Staouéli - Alger, ses alentours :
la Trappe de Staouëli
extrait de la revue du GAMT,n°49, 1995/1
sur site le 7-4-2003

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-----C'est très tôt après 1830, que naît l'idée de confier à une Congrégation Religieuse la mission de créer en Algérie une exploitation agricole importante qui pourrait jouer le double rôle de ferme pilote et de modèle au plan de la morale et de la charité chrétienne.
-----M. De CORCELLE, alors député de l'Orne, fut envoyé en mission d'enquête. A son retour, avant 1842, il proposa que l'on confie cette double mission aux Trappistes.
-----Son rapport disait notamment : "Les Trappistes apporteraient une expérience agricole fort précieux et des exemples de sainteté de nature à émouvoir vivement l'imagination des indigènes. "
-----Les terres vacantes étaient loin de faire défaut. Celles qui semblaient vouées injustement à l'inculture représentaient des superficies s'étendant à perte de vue. Elles s'avançaient jusqu'aux remparts des villes, qu'elles semblaient assiéger à la façon d'une ceinture épaisse et impénétrable de boisements sans éclaircies et de taillis sans issues. C'était la brousse comme l'appelaient les soldats de l'armée d'Afrique.
-----A quatre lieues d'Alger, le plateau ondulé de Staouëli, où s'était joué le sort des destinées de la France en Afrique, offrait le spectacle d'un boisement aussi sauvage. Du point de vue de la colonisation, il importait que la disponibilité de ses terres existat. Elle existait à des degrés divers de sécurité et de salubrité.
-----Avec l'encouragement du maréchal Soult, président du Conseil et Ministre de la Guerre, le député de Corcelle engagea des négociations avec Dom Joseph-Marie, vicaire général de la grande Trappe d'Aiguebelle de la Drôme. Le succès les couronna. Le supérieur des Trappistes était inspiré par l'idée de créer en Algérie une oeuvre comparable à celle que les Pères de Citeaux avaient admirablement accomplie en France.
-----Accompagné d'un religieux Dom Joseph-Marie se rendit en Algérie à la recherche des terres promises. Après un voyage à Bône, où la mémoire de saint Augustin les attirait invinciblement, ils optèrent pour les environs d'Alger qui se prêtaient infiniment mieux à l'installation de l'établissement en projet.
-----Enfin l'autorisation fut accordée au supérieur de la trappe d'Aiguebelle, d'établir une maison filiale en Algérie, sur une concession de terre de la région de Staouëli.
-----Voici les dispositions essentielles de l'acte de donation constitutif de la propriété du Domaine de la Trappe

--"Au nom du Roi,
-----"Nous, Maréchal de Franccee Président du Conseil, Ministre Secrétaire d'Etat de la Guerre ;
-----"Vu l'arrêté de M. le Gouverneur Général de 1 Algérie du 17 février 1843, approuvé par nous portant qu'il sera établi un centre de population au lieu dit camp de Staouëli, dans la plaine de ce nom
-----"Vu les propositions présentées en vertu de pouvoirs spéciaux par : Pierre Hercelin, prêtre, en religion Joseph-Marie abbé de la Grande Trappee général des Trappistes, demeurant à la Trappe, commune de Soligny (Orne) ;
-----"Vu l'acte constitutif de la Société Civile des Religieux qui veulent s'établir en Algérie ; "Avons arrêté et arrêtons ce qui suit
-----"Il est fait concession à la Société Civile représentée par M. Hercelin prêtre ci-dessus nommé, d'une superficie de terres et broussailles dans la plaine de Staouëli, contenant 1020 hectares. "
-----"Fait à Paris, le 11 juillet 1843,
----"Signé : Maréchal Duc de Dalmatie. "
-----"Pour copie conforme,
-----"Le Lieutenant-Général Gouverneur de l Algérie,
-----"signé : Bugeaud. "

-------La Société recevait, pour ses dépenses de premier établissement, une avance de 62 000 francs. Elle était tenue de construire des bâtiments d'habitation et d'exploitation, de mettre en culture, dans le délai de deux ans, les terres qui étaient susceptibles de l'être immédiatement. La moitié de la concession devait être cultivée à la fin de la cinquième année et le surplus dans une autre période de cinq années. Enfin, une plantation de 10 000 arbres lui était encore imposée.
