateurs de la Mère?patrie vers l'Algérie : ils y épuiseraient leurs ressources, sans pouvoir les reconstituer par une vente convenable de leurs récoltes". -------Mais les demandes de concessions affluaient entre-temps. -------James de Rotchild se mettait sur les rangs. Il se proposait d'accepter la concession du réseau entier dans le système de la loi du 11 juin 1842, c'est à dire à la condition que l'Etat ferait exécuter lui-même les terrassements et les ouvrages d'art et ne laisserait au concessionnaire que la seule pose des voies. -------L'empereur Napoléon III, que la question ne laissait pas indifférent, émit à ce sujet, son avis. IL écrivit "Les chemins de fer algériens me semblent devoir être faits dans d'autres conditions que les chemins de fer français. Car si d'un côté, dans ma conviction profonde, les chemins de fer sont un des instruments les plus efficaces de civilisation pour l'Algérie, de (autre, le pays n'est pas assez avancé pour faire espérer dès aujourd'hui aux compagnies un bénéfice raisonnable". -------En fait, l'empereur envisageait la création d'un réseau partant de Tlemcen, aboutissant à Philippeville en passant par Oran et Alger et Constantine avec ligne perpendiculaire à la mer, en direction du sud. -------L'empereur songeait à l'armée pour mener à bien les travaux de terrassement, se réservant la décision pour ce qui concernait une exploitation ultérieure soit par (état, soit par une entreprise privée. -------Cependant, idées et projets de Napoléon III ne trouvèrent pas un écho particulièrement favorable au Gouvernement Général de l'Algérie, à la tête duquel se trouvait le maréchal Randon. -------Le maréchal avait d'autres vues. Peut-être plus étroites et notamment le morcellement des concessions. Il y eut polémiques, discussions et Chabaud-Latour ne fut pas des moindres à se passionner dans le débat. -------En fin de compte, une Commission, constituée en 1859 par le ministre de l'Algérie et des Colonies, se prononça pour la concession à une seule compagnie. -------Mais, pour autant, la mise à exécution des travaux n'en traînait pas moins en longeur. L'opinion publique algérienne s'en émut. Elle réclama ses chemins de fer avec insistance. A telle enseigne d'ailleurs, que le maréchal Vaillant jugea bon de faire adopter par l'empereur le programme d'ensemble élaboré par le général Chaubaud-Latour. C'est ainsi que, le 9 août 1857, parut au "Moniteur" un rapport duquel il convient d'extraire, tout au moins, le passage suivant "Il paraît résulter d'études statistiques faites avec soin que, parmi les parcours d'Algérie, il en est trois principaux, un par province, sur lesquels les transports en marchandises et en voyageurs suffisent, dès ce moment, pour assurer aux voies ferrées des éléments de vie et de succès. Ces parcours sont ceux qui se trouvent : 1 ° entre Alger, Blida et Amoura, desservant les grands marchés arabes de la plaine du Chélif ; 2° entre Constantine et Philippeville, transit commercial le plus fréquenté aujourd'hui ; 3° enfin, entre Oran et Saint-Denis-du-Sig, section qui sert à l'écoulement des riches produits des pleines du Sig, du Tlélat et de l'Eghris". ----- |
------Ces propositions
furent sanctionnées par décret du 8 avril 1857, et afin
de leur donner une valeur matérielle, les travaux du chemin de
fer d'Alger à Blida commencèrent l'année suivante,
en 1858. On utilisa, comme l'avait suggéré l'empereur, la
main-d'oeuvre militaire.
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