Telemly
L’EMPLOI D’UNE NOUVELLE
TECHNIQUE DE DRAINAGE
ARRÊTERA-T-ELLE LES GLISSEMENTS DE TERRAIN ?

Echo d'Alger du 9-7-1953 - Transmis par Francis Rambert

Dans la zone Galiieni-Télemly
L’EMPLOI D’UNE NOUVELLE
TECHNIQUE DE DRAINAGE
ARRÊTERA-T-ELLE LES GLISSEMENTS DE TERRAIN ?

Un nouveau procédé de drainage risque de mettre un terme aux ^ glissements de terrain dans la zone Galiieni-Télemly. Aucun résultat définitif n’a encore été acquis et il ne faut pas s’attendre à un arrêt spectaculaire et immédiat du mouvement.
Mais si l’expérience actuellement tentée par la Société Shell réussit, il n’y a aucune raison de ne pas l’étendre à l’ensemble du périmètre instable.

La station service que la Société Shell construit boulevard du Télemly, en bas du marché des Trembles, se situe en effet dans la trop fameuse « zone mouvante » où l’on constate chaque année, à la saison des pluies, glissements du sol, ruptures de conduites, lézardes, fissures et autres calamités. Le périmètre dangereux évoque, par sa forme, un glacier. L’entonnoir de réception étant limité par les falaises d’El-Biar, de la propriété du prince d’Annam jusqu’au delà du balcon de Saint-Raphaël, le couloir d’évacuation coupe le Télemly sur une largeur de 200 mètres. La falaise d'El-Biar repose sur des terrains mous

Le phénomène n’est pas récent. En 1829 déjà on signalait des glissements. En 1845 les consulats de Suède et de Grèce étaient détruits dans un éboulement. Vers 1870, la chute d’un rocher libérait un nid de couleuvres qui semaient l'effroi parmi les populations des collines.


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L’EMPLOI D’UNE NOUVELLE

Dans la zone Galiieni-Télemly
L’EMPLOI D’UNE NOUVELLE
TECHNIQUE DE DRAINAGE
ARRÊTERA-T-ELLE
LES GLISSEMENTS DE TERRAIN ?

Un nouveau procédé de drainage risque de mettre un terme aux ^ glissements de terrain dans la zone Galiieni-Télemly. Aucun résultat définitif n’a encore été acquis et il ne faut pas s’attendre à un arrêt spectaculaire et immédiat du mouvement.
Mais si l’expérience actuellement tentée par la Société Shell réussit, il n’y a aucune raison de ne pas l’étendre à l’ensemble du périmètre instable.
La station service que la Société Shell construit boulevard du Télemly, en bas du marché des Trembles, se situe en effet dans la trop fameuse « zone mouvante » où l’on constate chaque année, à la saison des pluies, glissements du sol, ruptures de conduites, lézardes, fissures et autres calamités. Le périmètre dangereux évoque, par sa forme, un glacier. L’entonnoir de réception étant limité par les falaises d’El-Biar, de la propriété du prince d’Annam jusqu’au delà du balcon de Saint-Raphaël, le couloir d’évacuation coupe le Télemly sur une largeur de 200 mètres. La falaise d'El-Biar repose sur des terrains mous
Le phénomène n’est pas récent. En 1829 déjà on signalait des glissements. En 1845 les consulats de Suède et de Grèce étaient détruits dans un éboulement. Vers 1870, la chute d’un rocher libérait un nid de couleuvres qui semaient l'effroi parmi les populations des collines.
Le problème a été étudié dès 1942 par le Service de la colonisation et de l’hydraulique. Sous la direction de M. Drouhin, MM. Gautier, géologue principal et Dervieux, directeur du laboratoire des sols, ont fait de ces mouvements une étude très poussée.
Les falaises rocheuse d’El-Biar reposent sur des marnes normalement très compactes par l’intermédiaire de sables verts. Ces sables verts contiennent une forte proportion d’un sel assez rare : la glauconie. Les eaux de pluie s’infiltrent à travers la falaise. Elles atteignent d’abord les sables verts et dissolvent lentement la glauconie. Elles atteignent ensuite les marnes et, par suite des propriétés particulières de la glauconie, ramollissent ces marnes. Le rocher repose ainsi sur des terrains mous qui, à la longue, ne peuvent plus le porter.
De temps à autre, d’énormes blocs se détachent de la falaise et s’enfoncent dans les marnes qu’ils refoulent vers le bas. Un bloc de 4.000 m3 s’est ainsi détaché en 1944 de la falaise Gallieni pour s’enfoncer de 7 mètres dans la marne. Le terrain chemine lentement dans le sens de la pente, entraînant les blocs détachés de la falaise et disloquant les constructions. Drainage et chasse à l'eau
Le mal connu, il fallait étudier les remèdes. On s’est d’abord attaché à recueillir les eaux qui circulent dans les sables verts. Une galerie de drainage longue de 1.500 m. a été creusée en 1945-194-. Aucun éboulement notable n’a été signalé depuis.
Pour arrêter les glissements le long de la pente il aurait fallu organiser une impitoyable « chasse à l’eau » : capter toutes les sources, supprimer les irrigations, drainer les sols, préserver des ruptures égouts et conduites d’eau. Mais ces travaux, extrêmement onéreux, n’auraient pas dispensé les bâtisseurs éventuels de creuser des fondations profondes et robustes. Pratiquement, on ne peut que se borner à profiter de chaque aménagement d’urbanisme pour mener cette « chasse à l’eau ». Un nouveau procédé d'assèchement
Pour construire sa station-service, la Société Shell se voyait obligée de stabiliser le sol Le procédé classique - construire un mur de soutènement - exigeait des fondations trop profondes On préféra faire l’essai d’une technique américaine employée pour stabiliser les routes de Californie.
Le procédé consiste à assécher le sol, à faire avec le sol un soutènement naturel. L’argile est humide. Si on la sèche on renforce sa tenue, sa solidité. On perce l’argile de tubes d’acier qui permettent à l’eau de s’écouler. Le drain coule abondamment et s’assèche au bout d’un certain temps. Il n’est d’ailleurs même pas nécessaire que le drain coule. Il suffit bien souvent que le sol soit mis au contact de l’atmosphère. Le sol asséché constitue dès lors un solide support.
Telle est cette technique dont on attend beaucoup ! Mais on ne saura pas avant trois ou quatre ans si la zone Laperlier peut être définitivement stabilisée.