Institution Sainte
Elisabeth
La chapelle Sainte-Élisabeth
La chapelle Sainte-Élisabeth
nest quune dépendance de l'établissement des
Religieuses Trinitaires dont la maison-mère est à Valence,
dans la Drôme, Ce nest pas une église paroissiale.
Mais ce
nest pas non plus une chapelle comme les autres. Nous ferons exception
pour ce sanctuaire, en raison de son aspect particulier et de son importance.
De conception moderne, la chapelle Sainte-Élisabeth fut inaugurée
le 4 juin 1936 par S. Ex. Mgr Leynaud, archevêque dAlger.
Lensemble de lédifice est une architecture très
fouillée, aux détails poussés. Lentrée,
avec son large perron couvert formant une rotonde dans langle
droit, constitue une sorte de transition - heureuse dailleurs
- entre lambiance animée et bruyante de lextérieur
et celle plus austère que le fidèle vient rechercher dans
la prière et le recueillement.
Larchitecte a su encore joindre lutile à lagréable.
Avant dadmirer dans le chur, les deux remarquables tableaux
de Saint-Jean de Matha et de Félix de Valois (fondateur de lordre
des Trinitaires), le nouvel et bel autel de chêne clair (conçu,
par M. labbé Tissot), sharmonisant parfaitement avec
le style de lédifice, magnifique tapis tissé au
petit point par des religieuses il y a une soixantaine dannées,
on veut goûter les effets de la lumière douce qui baigne
le sanctuaire.
Cest la lumière du jour que tamisent les vitraux. On remarque
surtout le vitrail du chur qui encadre la grande croix. Les autres
vitraux sont dune grande simplicité, La croix rouge et
bleue qui figure sur certains dentre eux, est lemblème
de lordre des Trinitaires.
De cet ensemble, retenons en core le plafond à caissons qui permet
de réaliser une parfaite acoustique, la meilleure sans doute
de tous les sanctuaires dAlger, si bien que la chapelle de Sainte-
Élisabeth a été choisie pour retransmettre chaque
dimanche sur les ondes, la messe radiodiffusée par Radio-Algérie.
De sorte que si elle nest pas canoniquement paroissiale, la chapelle
Sainte-Élisabeth a un rayonnement qui dépasse les frontières
mêmes du diocèse.
Cest le 28 mars 1943 que la première messe radiodiffusée
fut célébrée, sous la présidence de S. Ex.
Mgr Leynaud. Et ce fut le fondateur et lorganisateur de cette
uvre, Mgr Jules Hincky délégué des évêques
de Strasbourg et Metz auprès des réfugiés alsaciens-lorrains
à Alger, qui assura la première prédication et
les sermons de chaque dimanche jusquà Noël 1944, date
de son retour en métropole.
Il fut remplacé par Mgr Quénet, ancien vicaire général
de Paris, puis de façon ininterrompue, par les pères Dominicains
du Couvent dAlger : les RR.PP. Bliguet, Boulay, Florent, Savey.
Lorganisation de cette messe échut alors à M. Schmitz-Epper
qui na cessé, depuis, dapporter des améliorations
dans la composition, la variété et le choix des programmes,
et les conditions techniques. Cest ainsi que les chorales de différentes
paroisses ou des diverses congrégations , avec leurs spécialités
(plain-chant, grégorien, etc...) et les artistes les plus en
renom (chants ou instruments) prêtent leur concours à cette
uvre.
Il nous faut citer entre autres concours, ceux des chorales alsacienne,
basque, wallonne, et les fameuses messes des missions en langues du
Tanganyka et de lOuganda, reprises par Radio- Vatican et par plusieurs
postes de la Radiodiffusion française et étrangère.
Ce sera bientôt la diffusion des messes en langue italienne et
en langue espagnole qui intéresseront les deux importantes colonies
installées en Algérie, mais cela dépasse peut-être
le cadre de cette chronique.
Grâce à la chapelle Sainte-Élisabeth, la messe radiodiffusée
du dimanche permet dapporter la consolation et le réconfort
aux malades comme elle a apporté le courage et lespérance
aux Français de la métropole pendant la guerre de la Libération.