-----On s'aperçut alors que cet acte contenait maintenant des clauses telles, que cette concession avait toutes les chances de se voir résiliée dans les cinq ans pour non respect de celles-ci. Le R.P. Hercelin refusa donc de s'engager dans cette galère.
-----Parmi les membres de la Société concessionnaire figurait le "Sieur" Martrin-Donos, en religion, François-Régis. C'est à lui que fut confiée, en qualité de supérieur, la direction de la trappe d'Afrique dont il devint le prieur. Quarante autres Trappistes étaient désignés comme ses collaborateurs. C'étaient des descendants lointains et résolus de ces moines qui, au moyen âge, firent naître l'agriculture en France. François-Régis et un prêtre, Gabriel, se présentèrent au palais du Gouverneur Général, à Alger, le 13 août 1843, ils furent reçus par le maréchal Bugeaud qui les accueillit par ces paroles
-----"Il ne nous faut pas des célibataires pour coloniser l Algérie, mais je suis soldat, vous m'apportez des lettres du Ministre de la Guerre qui est mon chef, j'obéirai. Je vous accepte donc comme les enfants les plus intéressants de la famille coloniale. "
-----Sans en dire davantage, séance tenante, devant François-Régis et le frère Gabriel, le maréchal traçait à son état-major le rôle qu'il aurait à remplir pour fournir à cette entreprise une aide matérielle prompte et complète.
-----L'installation des deux premiers moines, les Pères François-Régis et Gabriel, aidés par soixante condamnés militaires et quelques soldats du Génie, commence le 20 Août, jour de la Fête de Saint Benoit, fondateur de l'ordre.
-----La première pierre du couvent était posée solennellement le 14 septembre suivant, en présence de l'Evêque d'Alger, du Maréchal BUGEAUD et de leurs suites respectives. Dix frères Trappistes étaient arrivés la veille à Staouëli, sous la conduite des Pères Hilaire et JeanMarie. La cour centrale du futur couvent devait conserver un groupe de palmiers, dont un, très grand, à l'ombre duquel avait été installé l'autel de la Messe d'action de grâce célébrée après la victoire de Staouëli en Juin 1830.
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Pour cette première pierre, on avait déposé au fond de la fouille de fondation des boulets ramassés sur le champ de bataille, on avait coulé par dessus une dalle de ciment, et sur celle-ci avait été placée une pierre taillée prélevée aux ruines d'une villa romaine située à proximité.
-----Un peu plus tard, soucieux de rendre un perpétuel hommage de reconnaissance au puissant concours du maréchal Bugeaud, dont la devise célèbre était : "Ense et Aratro", il fit apposer sur la façade intérieure du corps des bâtiments une plaque de marbre que tous les visiteurs du domaine peuvent lire. Elle porte les trois mots suivants "Ense, Cruce, Aratro."
-----L'épée, la croix et la charrue, symbole appelé à présider à l'avenir et à la prospérité de la nouvelle Trappe.
-----Comme l'avait prescrit le maréchal, les chantiers de travaux furent organisés malgré de multiples obstacles avec une rapidité des plus louables. Des légions d'ouvriers, soldats, sous-officiers et officiers du génie, travailleurs civils, condamnés militaires, avec des convois de matériel et de vivres s'emparèrent des lieux et se mirent ardemment à la tâche.
-----On trouva sur place les matériaux à bâtir, et même du bois de charpentier.
-----On orienta les constructions, on en creusa les fondations, on planta des arbres de rapport et des arbres d'assainissement, on traça des chemins d'exploitation, on utilisa les eaux apparentes, on délimita les terres se prêtant à des cultures à rendement immédiat, en un mot, on alla au plus pressé. Çà et là, pendant que les murs hospitaliers se dressaient, le sol dépouillé de sa gangue broussailleuse reculait la limite des surfaces livrables au soc des charrues et propices au geste du semeur.
