Alger, Algérie : documents algériens
Série culturelle : villes d'Algérie
Tiddis
5 pages + plan + helio - n°37 - 10 juin 1949

---- Tiddis montait la garde au seuil de la petite Kabylie. Avec la petite ville satellite, Caldis, elle faisait partie. pour la protection du Nord-ouest, de cette curieuse ceinture fortifiée que l'ensemble (des castella formait autour de Colonia Cirta.
---- L'intérêt des fouilles de Tiddis est certain. On n'y trouvera certes pas la somptuosité d e Timgad ni de Djemila. Dans un cadre urbain plus petit, il faut y rechercher d'abord l'évocation de la vie d'un castellum à l'époque roumaine, mêlant les édifices du style classique aux habitations troglodytiques.

mise sur site le 31-01-2005...+ janvier 2014

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plan de la ville
Plan de la ville
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---Au nord-ouest de Constantine, à moins de 20 kilomètres à vol d'oiseau, le Rhumel taille à travers les monts des gorges profondes presque identiques à celles qui donnent son étrange aspect à la ville qui s'est appelée Cirta. Sur la rive droite de ces nouvelles gorges, nommées le Khreneg, un plateau bordé (le falaises sur trois côtés, dominé par un sommet rocheux et accessible seulement à l'Est par une pente. forme une véritable acropole. Par la répétition du site, Tiddis est une deuxième Constantine observant l'autre à une altitude presque égale et l'on comprend l'appellation des indigènes : " Ksentina-El-Kdima " (Constantine l'ancienne).
---------Les ruines auxquelles on accède maintenant par une route récemment construite par les Ponts et Chaussées et qui part (le la route de Grarem, après le 23è kilomètre, se repèrent sur plus de 40 hectares. En tenant compte (le la diversité du relief, on peut distinguer trois secteurs : le premier étagé sur le versant oriental, le second occupant le plateau et le troisième situé au pied de la falaise Sud.
---------Les fouilles les plus importantes ont été jusqu'ici pratiquées sur le versant. C'est là qu'avaient été dégagés les premiers socles (le statues dont les inscriptions laissaient soupçonner l'existence d'un forum. Les monuments, bâtis sur la pente, sont disposés sur plusieurs terrasses et desservis par une voie qui monte en lacets.
---------Voici ce que le visiteur verra successivement en empruntant la voie dégagée sur la plus grande partie (le sa longueur.
---------A son origine la voie n'est pas dallée. Après un premier coude, en aperçoit la porte de la ville dont les deux piliers, encore bien conservés, apparaissent dans un décor de rochers et de grottes Les piliers, (le forme rectangulaire, avec base moulurée, laissent voir les gonds et les attaches des deux battants qui fermaient la porte. La corniche, placée à l'imposte de l'arcade, est démolie ainsi que l'arc, mais il reste les matériaux qui pourront servir à restaurer le monument. L'entablement portait une inscription deux fois répétée du côté ville et du côté faubourg. Le texte complet dit : " C. Memmius, fils de Publius, de la tribu Quirina Rogatus a fait à ses frais l'arc avec ses vantaux, "

