Malgré l'encouragement souriant du mari, cette jeune femme
vacille, point trop rassurée.
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Un "6è degré" particulièrement ardu.
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Dès 1930 la section algéroise du CA.F. (Club
Alpin Français) organisait des " collectives ", fortes
de 30 personnes, qui par El-Biar
et la
Bouzaréah rejoignaient à pied en chantant les
Roches de Baïnem (massif principal). On grimpait un peu sur les parois
alors très mal nettoyées et encombrées de végétation.
Parmi les grimpeurs connus qui participaient à ces sorties il faut
citer surtout : Fourestier (Directeur du Centre d'apprentissage de N.D.
d'Afrique) l'un des meilleurs alpinistes français d'avant-guerre,
qui fit de nombreuses " premières " dans le Dauphiné.
Lebreton son compagnon d'ascensions alpines. Frison-Roche connu comme
journaliste et écrivain.
L'équipe, d'ailleurs, allait le plus souvent possible dans le Djurdjura
puis le Bouzigza et les rochers de Baïnem gardèrent très
longtemps leur caractère d'école d'escalade pour débutants
ou de but de randonnée. Cependant quelques voies difficiles existaient
déjà. Bouvier et Vaucher, auteurs de la plus difficile ascension
du Djurdjura, en ouvraient d'autres.
La guerre 39-44, avec le manque d'essence, redonnait un peu d'intérêt
à Baïnem. Puis après une éclipse, les événements
actuels qui rendent peu recommandables l'accès des massifs montagneux
redonnaient ces dernières années de l'intérêt
à nos roches algéroises. L'incendie criminel de la forêt,
en nettoyant les rochers donnait aux grimpeurs un appoint inattendu.
C'est l'époque où les alpinistes algérois Aulard
(actuel président de la section locale du C.A.F.) Davy, Farrugia,
Boissonas réalisent de belles premières dans le Hoggar.
Un Marseillais habitué des calanques Sex ouvre 2 voies artificielles
au rocher du Tomahawk (Bains-Romains).
Enfin l'année 1959 marque un grand tournant. Des grimpeurs métropolitains
effectuant leur service militaire à Alger vont faire de Baïnem
une très belle et complète école d'escalade. Habitués
aux Alpes et aux difficiles écoles que sont le Saussois et Fontainebleau,
ils vont systématiquement rechercher les voies difficiles qu'ils
ouvriront par dizaines. C'est là que se situe la découverte
et l'équipement de la falaise de la Muraillette. Parmi ces grimpeurs
citons les parisiens Jonot, Raynal, Santamaria et l'Orléanais Guy
Richard.
L'avenir de Baïnem semble assuré. En effet la nouvelle génération
d'Algérois va parachever le travail de ses devanciers. Faisons
confiance à son chef de file le brillant Alain Michel (fils d'un
pionnier de l'Alpinisme Algérois) qui à 17 ans conduit sa
cordée avec une rare élégance.
LE MASSIF PRINCIPAL (classiquement
rochers de Baïnem)
1) Aspect - situation - accès
C'est un front rocheux de plus de 3o m. de haut constitué par l'imbrication
de 3 parois (" haute falaise " - " moyenne falaise "
et " longue falaise ") et qui couronne la colline signalée
(rocher Daillet) à l'aplomb du Cap-
Caxine.
On peut y accéder directement depuis le phare par de raides sentiers
à travers vignes puis broussailles. Ou en automobile par la route
de la Forêt : rejoindre l'ancien poste de radar puis poursuivre
par une piste. Une courte montée au faîte du mamelon amène
au sommet des falaises.