-----Fin juin 1843, soixante hectares étaient déjà défrichés, labourés et ensemencés.
-----Hélas, l'année qui suivit la fondation embryonnaire de la Trappe fut terrible pour le jeune monastère. Des pluies torrentielles arrêtèrent les travaux sur tout le littoral. La campagne fut compromise. Malheureusement la santé le fut aussi. Une offensive de paludisme sema la mort dans les rangs des trappistes et des soldats.
-----Sur un total de quarante religieux onze étaient morts. Le premier fut le frère Reing. Ils furent enterrés dans la redoute Lamoricière, construite par le lieutenant LAMORICIERE (le futur général) et ses hommes au début de la bataille de Staouëli, et à côté de la tombe du lieutenant Amédée de BOURMONT, le propre fils du Maréchal commandant le corps expéditionnaire de 1830, tué pendant cette même bataille.
-----Les pertes matérielles furent élevées. On comptait sur la campagne prochaine pour les réparer. Espoir déçu. Semées à tort, dans les terrains sablonneux, les céréales connurent l'échaudage et le sirocco acheva de détruire ce que cette maladie avait épargné.

-----Au regard de François-Régis, l'échec se transformait en révélation. L'affectation des cultures au sol dont l'usage avait démontré les qualités ou les excès se fit à l'avenir judicieusement. Là où les céréales avaient échoué, les cultures maraîchères triomphèrent. La production des primeurs venait de trouver sa terre d'élection.
-----Sans arrêt, les constructions se complétaient, les défrichements agrandissaient leur zone, le verger livrait de beaux fruits, et le rucher un miel recherché. Les étables et les écuries étaient amplement pourvues d'animaux, les hangars abritaient du matériel sans cesse accru. Enfin l'assainissement faisait reculer la fièvre. La concession qui comptait plus d'un millier d'hectares, si elle n'était encore que partiellement assainie et travaillée, se montrait sous des dehors satisfaisants. La dure partie jouée pour la conquête des trésors du sol était considérée comme gagnée.
-----"L'établissement connu, dit Gabriel Verge, auteur d'une remarquable étude sur cette oeuvre, devint dès lors un centre quasi officiel d'exploitation agricole d'où partait la lumière de la colonisation agricole ; les colons venaient y puiser des exemples d'organisation, de culture, de méthode, de travail ; de nombreux voyageurs de passage en Algérie ne manquaient pas d'aller visiter la Trappe de Staouëli où d'ailleurs ils trouvaient le meilleur accueil, jusqu'aux hommes politiques, de lettres et artistes qui venaient admirer l'oeuvre de colonisation réalisée, chercher des inspirations poétiques ou de génie. "
-----Le progrès accomplissait chaque année de nouvelles étapes.
-----Les céréales, la vigne, les arbres fruitiers, les légumes, le géranium à parfum, la basse-cour, l'élevage en recueillaient les bienfaits. L'oeuvre forestière n'était pas moins digne d'éloges, le pin maritime, le pin pignon et l'eucalyptus dont l'emploi comme bois d'oeuvre rendit des services exceptionnels que l'on a encore sous les yeux, se partagèrent la conservation et la salubrité du domaine.
-----Ferme généreuse en ressources, la Trappe ajoutait des dépendances à ses constructions : magasins, caves, greniers, ateliers, distilleries et même une hôtellerie destinée à l'hébergement des étrangers uniquement nourris par les produits du 'domaine.
-----Au point de vue foncier, la concession s'était agrandie par l'apport de nouvelles parcelles et d'une seconde concession de quarante-quatre hectares, ce qui porta sa superficie totale à 1290 hectares ayant la forme d'un quadrilatère.
-----Les trappistes corrigèrent les inconvénients inévitables d'une exploitation à si grand rayon en créant sur les parties éloignées des petites fermes dénommées Aiguebelle, Fontbonne, Saint-Scholastique, Saint-Bernard, Saint-Benoît, Saint-Etienne, Saint-Michel, dont l'exploitation avait été confiée à des colons fermiers avec leurs familles.