Porte d'entrée de la ville
Porte d'entrée de la ville
--------Au seuil de cette porte, la voie s'embellit d'un magnifique dallage que l'on suit pendant cent mètres. Ce tronçon, orienté Nord-Sud, peut être considéré comme le cardo (voie principale) de Tiddis. Seul le relief a interdit un tracé rectiligne. Après une courbe, la voie aboutit à une petite place ; de là, après avoir donné naissance à une rue secondaire, elle prend une direction Sud-Nord, se frayant nu passage à travers le rocher.
---------Les premiers édifices importants qui bordent la partie dallée (le la voie sont : un temple à Mithra et une petite chapelle chrétienne qui se font face clans une opposition singulière.
---------Le sanctuaire de Mithra, placé à droite, n'a pas encore été étudié d'une façon complète. C'est un monument complexe et par là spécialement intéressant. Il se trouve identifié grâce à une inscription qui commence par les deux lettres I. M., abréviation de I (nvicto) M (ithtæ)
---------La grotte rituelle est taillée dans le roc, mais il semble que les initiés devaient s'y rendre en partant de l'étage supérieur d'où ils descendaient par des escaliers dont plusieurs marches sont encore visibles. Le vestibule qui précède la grotte communique avec une autre grotte de petite dimension, dont le sol est creusé de cavités arrondies. Le sanctuaire semble se prolonger au Sud par une construction dont les parois sont entièrement constituées par le rocher taillé avec aménagement d'un étage situé sous le sol. Comme deux pierres portant sculptées des têtes (le taureau ont été trouvées près de là, on songe à la possibilité pour la salle s souterraine d'avoir servi au fameux taurobolium, sacrifice lié au culte de Cybèle dont on a retrouvé une statue mutilée et dont on sait que son culte était souvent uni à celui de Mithra. L'hypothèse la plus hardie ferait supposer qu'il y eut à Tiddis, côte à côte, un double sanctuaire Mithra-Cybèle. C'est face à ce lieu de culte que s'ouvre un édifice dallé dont la destination (le chapelle chrétienne peut être imaginée pour trois raisons : on voit encore des bases (le colonnes portant (les entailles qui permettaient la pose des barrières du chœur ; plusieurs sarcophages contenaient des corps inhumés suivant les rites chrétiens ; enfin les fragments d'une mosaïque tombale laissent lire quelques lettres d'une inscription qui semble être chrétienne.
---------Au delà de ces sanctuaires, en remontant la voie dallée, on aperçoit une base rectangulaire brisée en haut et qui porte l'inscription portant création du marché de Tiddis : " ...un marché se tiendra au castellum des Tidditains, la veille des calendes et la veille des ides de chaque mois avec l'autorisation de Publias Julius Julianus Martialianus, légat propréteur de l'Empereur..." Ce marché pouvait être important. car non loin (le l'inscription qui nous renseigne sur son existence, on voit la dédicace d'un temple à la fortune, dispensatrice des richesses.
---------A l'Ouest de la petite place qui marque la fin de la voie dallée, on remarque un arc écroulé dont l'un des piliers est resté debout. Les claveaux sont tombés à terre. La clef (le voûte porte une couronne sculptée. En suivant la voie taillée dans le rocher, on arrive à une deuxième terrasse où le forum fut établi.

LE FORUM.

