Exploitation en régie des stades et salles de la Ville.
(note du site: la séance dérape sur le stade des Tagarins!)
"Bulletin municipal, décembre 1953, n°12
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sur site le 5-10-2008

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SPORTS. - Exploitation en régie des stades et salles de la Ville.
M. BONNOME, Adjoint.

Mes chers Collègues,

La Ville est maintes fois sollicitée en vue de mettre des terrains et des salles de son patrimoine à la disposition de Sociétés locales qui désirent y organiser des manifestations sportives.

Il importe donc d'aviser sans plus tarder aux modalités de l'exploitation de ces biens communaux.

Différentes formes de régie s'offraient à nous : la régie intéressée, la régie industrielle et la régie simple.

C'est la troisième formule qui pourrait être retenue ; elle est analogue dans ses principes généraux à celles du Service des Eaux et du Service des Pompes funèbres.

Dans le présent, cette exploitation en régie serait appliquée à la gestion des stades Revoil. Bialès, 'Cortés, Fontaine Fraîche, du hall du Foyer Civique et, dans l'avenir à tous les terrains et salles que la Ville pourrait réaliser.

La Commune percevrait 20 % de la recette avec un minimum de 3.000 francs par demi-journée d'utilisation.

Un régisseur de dépenses et de recettes cautionné, choisi parmi le personnel municipal et nommé par le Maire, remplirait, sous le contrôle direct du Receveur d'Alger- municipal, le rôle d'agent comptable.

Toutes les pièces comptables et titres de dépenses seraient obligatoirement signés du Régisseur et de l'Adjoint délégué du Maire aux Sports et à la Jeunesse.

Pour le fonctionnement de cette régie. il conviendrait d'inscrire en recettes et en dépenses un crédit de 5.000.000 de francs au budget de l'exercice 1954, dont l'ouverture anticipée serait sollicitée de l'Autorité supérieure.

Telles sont les propositions que nous soumettons à votre agrément.

Nous vous demandons de les adopter.

Avis favorable de la 11ème Commission.

Avis favorable des Commissions réunies des Travaux et des Finances.

M. Jahan, Adjoint. -
Monsieur le Maire, mes chers Collègues, j'avais fait une observation en Commission des Travaux et Finances au sujet de l'exploitation en régie des stades.

Je crois que nous n'avons pas intérêt à multiplier les régies, car cela entraînerait une multiplication des frais de tous ordres.

Il est toujours souhaitable, dans tous les domaines, d'arriver à une concentration de l'administration, de façon à avoir une gestion la plus économique possible.

Dans ces conditions, je serais partisan de n'instituer qu'une seule régie, un seul régisseur pouvant assurer la gestion des différents stades dont nous envisageons le fonctionnement.

D'autre part, j'aurais aimé que nous ne nous prononcions pas immédiatement sur le principe d'une régie simple, mais que nous envisagions la possibilité d'une régie industrielle qui entraîne certaines obligations conduisant à un meilleuo équilibre budgétaire.

C'est pourquoi je fais des réserves en ce qui concerne la proposition qui nous est faite et je de mande, d'abord, que soit adopte ie principe d'une régie unique pour les trois stades actuellement en régie directe et étudiée la formule d'une régie industrielle pour l'ensemble des organisations sportives de la Ville d'Alger

M. Bonnome, Adjoint.
- Mon cher Collègue, je note votre observation qui apporte aujourd'hui un fait nouveau. Vous allez me permettre d'examiner comme il convient les trois formules susceptibles d'être appliquées pour la gestion des stades, salles et terrains existants.

Si vous le voulez bien, après cet examen, je porterai cette étude devant notre llème Commission et, celle-ci s'étant prononcée sur la question, nous présenterons à M. le Maire et à vous-mêmes, Messieurs, la solution que, dans l'intérêt général, nous aurons estimée la meilleure.

M. Jahan, Adjoint.
- J'aimerais qu'à cette réunion soit invité M. le Receveur municipal qui est chargé du contrôle de toutes les régies, car son avis, je crois, nous sera très utile dans la recherche de la formule la plus économique.

