Saïda est déjà à 810m d'altitude. La ligne monte encore un peu et la plus grande partie de son parcours steppique est à plus de 1000m, car les hautes plaines à alfa s'étalent entre 1000 et 1100m.Sur ces hautes plaines il n'y a pas de difficultés majeures ; le chott ech Chergui ( occidental) est traversé, après Le Kreider, sur une sorte d'isthme entre deux zones inondables par fortes pluies. Au sud de Méchéria l'altitude augmente encore et la ligne franchit, à 1314m le point culminant de toutes les voies d'AFN. Au delà de ce seuil de Mékalis, la voie descend vers Aïn- Séfra ; jusque là, la ligne était souvent rectiligne sur de longs parcours. Après Aïn-Séfra elle aborde une vraie difficulté ; elle doit contourner le djebel Mekter, puis se faufiler entre les djebels Cheracher et Djaara, grâce à la cluse de l'oued Namouss. Après l'étroit défilé de Mograr Foukani elle traverse le bassin d'El Feidja et oblique vers l'ouest pour passer bien près de l'oasis marocaine de Figuig. Il en est résulté un épisode plus folklorique que tragique, mais qui aurait pu mal tourner. En effet le convoi inaugural du 21 avril 1906, rempli de hautes personnalités, fut attaqué par des cavaliers marocains. Heureusement ce n'était qu'un simulacre, une fantasia bruyante. Mais il y eut tout de même quelques vitres brisées. La République, bonne fille, offrit aux cavaliers du sultan, un voyage de retour en train, avec changement à Perrégaux. Et la frontière resta fixée là où Lyautey l'avait placée. La gare de Beni-Ounif de Figuig (ou Revoil) était en Algérie ; et l'oasis au Maroc.