---------AINE
d'une famille de... trois coureurs, Vincent Vitetta a remporté
son premier grand succès sur les routes nord-africaines, à
l'occasion du Tour d'Algérie. Après avoir enlevé
le maillot blanc des épaules de Moineau, à Bel-Abbés,
ce Niçois de souche italienne, a défendu son bien durant
six étapes, contre des coalitions dirigées par Jean Dette
et Georges Meunier. La pression exercée par Dotto et Meunier fut
particulièrement violente entre Tizi-Ouzou et Bougie. Là,
les monts de Kabylie offraient un terrain idéal aux embuscades
et les deux e challengers ", aidés par leurs équipiers
respectifs (Darrigade et Zelasco
pour Meunier, Bertaina pour Dette), mirent le " tenant " en
péril. Au départ de l'ultime étape, la situation
était grave pour ce dernier dont l'avance se trouvait ré-duite
à.. 20 secondes sur Dotto et 34 secondes sur Meunier !
---------On
prévoyait une lutte sans merci et Ludovic Feuillet, le directeur
sportif de Vitetta, sonna, en toute hâte, le rappel de ses équipiers
: Germain Derijcke, Quentin, Bober, Louis Forlini et Scardin. Tout le
monde était sur les dents, même ceux qui paraissaient se
désintéresser du classement général depuis
quelques jours. En fait, rien ne se passa !
---------Dotto,
trop isolé dans son équipe, avait déjà accepté
la défaite et Meunier ne songeait qu'à rallier Alger avec
sa troisième place
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Un furoncle me gênait et j'aurais été
bien incapable de soutenir une dure bataille, devait nous dire le Vierzonnais
en quittant Alger.
---------Dotto,
que le dénouement du Tour ne semblait pas avoir déçu,
expliquait clairement son comportement, au cours de la dernière
étape
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Je suis surtout un grimpeur ! rappelait-il et
la route de Bougie à Alger ne comporte aucune difficulté
sérieuse. Il lui aurait fallu un Tourmalet ou une Turbie !
---------Méme
la longue montée de Fort-National et les cols de Tagma et de Tagdint,
escaladés la veille, n'étaient pas suffisamment escarpés
pour favoriser un pur grimpeur du type Dotto. La preuve : la plupart des
coureurs passèrent ces difficultés avec des braquets de
plaine et seul le jeune Berthe fut éliminé...
---------Vitetta,
qui s'était déjà signalé au " Critérium
du Dauphiné " et dans le Tour de Savoie l'an passé,
vient s'ajouter à la liste des espoirsfrançais, avec la
force de ses vingt-cinq ans. Son calme, tant en course que dans la vie
et son sens de l'organisation, le predisposent aux courses par étapes.
Par ses qualités morales et son physique (regard sombre et visage
buriné) on pourrait le comparer à un Antonin Magne des années
1932 et 34.
---------Dans
quelques jours, il participera au " Critérium National "
en espérant que la vallée de Chevreuse - qu'il ne connaît
pas - lui réussira aussi bien que les " djebels " algériens.
Mais, d'ores et déjà, il pose sa candidature pour l'équipe
nationale du Tour de France...
A surveiller
---------LA plupart
des coureurs métropolitains engagés dans ce Tour d'Algérie,
étaient venus afin d'améliorer leur condition physique avant
les classiques consacrées, à commencer par Milan-San Remo,
le " National " et Paris-Roubaix. Certains ont réussi,
au-delà même de leurs espérances et Baldassari, dont
la forme alla crescendo à mesure que passaient les étapes,
a pris une quatrième place qu'il n'espérait pas au départ
d'Alger, L'ancien V.C.L. s'est même découvert une vocation
de grimpeur, ce qui lui faisait dire, dans l'avion qui nous ramenait vers
Paris :
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Si je continue à bien monter, je répondrai
encore présent pour le Tour de France !
---------Invité
à Milan-San Remo, il abordera les " capo " de la riviera
italienne sans appréhension.
---------Darrigade,
qui a brillament terminé ses classes de coureur par étapes,
remportant au passage l'étape de Bougie ; Dolhats, qui entreprend
une nouvelle carrière " nationale " très prometteuse
et Germain Derijcke, complètent ce groupe des tôt en forme,
que Bobet et les autres " grands " devront surveiller dans les
semaines à venir...
---------Le
plus surprenant de tous fut peut-être Germain Derijcke qui triompha
à Oujda et Alger (premier passage) après s'être constamment
mis en relief entre temps. A Oujda, il réalisa même cette
gageure de s'échapper durant 200 kilomètres pour battre
ensuite (au sprint) Desbats et Ottusi qui l'avait rejoint à 10
kilomètres du but ! Avec lui Ludovic Feuillet tient un futur vainqueur
de Paris-Roubaix...
---------Guégan
métamorphosé...
---------Et Redolfi
! Le vainqueur des " Boucles de la Seine " comptait parmi les
favoris après le " Grand Prix d'Alger ". Mais, présumant
de sa forme - une forme encore incomplète en dépit des apparences
- il força trop au cours des premières étapes. Pour
fléchir ensuite. Mais Attilio., qui a du ressort, a repris sa progression.
il l'a prouvé en enlevant la dernière étape.
---------Un
mot sur Guégan, arrivé premier à Tenès, à
l'issue d'une très dure échappée.en compagnie de
Decaux, Zaaf et Baffert. Guégan, que l'on classe généralement
parmi les meilleurs routier-sprinters, a obtenu un succès qui en
appelera d'autres : il a vaincu son estomac !
LES VAINQUEURS D'ETAPE
6è étape : Sidi-Bel-Abbès
- Mostaganem : Dolhats. Maillot blanc : Vitetta.
7è étape : Mostaganem-Tenès : Guégan.
Mail-lot blanc : Vitetta.
8è étape : Tenès-Alger : G. Derijcke. Maillot
blanc : Vitetta.
9è étape : Alger-Tizi-Ouzou : C. Ceste. Maillot blanc
: Vitetta.
10è étape : Tizi-Ouzou-Bougie : A. Darrigade. Maillot
blanc : Vitetta.
11è étape : Bougie-Alger A. Redolfi. Vainqueur final
: Vitetta.
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