-Les timbres-poste d'Algérie

Mort et renaissance
des timbres algériens
Vingt-six timbres nouveaux, gravés en taille-douce,
seront mis en vente à la fin de mars
Echo du 27-3-1936 - Transmis par Francis Rambert

Paris, 26 mars. — La France jusqu'à maintenant n'a pas eu la réputation d'avoir mis en circulation les plus beaux timbres postes que se soient faits dans le monde. 11 faut cependant dire tout de suite que depuis quelques années elle a beaucoup rattrapé son retard considerable et que nous avons eu dans la métropole d3 fort jolis timbres.

Ma science, toute fraiche, m'a permis de voir que c'est parce que, jusqu'a maintenant, la taille douce, qui est le moyen d'avoir de belles vignettes, ne pouvait être utilisée pour les tirages considérables qu'exige la consommation des timbres courants et bon marché. Il a fallu, en effet, plusieurs années de recherches, depuis 1928, pour que, sur les indications des techniciens des services des P.T.T., puissent être construites les machines Chambon qui permettent d'obtenir un grand rendement, tout en abaissant considérablement le prix de revient des vignettes — de 50 à 7 francs le cent m'a-t-on dit. J'avoue que ce que viennent de me révéler le directeur du service des impressions des P.T.T., M. Lapierre, et son adjoint, M. Pouget, constitue de pures merveilles mécaniques.

J'avais appris qu'à la fin de ce mois allaient être mis en vente les nouveaux timbres commandés par le Gouvernement général de l'Algérie sur l'initiative de M. Escoude, directeur des P.T.T. d'Algérie et destinés à remplacer les anciennes séries, qui ne faisaient ni de la propagande, ni honneur à l'Algérie. Et j'ai naturellement voulu voir où et comment étaient imprimés ces nouveaux timbres poste.

C'est assez malaisé, car nul profane ne peut penetrer dans les ateliers techniques des P.T.T. où un contrôle rigoureux est exercé, comme on le pense.
Cependant; j'ai obtenu du ministre des P.T.T., pour 1' « Echo d'Alger », le laisser-passer qui m'ouvrait les portes du temple, un temple qui serait plutôt une ruche spacieuse et claire, dont l'activité est le plus passionnant des spectacles.

J'ai vu d'abord comment on fabricait les anciens timbres, ceux dont nous annonçons la mort. Ce sont des vignettes typographiques. Celles-la,seules jusqu'a maintenant pouvaient ètre mises sur des machines rotatives, oh ! des rotatives minuscules, — mais si brillantes et 'si belles, quelles semblent' conçues par un bijoutier.

C'est ainsi que j'ai vu le poinçon des vignettes de "La Semeuse ", qui fut. si longtemps, le seul timbre métropolitain, et aussi le, poinçon du premier timbre français en 1842. L'artiste a executé, de préférence, sur du metal, une gravure en creux tres profonde. Les services des P.T.T. reproduisent cinquante fois, côte à côte, cette gravure en creux, de façon à obtenir une feuille de cinquante timbres. Puis, par galvanoplastie, on execute une reproduction de cette feuille en relief, reproduction qui sera cintrée afin de constituer une partie du cylindre de la rotative, puis renforcée au verso et chromée.
(suite dans l'article.)
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mise sur site :sept. 2019

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