Alger,Tipasa
|
Que l'on se trouve du coté
de la
Mitidja ou de l'autre côté du Sahel,
le tombeau de la Chrétienne apparaît de très loin
aux yeux du voyageur cheminant dans la plaine. Au sommet de cette
colline qui va de Bérard à Tipasa, sa masse énigmatique
s'élève vers le ciel et bosselle l'horizon tranquille
de sa mystérieuse éminence. Puis, à mesure que l'on se rapproche, cette masse confuse prend forme, des détails s'accentuent, et. l'on se trouve en présence d'un vaste, édifice cylindrique à facettes reposant sur un plateau carré surmonté d'un cône à gradins. Les dimensions primitives qui atteignaient quarante mètres pour la hauteur et soixante quatre mètres de. diamètre à la base, ne se sont guère modifiées. Soixante colonnes engagées, d'ordre ionique très ancien, courent tout à l'entour du monument percé de quatre portes, situées aux quatre points cardinaux. On pénètre dans l'hypogée par une ouverture pratiquée au-dessus de la fausse porte Est. A peine entré, le visiteur se trouve dans un caveau de forme rectangulaire appelé " caveau des lions". Dans le fond de celui-ci on aperçoit, encore une fouille remontant à l'époque byzantine et, qui s'avance, sur une longueur de sept mètres environ, au-dessous de l'édifice. Au-dessus d'un passage sont ciselés dans la pierre le lion et la lionne qui ont donné leur nom à. ce premier caveau. Ces animaux symbolisaient, dans les tombeaux de l'ancienne Égypte, le dieu Shou, un des noms du soleil levant, et la déesse Tawnout, fillee de ce dernier. De ce caveau, part un escalier donnant accès à un couloir spacieux qui mène aux chambres funéraires et où sont aménagées de petites niches, destinées à recevoir, comme dans les catacombes de l'antique Rome, des lampes en ferre cuite. TEXTE COMPLET SOUS CHAQUE IMAGE |
1 500
Ko
|
Que l'on se trouve du coté
de la Mitidja ou de l'autre côté du Sahel, le tombeau de
la Chrétienne apparaît de très loin aux yeux du
voyageur cheminant dans la plaine. Au sommet de cette colline qui va
de Bérard à Tipasa, sa masse énigmatique s'élève
vers le ciel et bosselle l'horizon tranquille de sa mystérieuse
éminence. |
On a parlé souvent
de ce mausolée dominant, d'une croupe du Sahel, toute la plaine
de la Mitidja. Jusqu'à ce jour on en était réduit
à des conjectures sur son origine et sur l'époque à
laquelle il fut élevé. Seul un texte de quelques mots,
d'un géographe du Ier siècle, indiquait, en signalant
les principales villes de l'Afrique septentrionale de son temps, ce
monument qui, à cette époque, avait son importance, par
ces simples mots Monunentum commune regiae gentis (Monument commun de
la famille royale). Depuis cette unique mention du tombeau, rien n'est
venu éclaircir son histoire. Ces derniers temps, lors de la restauration
partielle de ce mausolée par le Service des Monuments historiques
et sous la direction de M. Marcel Christofle, architecte de ce service,
de nouvelles découvertes paraissant au premier abord insignifiantes,
éclairèrent d'un jour nouveau l'histoire de ce monument.
Il s'agissait de traits tracés sur un certain nombre de pierres
d'assises du tombeau, que M. Marcel Christolfle prit soin de recueillir
au fur et à mesure de leur découverte. |
Dans un précédent
article, notre collaborateur, M. Henri Murat, s'était efforcé
de démontrer, par l'examen de certains signes relevés
sur les blocs composant le Tombeau de la Chrétienne, que ce mausolée
remontait à une lointaine époque postérieure à
la construction du Medracen, autre mausolée des anciens rois
de Numidie, situé dans le département de Constantine.
|
Le Tombeau de la Chrétienne
est avec le Mêdracen du département de Constantine, le
monument le plus ancien connu, quoique l'on ignore encore actuellement
quelle fut sa destination primitive et le nom de son fondateur. |