mise sur site le 17-12-2003
-Alger
Vue par les voyageurs, les écrivains et les peintres:
Louis Bertrand, Charles Brouty, Alphonse Daudet, Ernest Feydeau, Eugène Fromentin, Jules de Gongourt,Guy de Maupassant, Montherlant, Jean Pomier, C.M.Robert,...

3ème série , pages 42 à la fin.

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--------AUSSI bien est-il inutile d'établir un itinéraire précis. Le mieux est d'errer au hasard après s être fixé quelques points de repère, car l'intérêt de ce vieux quartier, dont la topographie a des caprices déconcertants pour des occidentaux, est moins dans ses monuments que dans les surprises que réservent les perspectives, les éclairages. les spectacles de la rue. Cette ambiance changeante, on la trouvera par exemple dans les rues Kléber, Sidi-Abdallah, N'Fissa, Sidi-Ramdan et leurs alentours.

G. ESQUER.
" Alger

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-------RIEN qui ne soir significatif, manifestant certains besoins, habitudes de l'esprit et des yeux, en même temps que l'ordre, les proportions, les rythmes généralement imposés aux choses. Par exemple, de chaque côté de la ruelle grimpante, ces rangs d'échoppes, à l'échelle du commerce, et l'on peut dire de la vie arabe, les minusculs étals, leur richesse multicolore dans l'ombre dense des auvents. Il y a ceux des fruitiers : oranges, pastèques, verdures, grenades, chapelets écarlates de piments ; il y a ceux des grainetiers, des épiciers : sacs d'herbes sèches, de rouge henné en poudre, paquets de petits cierges enluminés ; et ceux des bouchers : chairs saignantes, tripes, affreuses dépouilles ; - et, là-bas, les assortiments de beignets dorés, les brochettes de viandes, les poissons frits, les mystérieux fruits laqués de rouge. Comme les narines s'ouvrent à retrouver l'ancienne odeur de tout cela, la douce, l'âpre, l'indéfinissable odeur d'un souk arabe !

André CHEVRILLON.
" Les Puritains du désert"

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-------MAIS de tous les endroits, celui qu'il [Fromentin] préférait pour y flâner, c'était un carrefour tellement resserré que les rues adjacentes empiétaient sur son pavé... Chaque matin, toute une agitation bigarrée et violente affluait là. Des femmes voilées passaient, allant aux provisions...

Louis BERTRAND.

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-------AURAIT-ON le pouvoir de s'implanter anonymement dans la Casbah, fût-on doué au surplus d'un génie balzacien et sans autre occupation ni désir que de témoigner sans cesse, de son mieux, d'une tragi-comédie quotidienne qui utilise une figuration d'une variété inouïe, puisée dans toutes les races, qu'on parviendrait encore à peine à transmettre une infime partie de tout le prodigieux que la vieille ville contient.

Lucienne FAVRE.
" Dans la Casbah"

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rue de la casbah, Brouty

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--------POUR ma part, je ne connais rien, dans toute l'Afrique du Nord, de plus original ni de plus pittoresque que le vieil Alger pis dans son ensemble.

Louis BERTRAND.
" D'Alger la Romantique à Fez la Mystérieuse"

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--------DÉdales de ruelles où, discrètement, pénètre la lumière qui se diffuse et se colore en bleu pâle, reflet des murailles peintes en bleu ; saillies d'un premier étage soutenu par des rondelles de thuya ; escaliers rapides à l'extrémité desquels on aperçoit la tache bleue du ciel où se profile un minaret ; un cyprès aux tons veloutés, s'érigeant à côté d'une blanche coupole ; dans une lucarne, comme dans un cadre ovale, la figure rieuse d'une fille dont la tête est joliment coiffée d'un foulard lamé d'or.

Charles de GALLAND.
"Alger et l'Algérie"

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--------ELLE est mal bâtie, elle est mal tenue, elle n'est pas toujours aimable ! Oui, mais quel sex-appel ! Il suffit soudain d'une touche lumineuse sur son visage, d'un chant éclatant dans sa gorge, d'un lambeau d'étoffe traînant sur sa hanche, pour que les passants en deviennent fous. Ils seront alors capables de subir autant qu'il le faudra ses mauvais jours maussades, sales et froids, pour attendre que revienne frémir sur sa face cette lueur divine qui s'apparente à ce qu'il y a de plus beau et surtout de plus vibrant sous le ciel.

Lucienne FAVRE.

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--------Et partout, les portes, portes innombrables, doses sur ces seuils fermés. Quel immense couvent, cette Kasbah impénétrable'... Les poutres millénaires se croisent sur ma tête, épaulant d'un élan fraternel les maisons confidentiellement embrassées.
--------Soudain, c'est comme une trouée d'infini. Une clarté presque lunaire filtre entre les murailles cendrées. Je monte vers un appel aérien... O Kasbah ! Divine et mystérieuse Kasbah !