---------Comparé aux autres places des villes africaine, ce forum est très petit. L'esplanade ne mesure que 3o mètres (le longueur sur 10 mètres de largeur. Le dallage a beaucoup souffert. Il était en deux endroits recouvert par des murs faits de matériaux de remploi.
---------Sur l'esplanade s'ouvrent trois salles contiguës, sans pourtant communiquer entre elles. Ces trois salles ont leur porte unique tournée vers l'Est. La salle Sud est dallée ; deux banquettes larges peu élevées (l'une manque) couraient le long des murs latéraux ; contre le mur Ouest un emplacement bétonné ménagé entre les dalles était sans doute destiné à recevoir une statue. La salle du centre est la mieux conservée ; le dallage en est intact ; il est environné d'une banquette (le pierre (large et peu élevée) disposée en fer à cheval. En avant (lu mur Ouest, deux larges massifs maçonnés laissent entre eux la place pour une porte d'armoire : peut-être doit-on voir dans cette pièce la salle (le réunion de l'ordo decurionum, le conseil municipal de l'époque. Le mur latéral Nord (le cette salle avait é renforcé à une époque plus récente au moyen de matériaux empruntés. Parmi ceux-ci, un socle dle statue était dédié à julius Civilis qui, entre autres fonctions, avait été " Préfet de la Jeunesse de Cirta"
---------La salle Nord n'est pas dallée ; le sol en est seulement bétonné. Contre le mur du fond, une sorte d'autel est formé de trois socles de statues placés côte à côte, un blocage comblant les interstice, et t enduit masquant le tout ; deux (le ces trois socles n'avaient pas encore été gravés mais le troisième portait une dédicace à l'empereur Géta.
---------L'esplanade du forum était ornée de statues dont aucune n'a encore été retrouvée. Les socles nos ont conservé le nom des personnages qui y étaient honorés : d'abord des empereurs : Septime Sévère, Géta, Gordien et l'impératrice Julia Domna ; puis d'éminents citoyens : Q. Sittius Faustus, préfet chargé de rendre la justice clans les trois colonies de Rusicade, Milev et Chullu ; la femme de ce Faustus, Apronia Fida, qui avait dû cet honneur aux mérites (le son mari ; enfin un très important personnage, Q. Lollius Urbicus. Une mention spéciale doit être réservée à ce Q. Lollius Urbici qui termina comme Préfet de Rome une brillante carrière ; c'est lui qui a fait construire l'important mausolée circulaire, édifié à quatre kilomètres au Nord de Tiddis, consacré à son père, à sa mère, à deux (le ses frères et à son oncle. Nous connaissons par la dédicace du socle de la statue que Tiddis lui avait élevée, les principales étapes de sa vie de haut fonctionnaire. Suivant la hiérarchie de carrière sénatoriale, il avait d'abord été chargé d'un service de voirie (vir viarum curandarum), puis fait un an (le service militaire comme tribun des soldats (tribunus militum laticlavius), clans la XXIIè Légion " Primigenia ". Après avoir exercé la questure, il fut successivement légat du proconsul d'Asie tribun du peuple et légat de la Xè Légion " Gémina ". Dans l'expédition dirigée contre les juifs sous l'empereur Hadrien, il obtint, en récompense de ses exploits, une lance d'honneur et une couronne d'or. Il fut fétial et gouverneur de la province de Germanie Inférieure avant (le devenir Préfet de Rome.
---------Plusieurs inscriptions donnent le nom de la ville. L'appellation la plus complète se lit sur une dédicace à l'empereur Gordien :
----------Respublica Castelli Tidditanorum (Si le terme castellum désigne une position fortifiée, l'expression Respublica indique que Tiddis posséda des organismes communaux et était administrée par une Assemblée portant le titre d'Ordo et dont les membres s'appelaient les décurions. )
---------Au Sud de l'esplanade du forum, un escalier permettait de monter à une troisième terrasse, où l'on rencontre d'abord nu monument présentant la particularité d'être sans porte. Il forme comme un grand soubassement rectangulaire. Ce soubassement devait soutenir une plate-forme dont il reste l'amorce, - reste s'étant effondré. Dans la partie opposée au départ (le cette plate-forme, un massif (le maçonnerie , qui pourrait avoir servi de table d'autel, s'est affaissé. L'édifice semble ainsi avoir été un sanctuaire construit au-dessus (lu forum et près d'une grotte taillée, dont le couronnement rocheux est un des éléments pittoresques de la perspective qui s'ouvre vers les remparts et la tour qui dominent les premières pentes.

---------Une sorte de promenade, qui fut peut-être couverte, permet de passer derrière le groupe des trois salles qui s'ouvrent sur le forum. Cette promenade est bordée par le mur (le soutènement de la voie principale qui, après avoir fait un coude à angle droit vers le Nord, revient vers le Sud, longeant le remparts. En suivant le nouveau tronçon de voie, on aboutit à un carrefour et si l'on tourne à droite on découvre aussitôt le vaste château d'eau et les thermes établis sur la terrasse supérieure.

LE PROBLÈME DE L'EAU.

