Ténès, guides bleus Hachette 1955

sur site le 2-11-2010

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D'Alger à Oran par le littoral.-

206 k. Ténès, petite ville de 10.500 hab. siège d'une commune mixte de 78.900 hab., à 40 m. d'alt., sur un plateau rocheux dominant l'embouchure de l'oued Alallah.

Routes
: - Alger, 206 k.; - Cherchel, 109 km.; -Gouraya, 81 k. - Mostaganem, 162 k. ; - Oran, 242 k. ; - Orléansville, 53 k. - Vialar, 168 k.
Services automobiles : - pour Dupleix, Gouraya, Cherchel et Alger ; - Chasseriau et Orléansville ; - Pointe- Rouge et La Guelta.
Hôtels:- Transatlantique, route du Port, devant la plage, à 2 k. E. du centre (14 ch. rest. ; tél. 0-14 fermé l'hiver) - des Arts (33 ch. ; tél. 0-30) - Tachet, en ville (15 ch.;tél 0-30)
Garage: - Henni, rue Frères-Janer (0-65) ; - Beaussier (1-02) ; - Idéal-Garage, rue Paul-Doumer (tél 1-21).

Histoire. - Ténès occupe l'emplacement de la ville, phénicienne d'abord, romaine ensuite, de Cartennae, où Auguste établit colonie de vétérans.

L'émir Abd El Kader, qui avait incorporé Ténès dans ses possessions, essaya mis succès de ranimer son port. Cette place, qui avait par été visitée par Changarnier en 1842, fut occupée en 1843 par Bugeaud, qui la relia par une route à Orléansville
qu'il venait de fonder, pour en faciliter le ravitaillement.

Le port est à 1.800 m. de la ville. L'anse où il est établi est assez bien abritée des vents d'E. par le puissant contrefort du cap Ténes, mais battue par les vents dangereux du N. et de l'O. C'est cependant le seul point favorable pour la création d'un abri sur la côte inhospitalière qui, suer près de 180 milles, se développe entre Alger et Arzew. Deux jetées parallèles s'enracinent au rivage ; un brise-lames de 400 m. s'avance dans la mer.

De la ville antique il reste encore les murs d'enceinte et les portes des citernes encore utilisées par les habitants, des tombeaux taillés dans le roc (au bord de la mer, à proximité de la route de Mostaganem), une mosaïque et des pierres sculptées dans le jardin du Cercle militaire. Un trésor d'objets en or d'époque romaine découvert en 1936 est au musée d'Alger.

La ville moderne n'a rien de remarquable ; une grande place en marque le centre, là sont groupés les principaux édifices publics : église moderne, hôtel de ville, poste ; à côté, rue Clemenceau, un bâtiment de style mauresque abrite le siège de la commune mixte.Plus au N., hôpital à g. et cercle militaire à dr. ; à l'angle du jardin, un escalier ouvert dans le mur de la ville descend à la marine et à la plage.

ENVIRONS. - 1° Cap Ténès (6 k. N.-E.), par une route de corniche, qui s'embranche à dr. de la route au port (p. 169) ; du phare, belle vue. On peut revenir à pied par Sidi Merouane (que domine le point culminant du massif à 631 m.) et les Bains-de-la-Reine (baignoires naturelles dans le grès).
Vieux-Ténès (2 k. S. ; par la route d'Orléansville), sur un plateau, élevé, bordé à l'E. par l'oued. Cette petite ville musulmane serait fort ancienne. Selon El Bekri, elle aurait été fondée en 875 par des colons venus d'Elvira et de Murcie. Après avoir appartenu aux Maghraoua, Ténès passa sous la domination des souverains de Tlemcen en 1299, puis fut conquis par Kheïr Ed Dine en 1517, date à laquelle commença son déclin
- Vieux-Ténès, qui a conservé tout son caractère, mérite une visite : restes de remparts berbères, avec une porte monumentale qui garde des vestiges de décoration ; vieux pont, encore en assez bon état ; une mosquée (on peut visiter, pourboire), où sont utilisés des débris d'architectures antiques ; source saline à 30°C et bains indigènes. La population musulmane est d'environ 2.000 hab.