Edmond GOJON.

 

--------UN poème d'ombre et de pierre, avant tout : l'être humain y compte peu. Un poème farouche, où miroitent d'inquietantes lueurs. On y pénètre, et aussitôt on est saisi de crainte, et l'on y avance avec précaution. Le silence et la solitude y semblent redoutables.
--------C'est "l'Orient désert" selon l'expression divinatrice, synthétique et sublime de Racine.
--------On tâtonne dans des puits d'ombre, mais des puits dont l'humidité est chaude, étouffante, et où rôde une mêlée d'odeurs : d'infâmes relents, des parfums torpides, des saveurs écoeurantes, fauves, qui dégoûtent et enivrent tour à tour. On est perdu dans des escaliers qui semblent s'enfoncer sous la terre, dans des corridors au bout desquels, en levant la tête pour chercher à respirer un peu d'air pur, on découvre une sorte de fleuve sombre et pailleté qui est le ciel nocturne, ou un azur noirâtre, presque liquoreux.

Camille MAUCLAIR.

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--------CASBAH, ville de proie ombrageuse et fermée. Edmond GOJON.

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--------LA Kasbah demeure identique à elle-même, figée dans son passé. Vue de la mer, un bloc de gypse, laiteux, compact. Faines-en la roide ascension : un fantastique lacis de ruelles tortes, d'escaliers, de voûtes. Des maisons comprimées comme des grains de grenade, vétustes, sordides, dont les encorbellements, soutenus en porte-à-faux par des rondins de thuya, débordent sur l'étroitesse de la rue jusqu'à se rejoindre et à s'étayer entre eux, supprimant le ciel. Des additions baroques : portes italiennes, à la décoration florale, violemment fardées, à coups de balai, d'un bleu méditerranéen et s'ouvrant furtivement, si minuscule qu'il soit, sur l'inévitable patio roman-hispano-africain, qui ne reçoit de lumière que d'en haut.
--------Dans ce labyrinthe de cauchemar, éclairé par de minces lames d'azur, par un carré de mer entrevue ou par une branche de figuier, imbibée de soleil, qui jaillit d'un mur, c'est un mélange affolant de races, de types, de couleurs, d'odeurs et de bruits.

Georges ROZET
"L'Algérie"

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--------LE matin, à l'aube, cette kasbah voilée et silencieuse a des ébats de vie joyeuse, des carrefours et des placettes, où les marchands de fleurs et de légumes étalent les trésors éclatants de leurs éventaires. Et, comme des torrents qui dévalent entre de sombres roches, elle a deux ou trois longues rues toutes vibrantes de lumière, toutes fourmillantes de haillons multicolores, toutes pleines de cris et d'odeurs.

Louis BERTRAND.
"Pages choisies"

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--------CETTE mélodie que nous entendons au coin d'une ruelle de la Casbah, c'est sans doute celle qii AbenHamet, le dernier des Abencérages, jouait aux pieds de Dona Blanca. Tout l'Orient musulman est dans cette mélodie plaintive et traînante à la fois ; cet exotisme étonne, attire, intéresse les oreilles profanes.

Jean MELIA.
"La Ville blanche"

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A plupart des rues [de la Casbah] ont un tracé tor
tueux, et l'esprit humain se perd à vouloir expliquer leurs multiples détours. Il peut paraître très difficile de s'y reconnaître ; mais si " toutes les routes mènent à Rome ", l'on peut dite ici que toutes les rues qui descendent mènent à la place du Gouvernement.
Mahfoud KADDACHE.

Le Cimetière des Princesses (Destin d'Etienne BOUCHAUD)
Le Cimetière des Princesses (Destin d'Etienne BOUCHAUD)

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... AVEC des mosquées lépreuses, derrière l'une des
quelles le tout menu cimetière des Princesses enclôt, sous ses trois figuiers sacrés, la mélancolie la plus subtile...
Georges ROZET.
"L'Algérie"

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---------MARABOUT et Cimetière Ben-Ali (des Princesses), rue N'Fissa. - Petit cimetière, ombragé de vieux figuiers et situé en pleine ville ; renferme les tombeaux ornés de marbre de deux princesses, filles de deys, N'Fissa et Fatmah, retraite silencieuse où semblent passer des ombres
---------" Le Saint revit dans le tronc des figuiers, et quand les arbres sacrés se parent de leur frondaison nouvelle, l'âme fragile des deux princesses renaît dans les feuilles teintées d'argent. "

Charles de GALLAND.
" Alger et l'Algérie "

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---------IL n'est pas en Afrique de ville plus provocante que celle-là. Dans cette gigantesque termitière blanche,
aux couloirs grimpants et gras, aux murs badigeonnés ou
suintants, aux maisons dont les ventres, au-dessus des ve
nelles, se rejoignent, alourdis par la sournoise gestation
des catastrophes prochaines, le nervi et le détrousseur,
l'homme de peine et la fille de joie, coudoient le bon vieux pêcheur berbère, le mendiant, l'humble employé à chéchia, l'honnête boutiquier musulman qui va prier à la mosquée.
---------À quelques pas du calme et très romantique petit cimetière où, sous des figuiers tordus, sont alignées les tombes d'albâtre de saintes princesses, s'agitent la population des maisons de danse et leurs cyniques habitués.