2) Roches - voies d'escalades
Le rocher est un calcaire métamorphique à gros grains truffé
de cristaux de calcite et très fissuré. Il détermine
des cheminées, des lames, des feuillets, des dièdres, de
petites plates-formes quadrangulaires et quelques surplombs géométriques,
tout comme le granit de Chamonix. II donne aussi de belles dalles
percées de trous comme les calcaires classiques. C'est donc un
terrain d'escalade varié que l'on peut comparer (en plus petit)
aux prestigieuses écoles des Ardennes belges. Bien que ce rocher
se pitonne assez bien on a maintenant tendance à sceller certains
pitons pour plus de sécurité.
Les voies hautes de 15 à 30 mètres sont
très nombreuses puisque dans la seule " haute falaise "
il y en a plus de 40. On les fait la plupart du temps d'une seule traite
sans relais intermédiaire. Le gros intérêt réside
dans l'étalement du registre des difficultés : contrairement
à des écoles célèbres comme le Saussois, on
dispose de tous les degrés de difficultés ; et les débutants
pourront dès la première séance trouver du plaisir
à escalader une raide paroi par des voies de leur niveau (1e et
2me degré) ; tandis que les grimpeurs chevronnés disposent
maintenant de plusieurs voies de niveau supérieur (6e degré).
Chacune de ces voies possède un nom traditionnel donné suivant
son caractère ou une anecdote ayant marqué son ascension
: ainsi une dalle oblique, lisse comme un miroir, - s'appelle- la "
Psyché " ; un pilier surplombant dont le piton d'assurance
semble hors d'atteinte s'appelle le " mât de cocagne ".
Le massif principal est l'école classique de la forêt de
Baïnem. Par beau temps c'est souvent une quinzaine de grimpeurs qui
lui donnent l'assaut chaque dimanche. L'agrément du site et la
proximité de la route carrossable en font aussi un but de promenade
pour les touristes.
Cliquer
sur l'image pour l'agrandir
Carte
altimétrique de la région Baïnem-Cap-Caxine,
montrant les accès des principaux lieux d'escalades, la route
carrossable est figurée en gros trait noir, les cheminements
terrestres en traits espacés. N° 1 : Massif principal
(rocher Daillet) - N° 2 : Muraillette - N°3 : Les Carrières.
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Voici
une partie de la haute falaise du Massif principal qui présente
la curieuse particularité d'offrir, rapprochées, des
" voies" de tous degrés de difficultés,
du premier au 6e.
A l'instar des hauts lieux d'alpinisme, elles portent un nom. 1)
l'arête du grand gendarme (6e supérieur); 2) l'Améliorée
(5e supérieur); 3) l'arête du Fou (4e degré)
; 4) le Plaisir des Dames (3e degré) avec ses trois sorties
en 4e, 5e supérieur et 4e supérieur ; 5) le Grand
Dièdre (3e supérieur) ; 6) La Psyché (6e degré)
; 7) le Cesse-Pied (4e supérieur); 8) la voie de l'olivier
(4edegré); 9) le Gazogène (5e supérieur); 10)
" La faille sans nom " (2e degré).
A noter les " traversées horizontales".
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LA MURAILLETTE
1) Aspect - situation - accès
C'est une falaise haute de 10à 15 mètres et extrêmement
raide qui (exposée à l'Est) domine le ravin qui débouche
entre le Cap-Caxine et le Grand Rocher. Encadrée de carrières
elle est située à l'aplomb d'une grande tour carrée
caractéristique.
On la rejoint directement à pied par des sentiers ou en auto en
faisant un détour (route du plateau de Guyotville).
2) Rocher - voies
Le rocher est un calcaire métamorphique à grain fin, souvent
concrétionné. Il donne des dalles lisses où la progression
se fait grâce à de petits trous ou de petites écailles,
et de nombreux surplombs marqués parfois par de gros trous ronds.
C'est le terrain qu'on rencontre dans les plus difficiles voies du Saussois.
