N OUS ne repartirons
pas demain pour une nouvelle étape.
Le premier « Tour d'Algérie » d'après-guerre
est terminé. Il a reçu entre Tizi-Ouzou et Alger
et au stade-vélodrome la consécration qu'il méritait.
Tous let qualificatifs. toutes
les louanges, paraissent désuets pour exprimer ce que l'on
pense de cette chose sportive qui vient, pendant trois semaines,
de passionner l'Algérie entière comme jamais
on peut le dire un événemet régional
quel qu'il soit ne l'avait lait avant lui.
Le Tour d'Algérie cycliste n'est certes pas né sans
douleur et à bien réfléchir, c'est probablement
parce que son enfantement a été douloureux que les
foules algériennes, qui ont du coeur, ont voulu célébrer
sa naissance avec un tel faste. Car on demeure malgré tout
un peu éberlué par le succès populaire remporté
par la course. Dans le moindre hameau. le passage du Tour d'Algérie
était comme le jour de fête nationale : on a placé
les enfants des écoles agitant des petits drapeaux tricolores
le long du trottoir ; on a pavoisé comme tour le 14 juillet
; on a sorti précautionneusement son costume des dimanhes
; on a convoqué la fanfare pour jouer la « Marseillaise
» au passage des coureurs : on a fait une collecte pour
offrir oes primes aux premiers et quelquefois au dernier : on
a tendu une banderole au travers de la rue principale ; on s'est
préparé quelquefois pendant plusieurs semaines pour
vivre pendant quelques instants un spectacle fugitif. Il y a eu
certes, tout au long des 3.000 kilomètres de la course,
une lutte sportive extrêmement serrée, acharnée
même, mais il y a eu parallèlement une lutte courtoise
mais aussi acharnée, une lutte où l'amour-propre
était en jeu, pour la meilleure organisation d'étape
ou de passage. Soyons justes et disons que tous ont fait le maximum
avec leurs moyens respectifs. Dans ce classement là, il
y a eu de nombreux ex lequo car la foule algérienne, qui
a senti d'abord qu'une grancle chose allait naître, qui
n'aime pas ensuite que l'on empêche quelqu'un d'aller au
bout de son projet sans raisons valables de l'arréter,
a répondu magnifiquement.
C'est cette attitude de la foule algérienne devant la course
qui permet de dire que le Tonr d'Algérie non seulement
est né mais encore qu'il se porte à merveille et
qu'il est capable de donner dans l'avenir d'immenses satisfactions.
Le Tour d'Algérie cycliste n'est pas né pour mourir
demain, mais pour vivre longtemps.
Classement de l'étape Tizi-Ouzou-Alger
I. VAN DIJCK, 2 h. 24'56" ;
2. MARCELAK :
3. DAENEKYNDT ;
4. Zaaf, 5. Sforachi, 6. Dequesne,
7. Coppini, ex æquo Vermesch, Kebaili,
Lambrichs, Chibane, Couvreur. Bonnet,
Marty, Abbès, Helary ; 17.
Ackermann,
2 h. 25'19" ; 18. Bourlon, 2 h. 25'33" ; 19. Ignat,
2 h. 25'36" ; 20. Fernandez,
2 h. 26'6" ; 21. Boudouma, 2 h. 31'19" ; 22. Aoun Larbi,
2 h. 31'44" ; 23. Amar Lakdar
; 24. Bosshard, 2 h. 32'50" 25, Clabau. 2 h. 33'34"
; 26. Horosco,
2 h. 34'2" ; 27. Mebbani, 28. Weileinmann, 29. Fombellida,
30. Giraudo, 2 h. 35'32" ; 31. Ballout, 2 h. 47'35"
; 32. Boufama.
Moyenne : 41 km. 398. -