René JANON.
" Hommes de peine et Filles de joie

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---------ALGER est la plus capricieuse ville du monde par la mobilité de son visage où les souvenirs s'effacent et ne laissent pas de rides. D'une année à l'autre, elle modifie sa façade et se farde de nouveaux plâtres. Elle se sectionne, se particularise par quartiers, chante tous les airs à la fois, trépide comme une projection de films et soudain se retrouve vieille et lassée, désaffectée au fond d'un petit cimetière intérieur où dorment des princesses

Victor BARRUCAND.

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-------ON les enterra côte à côte sous le figuier du jardin et 1 histoire de leur vie passa de bouche en bouche pour l'émerveillement des filles au cceur tendre.
---------Depuis El-Djezaïr est devenue Alger. Les ans se sont ajoutés aux ans. La ville a étouffé le jardin. La maison des princesses n'est plus. Tailladée, détaillée comme un gâteau, elle a fait place à d'autres maisons, petites celles-là, qui s'épaulent fraternellement.
---------Mais il reste les tombes et le figuier.
---------Le figuier, avec les ans, comme pris de lassitude, s'est couché. Il décrit une tendre arabesque au-dessus des tombes. Il a l'air de les couvrir pour mieux les protéger de son corps gris. Le soleil joue entre ses feuilles. Une femme voilée, d'une blancheur d'amande fraîche, traverse silencieusement le jardin. Elle va dans la kouba de Sidi-BenAli demander au marabout la grâce d'avoir un enfant. Au fond d'une niche, près des tombes des princesses, des mains ont allumé de petits cierges verts et roses, geste romanesque et pieux.
---------Quelques tombes sont là, tout autour, comme pour tenir compagnie aux jeunes princesses durant l'éternité.

A. - L. BREUGNOT.
"Images d'Alger "

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---------AUTOUR d'Alger, des jardins étincelants comme des ceintures de perles et de pierres précieuses enserrent des villas divines. Là, des lianes toutes violettes décorent des murs blancs, encadrés de faïences bleues ; tous les arbres et tous les arbustes du monde y jettent ensemble L'éclat de leur jeunesse. Les roses les plus délicates y poussent en buissons ; les géraniums rouges y sont hauts comme des hommes ; des bourrelets de violettes de Parme enveloppent des parterres d'iris ; autour des nappes limpides qui tombent des vasques débordantes, des arums aux conques laiteuses se mêlent à des plantes étranges dont les longues fleurs orangées ont des langues bleuâtres, et ressemblent à des têtes d'oiseaux.

Emile MASQUERAY.
" Souvenirs et Visions d'Afrique

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---------SUR ces fragments de marbre, les rosiers, les plantes grimpantes ont mis leurs coloris et leur parure vivante. La roseraie, les dahlias, les fougères sous bois, un sabal entouré de quincias, d'élégants cocos, de vieux cyprès, des sycas, des conifères, offrent un heureux ensemble des variétés florales et arborescentes.

Charles de GALLAND.
" Alger et l'Algérie "

un coin du parc de Galland, par bouchaud

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---------NULLE part en Afrique du Nord je n'ai rencontré de si nobles frondaisons, si souveraines, cette puissance végétale éloquente, presque menaçante. Et cela aux portes mêmes d'une grande ville, ce qui en double le prix.
---------Que d'heures, que de journées j'ai passées dans ce jardin ! Chaque année je le retrouvais avec la même gratitude. Ses dimensions m'empêchaient de regretter qu'il ne m'appartînt pas, mesurant les tracas que j'en aurais eus. Oserai-je dire que je m'y suis donné plus de plaisir que dans les oasis ? Et d'abord je savais pouvoir m'y faire, à n'importe quel moment, un vrai tombeau de solitude, parmi la race silencieuse des jardiniers, - solitude assez difficile à obtenir dans les oasis. Plus tard, je causai avec les jardiniers. Quand on a aimé beaucoup, d'inspiration, on a besoin de la connaissance pour ce qu'elle vous offre de nouvelles raisons d'aimer.