---------L'eau fut nue des plus grandes préoccupations des bâtisseurs de Tiddis. Point (le source dans la montagne où il fallait cependant assurer les réserves d'eau indispensables " à la santé du peuple et éventuellement aux nécessités militaires. " C'est pourquoi Tiddis renferme de très nombreuses citernes, c'est pourquoi l'on voit aussi que tout a été disposé pour recueillir jusqu'à la moindre goutte de pluie et que l'eau qui ruisselait sur le dallage du forum était dirigée par un petit canal vers des citernes placées en contrebas et c'est pourquoi encore des thermes ont été édifiés en pleine montagne, alimentés par la seule eau de pluie. Comme il fallait pour ces thermes une puissante alimentation, trois immenses bassins contigus ont été installés, pour le remplissage desquels on avait eu besoin de toute l'eau ruisselant du sommet de la montagne, dont les filets étaient dirigés vers les cuves par toute une série de voies de l'eau , dont la plus curieuse est celle qui, coulant sur un escalier taillé dans le roc, était dirigée sur un plan incliné vers deux bassins de décantation successifs avant d'atteindre les réservoirs eux-mêmes
---------L'œuvre gigantesque qui a été réalisée a été commémorée par une inscription qui célèbre ainsi le travail : " Par l'indulgence et la providence divines de nos seigneurs les Empereurs Gallus et Volusien, Augustes, M. Cocceius Anicius P,utstus Flaviantts, Consulaire et membre du Collège des Quinze, Curateur et Patron des Colonies cirtéennes, après avoir fait enlever par le peuple la terre qui recouvrait les lieux et après avoir fait tailler le roc mis à nu, afin d'y établir des plate-formes, a pourvu à la captation de l'eau utile à la santé publique.. "
---------Si au-dessus des thermes la montagne encore peu explorée présente l'aspect sauvage qu'avait Tiddis avant les fouilles, il s'est trouvé qu'au sommet même une surprise archéologique était réservée. Si Tiddis paraissait avoir été surtout une place forte il fallait reconnaître l'intérèt exceptionnel de l'acropole religieuse.

LES SANCTUAIRES.

---------Les sanctuaires semblent se multiplier dans ce lieu. Nous avons parlé du premier sanctuaire mithriaque. peut-être accompagné du culte de Cybèle. Il y a plus haut des vestiges d'un autre édifice qui peut, par comparaison avec mithreum de Doura-Europos passer pour nu deuxième sanctuaire a Mithra. un sanctuaire a Vesta, chose rare, peut être identifié. Un autel votif est dédié à la divinité Eventus. Les signes apotropaïques (qui détournent les maux) sont multipliés. Les stèles à Saturne montrant l'homme ou le couple apportant dans le temple l'agneau du molchomor (Sacrifice d'un agneau qui remplace l'enfant), des stèles portant les symboles de la religion phénicienne rappellent les sacrifices d'enfants et le culte de Baal, Une inscription funéraire mentionne un prêtre des " Cereres ". Et voici que le haut lieu se précise par la découverte, au somment du mont, d'un sanctuaire composé d'une salle anciennement couverte, qu'un grand mur de soutènement sépare d'une fosse continuée par une grotte, et d'une sorte d'estrade de plein air à laquelle on pouvait accéder par un escalier monumental dont il ne reste que des vestiges. Parmi les objets recueillis dans la fouille faite au sommet. on doit mentionner, outre une main, débris d'une statue disparue, un petit autel votif où il semble qu'on puisse reconnaître la silhouette de la déesse Africa représentée sous la forme d'une femme à tête de lionne. On a aussi découvert, sur la falaise Est, une figure sculptée dans le roc, difficile à identifier et sur la falaise Nord, l'entrée d'une grotte dont la galerie, creusée sur environ 20 mètres, a laissé découvrir, à l'intérieur, des poteries, plusieurs corps humains inhumés et aussi des os d'animaux dont certains sont fossilisés. La grotte était remplie d'un sable blanc, effritement des roches dolomitiques.

La voie principale
La voie principale

LES CIVILISATIONS.

