Alger,Tipasa

DES SPÉCIALISTES MÉTROPOLITAINS ONT MIS EN PLACE
LA MOSAÏQUE DES CAPTIFS UN DES PLUS BEAUX ORNEMENTS
DU MUSÉE DE TIPASA en cours d'aménagement

DES SPÉCIALISTES MÉTROPOLITAINS ONT MIS EN PLACE
LA MOSAÏQUE DES CAPTIFS UN DES PLUS BEAUX ORNEMENTS
DU MUSÉE DE TIPASA en cours d'aménagement

La mosaïque des captifs sera (bientôt) le plus bel ornement du musée de Tipasa. Des spécialistes ont travaillé pendant plusieurs semaines, sous la direction de M. Gaudin, à la mise en place de cette remarquable œuvre d’art.

Maître-verrier très connu et très côté, M. Gaudin, qui sort de l’école des Chartes, est chargé, notamment, de la pose et repose, en cas de conflit, des vitraux des grandes cathédrales. Il s’occupe aussi, activement, des mosaïques romaines d’Afrique du Nord et apporte un concours précieux à la Direction des antiquités.

C’est justement le directeur des Antiquités, M. Louis Leschi, qui nous parlait hier de cette mosaïque. La mosaïque des Captifs a été découverte en 1913 dans la basilique judiciaire par M. Jérôme Carcoplno, qui dirigeait à l’époque les antiquités à Alger. Enlevée par les soins de M. Tossot en 1915, elle était déposée jusqu’à ces temps derniers dans un petit local de Tipasa.

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Texte extrait de l'Echo d'Alger du 4-6-1953 - Transmis par Francis Rambert

ici, juin 2024

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DES SPÉCIALISTES MÉTROPOLITAINS ONT MIS EN PLACE
DES SPÉCIALISTES MÉTROPOLITAINS ONT MIS EN PLACE
LA MOSAÏQUE DES CAPTIFS UN DES PLUS BEAUX ORNEMENTS
DU MUSÉE DE TIPASA en cours d'aménagement

La mosaïque des captifs sera (bientôt) le plus bel ornement du musée de Tipasa. Des spécialistes ont travaillé pendant plusieurs semaines, sous la direction de M. Gaudin, à la mise en place de cette remarquable œuvre d’art.

Maître-verrier très connu et très côté, M. Gaudin, qui sort de l’école des Chartes, est chargé, notamment, de la pose et repose, en cas de conflit, des vitraux des grandes cathédrales. Il s’occupe aussi, activement, des mosaïques romaines d’Afrique du Nord et apporte un concours précieux à la Direction des antiquités.

C’est justement le directeur des Antiquités, M. Louis Leschi, qui nous parlait hier de cette mosaïque. La mosaïque des Captifs a été découverte en 1913 dans la basilique judiciaire par M. Jérôme Carcoplno, qui dirigeait à l’époque les antiquités à Alger. Enlevée par les soins de M. Tossot en 1915, elle était déposée jusqu’à ces temps derniers dans un petit local de Tipasa.

Dans un cadre de perles et de pirouettes, l’ensemble, d’une tonalité brune, représente trois personnages.

Pieds et poings liés, une femme est accroupie. Sa coiffure, toute en petites boucles, est africaine. A côté d’elle est assis un homme la musculature imposante. Lui aussi a les mains liées. Il est assis sur un bouclier, représentation traditionnelle du vaincu. Un enfant crépu - probablement l’enfant du couple - complète au centre le tableau.

Ce tableau symbolise le triomphe de Rome sur les rebelles. L’occupation de la Maurétanie par les Romains avait suscité parmi les sujets de l’ancien roi Ptolémée des soulèvements qu’il avait fallu réprimer.

Ce document vient couronner la place prise par les autorités romaines dans l’ancien royaume « protégé » de Ptolémée, ce monument, qui remonte à la création de la colonie latine de Tipasa, sous Claude, doit dater de l’année 40.

Tout autour du tableau central douze têtes encadrées symbolisent, des types ethniques, vraisemblablement des Berbères. Les motifs
sont des boucliers d’amazones groupés par quatre. Ce sont des motifs porte-bonheur. Ils ont une signification « prophylactique » et sont destinés à éloigner le mauvais sort.

L’installation de la mosaïque est maintenant presque terminée. Ce ne fut pas une mince affaire !

Seuls des spécialistes peuvent effectuer ce travail délicat. Il faut d’abord nettoyer l’ouvrage. Quand la mosaïque est bien dégagée, le tableau apparaît au verso aussi bien qu’au recto. L’envers vaut l’endroit.

On prend calque et photo pour éviter toute confusion au moment de la reconstitution. On colle sur la mosaïque des bandes de papier et de toile pour conserver à l’ensemble sa tenue. On découpe alors la mosaïque à la scie comme du vulgaire contreplaqué. Toile et papier maintiennent les cubes en place. L’ensemble est découpé en une vingtaine de morceaux numérotés d’après un plan.
Il n’y a plus qu’à regrouper le puzzle et à reconstituer la mosaïque que l’on applique au mur.

M. Gaudin a depuis longtemps regagné Paris. Ses aides ont quitté Tipasa il y a quelques jours après avoir remarquablement accompli la mission qui leur avait été confiée.

La mosaïque des captifs n’a plus qu’à attendre les visiteurs... et l’inauguration du musée.