Henry de MONTHERLANT.
" Il y a encore des Paradis"

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---------LA gloire de ce jardin, ce sont les grandes avenues parallèles des arbres géants, coupées par la perspective fuyante d'une allée de bambous démesurés. Avenue royale des platanes, avenue des palmiers aux troncs rocailleux, avenue des dattiers qui érigent d'un jet l'éventail de leurs feuilles, avenue des ficus géants qui évoquent l'Inde des pagodes, colosses sacrés aux troncs lisses et fendus, aux racines tentaculaires, aux branches secondaires qui retombent en filaments. On avance sous des voûtes de cathédrale, ouvertes là-bas sur la mer. Nature luxuriante et ordonnée, dont Renoir a rendu la féerie. Saint-Saëns y recueillit le murmure des vagues qu'il a placé dans sa Phryné. " Le regret de ce jardin, s'écrie André Gide, ah comment le supporterai-je 1

G. ESQUER.
" Alger "

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---------LE jardin ! Combien j'en sais le charme solitaire durant l'abandon des jours de semaine, autour des bassins plaqués de nénuphars et fourmillants des papyrus, ce jardin qui exulte de tant de verdure et de fleurs exotiques, par les allées aux ombres profondes sous les taillis et les sentiers égarés vers quelque pépinière que jaspe la lumière diffuse sous les arbres.
---------Dans l'entrelacs des chemins par les sous-bois, flotte le parfum capiteux des magnolias qu'emporte le vent qui va se perdre là-bas dans les plumes échevelées des cocotiers, et ce sont, dans les eaux des bassins verdies de mousse, des tiges fourrées d'ors blonds, des élancements en fléchettes, les pétales pointillés de gris des iris...

Charles HANIN.
" Algérie, terre de lumière "

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---------DES lianes prodigieuses montent à l'assaut des bâtiments et des grands arbres ; la liane aurore, les bougainvilliers, dont une espèce à floraison rouge brique presque permanente. Le philodendron, aux larges feuilles bizarrement perforées, s'attache aux arbres voisins jusqu'à de grandes hauteurs et reprend contact avec le sol par des racines adventives.
---------Un bassin est débordant de cyperus papyrus, l'antique papyrus du Nil. Dans trois grandes pièces d'eau vivent en une riche floraison, des nénuphars et des lotus.
---------Devant cette diversité de végétaux, venus là des régions les plus opposées et les plus lointaines, le visiteur attentif, en quelques heures de promenade, se donne facilement l'illusion d'un voyage autour du monde.

Charles de GALLAND.
"Alger et l'Algérie "

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---------TOUTES les plantes d'Europe, d'Afrique et d'Asie y poussent en liberté. Le jardin d'Essai, d'Alger, est une merveille qu'on vient voir d'outre-Atlantique. Et vous vous promènerez, dans l'allée des Palmiers, dans l'allée des Bambous, et dans l'allée des Yuccas, sans savoir choisir entre les trois et sans décider laquelle vous aimeriez mieux pour vous y reposer.

Claude FARRÈRE
" Mes Voyages "

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au jardin d'essai, par Bouchaud

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---------CE majestueux jardin d'Essai où les plantes tropicales se prêtent à la discipline française et descendent - Versailles algérien - jusqu'à la mer, en fourrés de parc, en parterres à la Le Nôtre.

Georges ROZET
"L'Algérie"

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1830 ! Alger,, refuge d'audacieux corsaires, jusque-là inviolable, et que n'avaient pu vaincre ni l'Armada de Charles-Quint, ni les galères de l'amiral Duquesne, est à la fin réduite ! Son prestige d'invincibilité s'écroule et, aux yeux du voyageur d'Europe, égaré sur la mer, elle n'a plus cet aspect de bête fauve à la blanche crinière, accroupie au flanc de la colline; prête à bondir sur sa proie au moindre geste, malgré les vagues, malgré le vent.
---------Apprivoisée, accueillante, elle semble, mollement étirée sur les pentes adoucies du Sahel, faire offrande, à ceux qui la visitent, de la magie de son nom africain, du charme irrésistible de sa blancheur, de son climat, de ses parfums. Sans compter son mirage d Orient devenu accessible, qui lui attire en foule : voyageurs, peintres, écrivains, épris de romantisme pittoresque et venus là en quête de visions inédites, d'impressions neuves, de rêveries ou d'aventures ensoleillées.
---------S'il ne fut pas le tout premier, Eugène Fromentin fut tout au moins l'un des principaux de ces voyageurs captivés et pensifs.

El-Boudali SAFIR.
" Alger vue par Fromentin"

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---------VISITER Alger, le voir sous ses aspects variés, chercher à le comprendre et à en saisir la grandeur et les destinées, c'est se préparer à l'aimer et à y reconnaître en toute justice une des plus surprenantes et des plus séduisantes créations du génie latin.

René LESPÈS.

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---------AU bouquet des provinces françaises, elle [l'Algérie] est une fleur nouvelle dont la pureté latine s'avive de la pourpre de l'Orient.

Isabelle EBERHARDT.