---------Mais c'est un autre caractère de Tiddis que d'offrir, dans un même site, le spectacle de la succession des civilisations. Le haut lieu est certainement berbère d'origine. En contrebas, sur la pente occidentale, il y a des dolmens, mais de l'autre côté du Rhumel, la piste qui mène des mines d'Aïn-Kerma jusqu'aux gorges du Kheneg est parallèle à une ligne de cromlechs qui est comme une allée de pèlerinage préfaçant l'ascension du haut lieu. L'époque pré-romaine est aussi indiquée par une série de cinq inscriptions libyques, par quatre stèles phéniciennes anépigraphes, par une petite stèle portant sur son cartouche une inscription néopunigne et par une magnifique collection de monnaies de l'ancienne Afrique. ---------Il y a les innombrables pièces dont le revers, figurant un cheval courant à gauche. porte les lettres puniques : M. N. (La signification de ces lettres reste une énigme). On a aussi trouvé huit monnaies de Cirta où le nom de la ville est écrit en caractères neo-puniques,des monnaies de Carthage, des monnaies de Rusicade et une monnaie de Bétique. Tout ce trésor monétaire de l'ancienne Afrique n'est peut-être aussi important que parce qu'il a été laissé par les pèlerins venus vers le haut lieu.
---------L'époque romaine s'annonce par une inscription du Ier siècle, dédiée à l'empereur Vespasien, puis s'affirme avec les nombreuses inscriptions et les vestiges des monuments des IIè et III` siècles. Il y a des indices d'une grande richesse à l'époque des empereurs Septime-Sévère, Géta et Caracalla.
---------Au milieu du IIIè siècle. la ville de Tiddis est assez prospère pour se payer l'installation de thermes de montagne. Nombreuses sont les monnaies de Constantin. Puis les temps de la guerre semblent succéder aux périodes de paix : alors s'élèvent des remparts, probablement d'époque byzantine. Il faut noter que Tiddis, par toute une série de documents, montre une longue occupation musulmane aux Xè et XIè siècles. De cette occupation musulmane sont témoins des poteries vernissées, spécialement des lampes et des débris de plats, et une très rare série de" dénéraux" (pièces de verre) dont Tiddis a livré trente et un exemplaires, alors que la collection des dénéraux conservés à la Bibliothèque Nationale ne dépasse pas le chiffre de cent quinze. C'est une époque postérieure à l'invasion almohade qui semble avoir marqué le terme de la vie citadine de Tiddis. Puis l'homme, continuant de fréquenter le même endroit, est descendu des monts pour implanter ses mechtas (habitation fixe) au pied de la falaise Nord (Mechta Mohadiden) et au pied de la falaise Sud (Mechta El Khreneg). Des néolithiquesà nos jours, Tiédis a continuellement été habitée. Mais il a fallu une administration très attentive pour permettre, avec un luxe extraordinaire de citernes, l'occupation de la montagne.
---------Tiddis montait la garde au seuil de la petite Kabylie. Avec la petite ville satellite, Caldis, elle faisait partie. pour la protection du Nord-ouest, de cette curieuse ceinture fortifiée que l'ensemble (des castella formait autour de Colonia Cirta.
---- L'intérêt des fouilles de Tiddis est certain. On n'y trouvera certes pas la somptuosité d e Timgad ni de Djemila. Dans un cadre urbain plus petit, il faut y rechercher d'abord l'évocation de la vie d'un castellum à l'époque roumaine, mêlant les édifices du style classique aux habitations troglodytiques.
---------Mais les ruines de Tiddis témoignent de la succession des civilisations en Berbérie depuis les temps néolithiques jusqu'à nos jours. Et cette leçon du passé est recueillie par le visiteur dans le cadre pittoresque d'un site inattendu, où les rochers et les gorges sauvages sont environnés d'une terre rouge, rouge comme le sang de ceux qui ont péri au cours des scènes violentes, dont on retrouve les traces, qui ont consommé la ruine de la cité.
---------Alors Tiddis abandonnée s'est recouverte de l'épaisse couche de terre que les équipes de fouilles enlèvent inlassablement, pour faire jaillir de la montagne les pierres roses des antiques monuments.

André BERTHIER,
Directeur die Musée G. Mercier.