En fait la " Muraillette " est une sorte de banc d'essai de
la haute difficulté, une sorte de " digest " des procédés
d'escalade. Sur un développement de falaise de 50 M. il existe
25 voies équipées par 40 pitons. La voie la plus facile
est du 3me degré. Il en existe plusieurs du 4me degré. Toutes
les autres sont du 5me ou 6me degré. Certaines se font en escalade
artificielle avec étriers. Il est possible aussi d'effectuer la
" traversée " horizontale de toute la paroi (très
difficile 5me degré).
(Le rocher est très difficile à pitonner. Les pitons sont
souvent scellés).
Quelques dizaines de mètres à l'Ouest de Muraillette dans
une immense carrière face à la mer on peut combiner 2 voies
effectuant, ainsi la plus grande dénivelée d'escalade la
forêt de Baïnem : on enchaîne un premier ressaut, surplombant
au départ, la " Dalle de marbre " (20 m) et un "
couloir " très lisse de 25 m dénommé l'"
avaloir " (à cause du puisard artificiel qu'il surplombe).
La Muraillette est un terrain de " haute école". Paradis
des chevronnés, elle permet aux grimpeurs moyens de se perfectionner
dans toutes les techniques. Sa découverte et son équipement
(en 1959) marque un pas décisif dans l'escalade algéroise
LE TOMAHAWK
1) Aspect - situation - accès
C'est un magnifique rocher en partie surplombant et affectant la forme
d'une tour carrée de 25 mètres de haut. Situé à
flanc de coteau dans le vallon qui débouche à Bains-Romains.
Il faut depuis la corniche remonter la piste et la quitter au moment où
elle change de versant pour s'étirer en lacets vers la Bouzaréah.
Laissant alors la voiture il faut continuer à pied pendant quelques
centaines de mètres.
2) Roches - voies d'escalades
Le rocher est un calcaire lisse à petits trous rappelant tout à
fait celui du Saussois.
Les voies sont peu nombreuses (6) mais très remarquables. La voie
la plus facile comporte déjà du 4è degré.
Toutes les autres sont du 5me degré. Notons surtout la classique
voie " diagonale " qui se faufile entre 2 barres obliques de
surplomb, les deux grandes voies directes en escalade artificielle qu'il
faut repitonner à chaque fois, la voie directe dite " cavalcade
" qui combine les difficultés d'escalade artificielle (surplomb)
et d'escalade libre (dalles très lisses).
D'une fréquentation épisodique le Tomahawk est un rocher
de haute école. Son isolement et ses facilités réduites
au point de vue nombre de voies lui font du tort. Cependant ses voies
sont de loin les plus raides et les plus spectaculaires de la Forêt
de Baïnem.
Ainsi, les rochers de Baïnem représentent une gamme complète
de toutes les difficultés qu'ont à surmonter les novices
aussi bien que les spécialistes les plus compétents. De
plus, les voies d'escalade de toutes catégories sont très
voisines, ce qui permet à ceux-là d'observer de près
la pratique et les astuces d'escalade de ceux-ci.
L'" Ecole de Baïnem ", en somme, outre l'avantage unique
d'être à proximité d'une grande cité, offre
des possibilités d'entraînement et de perfectionnement que
peu de centres d'alpinisme, pourtant célèbres, en Métropole
et en Europe, peuvent lui disputer.
MATERIEL MINIMUM D'ESCALADE A BAINEM,
.. une corde pouvant donner 30 m. d'intervalle (distance entre les coéquipiers
d'une cordée de 2 dans les voies les plus longues). De préférence
en nylon.
.. des chaussures de montagne à semelles caoutchouc cannelées,
genre " Vibram ", plutôt que de simples espadrilles d'escalade.
.. des mousquetons : prévoir que les voies di rectes comportent
environ 7 pitons.
.. des étriers pour la Muraillette et le Tomahawk, éventuellement
pour le Massif principal.
Signalons qu'Alger possède son Club Alpin, section du Club Alpin
de France, Il compte environ 200 membres et siège au Touring-club,
3, rue Lacépède.
Guy RICHARD.
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