UN DES JOYAUX DE LA CÔTE D'AZUR
ALGÉRIENNE
TÉNÈS qui devrait être une grande station balnéaire
ne vit qu'un mois par an
ll faut assurer l'équilibre de la saison estivale
Petite ville mais grand centre balnéaire,
Ténès attire chaque année bon nombre d'estivants.
Par le pittoresque de son cadre, la beauté de sa côte,
le charme de son port, la qualité de ses plages, Ténès
est bien digne de susciter l'intérêt des touristes. Et
pourtant Ténès n'occupe pas encore la place qui devrait,
tout naturellement, être sienne. On peut se demander pourquoi.
Un mois d'activité
onze mois de sommeil
Ténès, nous a-t-on dit, est une ville morte onze mois de
l'année sur douze. On s'y bouscule le douzième mois. Et
c'est bien pourquoi la " saison " de Ténès est
déséquilibrée.
Ténès compte 4 hôtels : un petit établissement
de 5 chambres, deux hôtels de 14 chambres, un quatrième de
40 chambres. Cet équipement hôtelier est largement suffisant
pendant onze mois. Mais dés qu'arrive le mois d'août, les
visiteurs affluent de toutes parts. Le 1er août, pour Ténès,
est une date fatidique. On prend d'assaut toutes les chambres, on loge
chez l'habitant, on improvise, au besoin, des campements de fortune.
Ce n'est pas 80 mais 200 chambres d'hôtel qu'il faudrait alors mettre
à la disposition des clients. Les restaurants regorgent de monde.
D'autant que bien souvent, les estiveurs venus d'Orléansvi11e,
de Rabelais, ou d'Oranie passer quelques semaines dans leur villa de Ténès,
prennent leurs repas en ville. Hôteliers et restaurateurs débordés
ne savent plus où donner de la tête. Tout est complet, tout
est pris, tout est retenu.
Aux premiers jours de septembre c'est le grand départ. La plage
abandonnée retombe dans un profond sommeil. Les hôtels se
vident, les restaurants marchent au ralenti. La brillante activité
du mois d'août s'estompe vite dans le lointain. Teénès
redevient une toute petite ville.
Juillet et septembre ne sont-ils plus
l'été ?
Pourquoi donc y a-t-il à Ténès 3.000 " étrangers
" le 15 août, et 200 le 14 juillet ? Le cadre est-il moins
pittoresque, la côte moins poissonneuse, la plage moins séduisante
en juillet, ou septembre qu'en août ?
On a dit et redit, que Ténès était éloignée
de tout centre important. Mais les estiveurs ne cherchent-ils pas avant
tout le calme et la tranquillité ?
Qu'il n'y ait pas un seul kiosque de ravitaillement en essence sur les
160 km. qui séparent Mostaganem de Ténès est un fait
parfaitement regrettable mais qui ne suffit pas à expliquer le
caractère maigrement périodique de l'activité de
la station.
Organisation et publicité
Il semble à la vérité que ce déséquilibre
soit, l'effet d'une vieille habitude. Ténès a d'ailleurs,
on l'a dit bien souvent, une clientèle stable et fidèle.
Mais si l'on veut vraiment faire de Ténès la grande station
estivele qu'elle peut (et qu'elle doit) être, les intéressés
locaux (restaurateurs, hôteliers, Syndicat d'initiative) doivent
faire un sérieux effort de propagande. N'en doutons pas. Si on
donne aux estivants la certitude d'être logés et nourris
convenablement et a des prix raisonnables, si on leur fournit l'assurance
d'un accueil aimable, ils afflueront à Ténès aussi
bien en juillet et septembre qu'en août. Il y a là d'abord,
et, avant tout, un problème d'organisation et de publicité.
Et Ténès a suffisamment de charme pour retenir les visiteurs
que sa renommée aura attirés.
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