M. Zigliara, Adjoint.
- En ma qualité d'Adjoint chargé des régies des stades, je tiens à vous demander que soient examinées les conditions dans lesquelles fonctionnera le stade municipal. Il n'est certainement pas question d'y apporter des modifications puisqu'il fait déjà l'objet d'une régie industrielle.

Je vous demande aussi de vous pencher sur le stade Cerdan afin de voir s'il est nécessaire de le comprendre parmi les autres stades ou s'il vaut mieux l'exclure de la régie industrielle.

Pour ma part, après de nombreuses années d'expérience, je constate qu'il fonctionne parfaitement et je fais toutes réserves sur la création d'une régie industrielle. Je considère que la régie directe apporte tous les avantages possibles puisqu'elle est sous notre surveillance et notre contrôle.

Lorsque la question viendra en discussion, je demande qu'elle soit examinée en tous points afin d'opter pour la solution la plus favorable aux intérêts de la Ville.

M. Bonnome, Adjoint.
- Il apparaît. mes chers Collègues, que le souci manifesté par notre collègue M. Jahan, ainsi que par M. Zigliara, a surtout pour objet de rechercher la meilleure manière de défendre les intérêts de notre collectivité municipale et, sans doute, de conserver le souci premier de la meilleure expression à obtenir des différents stades et des différents terrains.

Je pense que l'un et l'autre, et vous-mêmes, auront satisfaction d'entendre répéter ce que nous avons dit tout à l'heure, à savoir que nous allons posément et raisonnablement nous documenter afin d'examiner dans le cadre de notre llème Commission, créée pour ce faire, les différents éléments de la question à vous soumettre, retenant la suggestion de M. Jahan d'appeler à cet examen M. le Receveur municipal qui nous fera part de ses lumières, et choisir à ce moment une formule à vous présenter.

M. Jacques Chevallier, Député- Maire.
- Etes-vous d'accord sur cette procédure ?
Sous le bénéfice de ces observations, le rapport est adopté.

M. Abdelhamid, Adjoint.
- Je voudrais, Monsieur le Maire, vous poser une question.

Vous nous avez lu dernièrement une déclaration sur la position que vous aviez adoptée au sujet du parc des Tagarins. La Municipalité devait être consultée et nous avons été surpris des paroles de M. le Directeur des Sports disant que l'affaire était réglée et que le parc des Tagarins serait poursuivi.

Nous voudrions avoir officiellement toutes les précisions utiles sur la question.

M. Jacques Chevallier, Député- Maire.
- C'est bien volontiers que je défèrerai à votre désir.

Vous avez dû remarquer qu'après les déclarations de M. Sigala - faites au cours d'une réunion privée d'ailleurs - dont la presse avait reproduit les termes, j'avais tenu à dire, lors de l'inauguration des bâtiments du Champ de Manoeuvre, que les affirmations de certain fonctionnaire devaient être enregistrées avec les plus expresses réserves.

Depuis la dernière déclaration faite au Conseil municipal pour mettre fin aux attaques dont la Municipalité avait été l'objet, il s'est passé un fait nouveau.

Le Gouverneur général, répondant au désir exprimé dans la lettre que je lui avais adressée, a réuni une Commission dans son bureau, à laquelle nous assistions, M.
Bonnome et moi-même, ainsi que le Directeur des Sports, le Directeur des Travaux Publics et le Recteur de l'Université puisque les terrains lui appartiennent.

Je n'ai fait que répéter au Gouverneur général ce que j'avais dit En ce qui concerne les plateaux,
dans ma déclaration, à savoir que je crois que la Ville ne pouvait pas s'engageà payer les yeux fermés et qu'elle tenait à faire le tour de la question pour en fixer, d'une part, la dépense et, d'autre part, examiner les conséquences que pouvait entraîner la création d'un stade de 80.000 personnes à cet endroit.

Le Gouverneur g é n é r a 1 est partisan de continuer les plateaux pour que les élèves des écoles et la jeunesse puissent y trouver l'équipement sportif qui est absolument nécessaire.