-----Enfin, un moulin à farine avait été installé sur le domaine. La farine servait à la fabrication du pain pour le personnel et pour les indigents. Le surplus de la récolte en blé était vendu.
-----Les prévisions de François-Régis sur les qualités du sol ne se trompaient pas, lorsqu'elles attribuaient à la vigne et aux primeurs le plus sûr et le plus privilégié avenir. Mais aussi les travaux maraîchers étaient-ils des plus soignés. Quant au vignoble, il était enrichi par des cépages qui sont la gloire des vins de France : Morrastel, Grenache, Faranah, Clairette, Terret, Malvoisie, Muscat, Tokay.
-----L'ampleur des résultats obtenus détermina le Gouvernement à délivrer à la Société Civile de Staouëli le titre de concession, la dotant de la propriété définitive et dans les conditions du droit commun, des terrains dont elle n'avait eu que la propriété provisoire.
-----Sur la proposition du maréchal Randon, Gouverneur Général de l'Algérie, un décret impérial, en date du 16 août 1853, conférait à François-Régis la croix de la Légion d'Honneur, avec la mention suivante
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"De Martrin Donos, en religion François -Régis, prêtre directeur de la Trappe de Staouëli, a puissamment contribué, depuis 1843 au développement de la Colonie Algérienne par la fondation d'un établissement agricole, considéré à juste titre comme un modèle. "
-----"Jamais récompense ne fut aussi noblement méritée. "

-----La Trappe de Staouëli rendit, sous forme d'une large contribution d'assistance, les avances et les subsides grâce auxquels elle avait pu franchir le cap des heures inquiétantes de la création.
-----Les revenus du domaine étaient élevés et répandaient le bien-être partout. Ils alimentaient largement les oeuvres secourables. Ils contribuaient à créer des écoles, à construire des églises ; ils dotaient avec largesses la Maison Mère d'Aiguebelle et les hôpitaux d'Alger. Les communes environnantes de Zéralda, Guyotville, Ouled Fayet, Mahelma et Douaouda, leur sont redevables de leurs premiers édifices communaux.
-----L'importance sociale et religieuse des Trappistes ne doit pas être masquée par leur succès de colons ; le Supérieur de la Trappe accompagnera en 1853 la colonne de pacification des BABORS commandée par le Général RANDON, et c'est lui qui célèbrera la messe au camp de l'OUED AGRIOUN le 14 juin, jour anniversaire de Marengo, de Friedland et du débarquement de Sidi-Ferruch.
-----C'est à la Trappe que le général YOUSOUF, converti au christianisme en 1845, vient faire sa première communion, alors qu'il commande la Division d'ALGER.
-----En 1865, lors de son voyage en Algérie, NAPOLEON III viendra à la Trappe. Le défrichement a bien avancé, cinq cents hectares sont en culture, cent autres vont être ensemencés à l'automne. De très nombreux arbres - orangers et autres fruitiers, essences forestières - avaient été plantés ainsi que 50 hectares de vigne. Tous les ateliers nécessaires à l'autonomie presque complète de l'exploitation étaient créés et les bâtiments - y compris deux caves pour le vin - étaient terminés.
-----Les officiers de la suite de l'Empereur furent étonnés de trouver parmi les moines un certain nombre de leurs anciens subordonnés ; les mémoires disent même que parmi les frères trappistes qui assistèrent à la pose de la première pierre en 1843, figurait un ancien soldat du 26° de Ligne qui avait participé, sur les mêmes lieux où s'élevait le couvent, à la bataille de Staouëli.
-----C'est en quête de nouveaux perfectionnements à apporter à l'exploitation agricole qu'il avait pour ainsi dire pétrie de ses mains, que le 13 mai 1880, François-Régis fut arrêté par la mort et prit le chemin de l'éternel repos.
-----Le fondateur disparu, ses successeurs n'eurent ni le goût aussi vif, ni l'application aussi constante, ni la foi aussi entière qui, pendant trente-sept années avaient animé une entreprise magistralement conduite au succès.
