LES
GRANDES COURSES CYCLISTES À ALGER
------Comme
toutes les grandes métropoles européennes, Alger eut ses
heures de gloire avec ses vélodromes qui permettaient l'organisation
d'importantes manifestations sur les anneaux de Saint-Eugène
(qui fut ensuite supprimé pour agrandir le stade) et
du stade vélodrome municipal du Ruisseau (rue de Lyon).
------Ces
grandes réunions firent la joie des spectateurs algérois
et attirèrent la participation des supers champions cyclistes de
l'époque, spécialistes des grandes épreuves sur toutes
les pistes internationales. Mais nos champions cyclistes locaux surent
également tenir la dragée haute à toutes ces vedettes.
------C'est
le 28 juillet 1946, sur la piste de 400 mètres du vélodrome
municipal d'Alger que le Vélo-Sport Musulman, sous l'égide
de la Fédération Française de cyclisme, organisait
les SIX HEURES D'ALGER avec la présence des grands ténors
de la piste du moment:
Lapébie et Séres - Idée et Caffi - Andrieux et Bellanger
- Goussot et Chapatte (le Robert de la télé) - Leoni et
Rigoni opposés à nos vedettes locales
------Guercy
- Malinconi - Gomez - les frères Alonzo - Velotti, Huerta et les
Zaaf - Kebaili - Abbes- Lakdar et Chibane.
------Cette
course à " l'américaine" par équipe de
deux coureurs, fut animée de bout en bout, particulièrement
lors des divers sprints disputés tous les 5 tours, avec attribution
de points obtenus en fonction du classement. Cela dans la première
heure. Puis un sprint tous les 5 tours où le nombre de points obtenus
était doublé.
------Dans
la première série, les trois premiers sprints furent enlevés
par Lapébie - Chapatte devant Chibane et Séres devant Chapatte,
marquant ainsi au départ de la course, une nette domination de
l'élite des pistards. Cette domination fut concrétisée
sur l'ensemble des sprints disputés ce qui impliqua une lutte extrêmement
sévère provoquant comme conséquence l'effondrement
de certaines équipes locales qui peinaient pour suivre le rythme
par les ténors de la piste.
------Les
3 sprints de la deuxième série revinrent à : Schneder,
Chapatte. Goussot
------La troisième
série par: Idée, Zaaf (enfin) et Lapébie.
------La quatrième
par: Chapatte, Mebani.
------La cinquième
par : Caffi, Séres et Caffi.
------La sixième
par: Chibane, Lapébie, Alonzo.
------La septième
par : Caffii. Séres et Lakdar.
------La huitième
par Guercy, Séres et Lapébie.
------La neuvième
par : Seres, Zaaf et Lapébie qui donna lieu à une magnifique
empoignade en cette fin de course.
------Le classement
final fut le suivant:
------Première
équipe: Goussot et Chapatte. Deuxième équipe : Idée
et Caffi.
------Troisième
équipe : Séres et Lapébie.
------Quatrième
équipe Mébani et Lakdar.
------Ce fut
un beau résultat sportif soutenu par une foule nombreuse et fort
intéressée. Les organisateurs et tous ceux qui suivaient
le cyclisme en général purent se réjouir et envisager
d'autres manifestations qui devinrent ensuite régulières
sur l'anneau cycliste du stade municipal d Alger. Les plus grands champions
de la "Petite Reine" ont ainsi fait vibrer le coeur des sportifs
algérois. Souvenons-nous des plus célèbres qui s'illustrèrent
chez nous : Rick Vansten Bergen, le .champion du monde belge et son compatriote
Stan Ockers. Surnommé" le suceur de roue ", le grand
Fausto Coppi, champion du monde italien et son frère Serce, l'espagnol
Vitetta puis Poblet : chez les Suisses : Ferdinand Kubler et Hugo Koblet
et tous les cracks métropolitains de l'époque : Camille
Danguillaume qui disparut tragiquement quelques années plus tard,
René Vietto. l'enfant chéri des foules du tour de France
et son protégé : Apo Lazaridès. puis son frère
Lucien Lazaridès, plus tard Louison Bobet, quadruple vainqueur
du Tour, avec dans sa roue sur notre piste algéroise, un jeune
plein de talent au visage émacié : Jacques Anquetil.
------Qui
ne se souvient encore du célèbre sprinter: André
Darrigade et de sa blonde chevelure
Combien de sprints a-t-il soufflés
à nos compatriotes qu'il ne faut pas oublier : Molinès,
Horosco, Lauze, Zélasco. Maurice Malinconi que les Algérois
appelaient amoureusement " Momo "
Vincent Schiano
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