Sur la question des plateaux, je lui ai donné, sous réserve d'en connaître le prix et que tous les documents me soient fournis, un accord de principe.

Quant à la question des tribunes, le Gouverneur général nous a nettement déclaré qu'en aucun cas, l'Algérie ne donnerait un centime de subvention pour leur construction.

Le Directeur des Sports s'est alors tourné vers moi et m'a dit que c'était à la Ville à les prendre en charge.

Je lui ai fait observer qu'il n'était pas question d'assumer une dépense de 800 millions pour cet
objet, alors que nous faisions un effort considérable pour des travaux dont l'urgence me paraît plus affirmée que la construction de tribunes.

Le Gouverneur général a alors précisé : " Je ne vois pas l'utilité d'édifier des tribunes à cet endroit. Ce qu'il faut, c'est conserver le poumon que constitue ce parc des Tagarins puisque nous aurons des terrains qui permettront l'évolution des enfants des écoles et de la jeunesse en général, qui veut uniquement faire du sport, cela suffira. Nous compléterons par une architecture de verdure ". Ces paroles, M. le Gouverneur général les a répétées, hier, à nouveau, au Ministre de l'Intérieur quand nous nous sommes arrêtés devant le parc des Tagarins.

Donc, pour l'instant, rien n'est fixé et malgré les engagements pris dans le Cabinet du Gouverneur général, la Municipalité n'a été saisie d'aucun devis qui lui permette d'apprécier le montant de la dépense et de faire cette année une inscription au budget.

Ceci ne fait que confirmer le bien-fondé de notre position.

En ce qui concerne les plateaux, je crois que nous sommes tous d'accord pour que les sportifs puissent y trouver de quoi jouer.

On nous .clit aujourd'hui que les sociétés privées pourraient faire une opération extrêmement profitable. en élevant des tribunes, si j'en juge par les déclarations qui ont été faites dans la presse par des gens qui me critiquent.

Eh bien, puisqu'il y a des gens qui peuvent faire une opération profitable, qu'ils la fassent.

Pour nous, nous ne représentons
pas des intérêts privés et nous ne pouvons pas nous engager dans cette voie.

Voilà où en est la question du parc des sports des Tagarins, nous attendons toujours des renseignements que personne ne veut nous donner. Lorsque nous les aurons, nous n'inscrirons au budget que les 20% destinés à la seule exécution des plateaux et rien pour les tribunes, car nous avons beaucoup d'autres choses à faire.(voir projet de 1961!!!)
(Applaudissements).

M. Abdelhamid, Adjoint. -
Si j'ai bien compris, M. le Directeur des Sports s'est trop aventuré dans sa déclaration.

M. Jacques Chevallier, Député-Maire.
- Absolument. Il n'était pas mandaté pour le faire. Il devait d'abord fournir les renseignements demandés et que nous n'avons pas reçus à ce jour.

M. Abdelhamid, Adjoint.
- Cela permettra aux sportifs de ne pas se faire d'illusions prématurément.

M. Jacques Chevallier, Député- Maire.
- Il y a beaucoup d'autres choses qui se greffent sur la question. La grosse illusion des sportifs en la matière a été de croire que les tribunes pourraient être subventionnées par le Gouverneur général. Or, c'est faux. Le Gouverneur général ne subventionnera pas les tribunes.

Certaines personnes avaient une propension à ne voir que l'utilité des tribunes, les terrains sans les tribunes ne les intéressent plus.

M. Neveu.
- Le Gouverneur général applique d'ailleurs strictement le règlement des installations sportives qui a fixé, dès son origine, qu'en aucun cas, des subventions ne seraient accordées à des collectivités locales pour des aménagements superficiels et l'élévation de tribunes.

M. Jacques Chevallier, Député- Maire.
- Le Gouverneur général, à très bon escient, voit le côté sportif comme il doit être vu et non pas, comme certains, la commercialisation du sport.

M. Jahan, Adjoint.
- Nous serons très heureux lorsque le Gouvern'eur général voudra bien nous indiquer le montant de la dépense à envisager et nous envoyer les plains techniques des aménagements à effectuer, afin de nous permettre d'en prendre connaissance en commission compétente et de nous faire une opinion sur le vu de documents sérieux et authentiques.