-----Ils prirent possession de ce lourd héritage dont le degré de fortune foncière et l'importance des réserves financières étaient tels qu'ils considérèrent superflu d'y ajouter un complément de revenus. Ce fut une erreur.
-----La loi fondamentale de l'Algérie réside dans sa rapide évolution. Elle fut méconnue des nouveaux exploitants et le vieux dicton d'après lequel "qui n'avance pas recule" trouva à la Trappe de Staouëli sa déplorable justification.
-----D'année en année le domaine donna des signes de faiblesse. Le matériel vieillissait, l'usure ou l'ancienneté le rendait moins apte aux travaux. L'entretien n'était pas assuré. La cave et la distillerie se ressentaient de l'absence de ces précautions méticuleuses qui sont les garanties nécessaires de leurs travaux.
-----Néanmoins, le domaine ne s'en allait pas à la dérive, il était trop solidement construit pour ne pas résister à un défaut de soins ou à des pratiques périmées, mais on sentait qu'il se désarmait contre les crises agricoles possibles et les coups de l'adversité toujours à craindre.
-----Cette impression devait malheureusement se réaliser. De 1895 à 1902 des orages s'amoncelèrent à l'horizon économique et politique. Ils éclatèrent comme une calamité, la crise agricole provoqua un désastre dans le monde de la viticulture. Presque simultanément les Congrégations religieuses eurent à souffrir d'une législation forgée contre leurs voeux. La plus vive inquiétude s'installa au monastère de Staouëli, suivie de son cortège de maux et d'angoisses. Comment n'aurait-il pas eu à en redouter les suites puisqu'il était à la fois viticole et foyer de la religion !
-----Par ailleurs le domaine couvrait mal ses frais et les réserves entamées s'épuisaient. Longtemps comprimés, les besoins se faisaient plus impérieux. L'emprunt hypothécaire s'imposa. Les lois de séparation des églises et de l'état achevèrent de détruire la confiance des religieux. Au surplus, la dureté des temps leur mesurait avec une aigre parcimonie leurs moyens d'action.
-----La Société Civile de Staouëli s'estimant impuissante à surmonter de pareils obstacles décida d'aliéner le domaine conquis sur la brousse, arraché à la fièvre et transformé en un magnifique champ de richesse agricole par la volonté ardente et l'âme inspirée de son prieur François-Régis.
-----Spectacle douloureux que celui du départ, en 1904, des Trappistes, abandonnant à la fois un joyau de la colonisation française et la contrée où tant de témoins de leur prodigue et charitable bienfaisance, inclinaient, sur leur passage, d'indicibles regrets et l'hommage d'une impérissable reconnaissance.
-----Ils reviendront en Algérie après 1920 et s'installèrent à TIBARINE, près de LODI.

(A suivre)

-----Madiana DELAYE Adh. N° 184
Maurice BEL Adh. N° 38

-----Sources : Cet article a été réalisé à partir d'un opuscule sur la TRAPPE de STAOUELI datant "des années 50" et d'un extrait de la Revue "Feux" de l'association des anciens de la St Do d'Alger (2° trimestre 1990) rédigé par Maurice BEL.
-----N.D.L.R.du GAMT : On a eu souvent tendance à confondre les Pères Blancs et les moines Trappistes. Certes ces 2 ordres étaient vêtus de blanc, mais alors que les seconds avaient le capuchon des moines, les premiers portaient la chechia et étaient des missionnaires. Chargés d'évangéliser l'Afrique du Nord et la Kabylie en particulier, ils étudiaient la langue arabe et la langue berbère. L'un d'eux le Père Jean-Marie DALLET a rédigé le dictionnaire Kabyle - français qui fait référence. En acceptant le serment qui liait les premiers Pères et Frères à leur "petite société" le cardinal LAVIGERIE, leur fondateur avait l'habitude d'ajouter de sa main : "Bon pour le martyre".
-----Nous nous inclinons respectueusement devant leur sacrifice, en particulier celui des 4 Pères assassinés le 27 Octobre dernier à Tizi-Ouzou.'