La 11ème Commission et tous ceux qui s'intéressent à cette affaire des Tagarins pourront alors compulser les plans, se rendre compte enfin de quoi il s'agit et, pleinement éclairés, nous pourrons voter un crédit " mémoire " à ce chapitre pour l'aménagement des terrains et des superstructures de verdure envisagés.

M. Jacques Chevallier, Député- Maire.
- Je ne comprends pas pourquoi on ne nous indique pas le montant de la dépense.

M. Zigliara, Adjoint.
- Parce qu'il est trop élevé.

M. Bonnome, Adjoint.

- Monsieur le Maire, mes chers Collègues, je profite de l'occasion qui m'est donnée ce matin pour affirmer à nouveau que c'est dans le sens de la raison, dans le sens de l'examen, que nous voulons, avec les membres de la 11ème Commission, continuer à travailler. Nous entendons bien vous présenter dans l'avenir un projet ayant trait à l'amélioration ou au complément de l'équipement sportif de notre Ville.

C'est tout ce que j'ai à vous dire aujourd'hui.

M. Jacques Chevallier, Député- Maire.
- Pour mettre fin à cette parenthèse, je dirai à M. Abdelhamid qu'à l'heure actuelle, aucune décision n'a été prise et qu'à l'occasion de l'inscription budgétaire - si tant est que nous ayons les renseignements d'ici la fin de la semaine prochaine -, le problème se reposera et nous pourrons alors en discuter.

Sous cette forme, je crois que la plupart d'entre vous seront d'accord.

M. Abdolhainid, Adjoint.
- Si j'ai voulu faire préciser la chose, c'est parce que la presse s'en était emparée et que nous, membres du Conseil municipal, n'étions pas au courant.

M. Jacques Chevallier, Député- Maire.

- Si, à la suite de la visite que j'ai rendue à M. le Gouverneur général, je n'ai pas fait de déclaration au Conseil municipal, c'est d'abord par courtoisie vis-à- vis du Gouverneur et, ensuite, parce que je ne pouvais vous apporter d'autres précisions puisque les choses sont toujours en l'état.

M. Aïssa.
- Est-ce que les terrains d'évolution prévus à l'Oued Harrach font toujours l'objet d'une étude ?

M. Jacques Chevallier, Député- Maire.
- Non, rien n'a été décidé pour l'instant.

M. Aïssa.
- Il y avait pourtant une étude en cours.

M. Bonnome, Adjoint.
- Effectivement, mon cher Collègue, l'idée que nous avons eue de rechercher l'aménagement de terrains qui sont propriété de la Ville, manifestant ainsi le souci de tirer parti de ce qui existe sans appeler les finances municipales à un trop gros effort, cette idée que j'ai développée devant vous en 11ème Commission fait l'objet, à l'heure actuelle, d'une étude à laquelle je me livre à la suite de visites que nous avons faites ensemble.

J'ai recueilli à cet effet le maximum de documentation possible et je dois signaler que j'ai trouvé auprès des services compétents un accueil très aimable. Ils m'ont fourni sur ce terrain des renseignements très complets, de sorte que lorsque nous reprendrons ce projet, nous serons dotés de tous les éléments voulus pour le mener à bien.

Par la suite, et suivant les propositions qui seront faites à la 11e Commission, si les collègues qui la composent veulent bien retenir le projet que nous élaborons, nous le présenterons à M. le Maire qui jugera s'il doit être soumis à l'examen final de notre Conseil municipal.

M. Jacques Chevallier, Député-maire
- Une idée germe, elle est soumise à l'étude et vous est ensuite transmise.

Pour l'instant, nous n'en sommes qu'au stade idée et étude et j'avoue que. pour ma part, je n'ai pas encore vu de projet.

M. Bonnome, Adjoint.
- On l'élabore, Monsieur le Maire.

M. Aïssa.
- C'est ce que je voulais savoir.

M. Jacques Chevalier, Député- Maire.
- Sous réserve de ces observations, le rapport est adopté.