el ouafi

el ouafi
né le 15 octobre 1898 à Ouled Djellal en Algérie et mort le 18 octobre 1959 à Saint-Denis en France.

Du sport, des sportifs à Alger et en Algérie
1.- L'Algérois El Ouafi gagne le marathon
L'Algérien El Ouafi a gagné le marathon olympique remportant ainsi l'unique victoire de la France dans le tournoi d'athlétisme. El Ouafi fit ses débuts à Alger, où il s'avéra excellent coureur de cross et brillant marathonien.
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Extrait Ec ho d'Alger du 6-8-1928 - Transmis par Francis Rambert
déc. 2017
2.- Boughera El Ouafi, le brave marathonien
Champion olympique à Amsterdam en 1928

pnha, n°84, nov 1997.
sur site le 16-3-2003
...+ le 11-1-2011

3.- Boughera El Ouafi, gagne à New-York, le marathon américain
L'Algérien a été indiscutablement le meilleur coureur en course
New-York, 22 octobre. — Sur la piste de Madison-Square-Garden, le coureur algérien El Ouafi, champion olympique, a gagné le Marathon américain en parcourant la distance en 2 h 44' 55" 2/5
El Ouafi a battu Joie Ray de deux tours et demi. Le coureur sud-africain Arthur Newton, s'est classé troisième., Juri Lossman 46, Sam Richman 5è. Quant aux quatre autres coureurs, ils ont abandonné.

Extrait Ec ho d'Alger du 23-10-1928 - Transmis par Francis Rambert
déc. 2017
4.- Le R.A.S.A reçoit le champion olympique
Dès son arrivée à Alger El Ouafi, dans un sentiment plein de reconnaissance envers M. Maurice Mentzer, s'était rendu au siège social du R.A.S.A., chez l'ami Alexis, où il retrouvait présents quelques coéquipiers et amis.
Hier, la société sportive le R.A.S.A. fêtait le retour de l'enfant prodigue. Une assistance nombreuse se pressait autour des tables dressées par le sympathique Alexis. A la table d'honneur, présidée par notre brillant champion, nous notons la présence de MM. Fournier, Lucet, Fouassier, Présidents d'honneur du R.A.S.A.; Mentzer et Bideault, Duffau, Randavel, Sylvain Réant ; ..
(suite dans l'article)

Extrait Echo d'Alger des 12 et 13-2-1929- Transmis par Francis Rambert
janvier 2018
5.-Une interview de El Ouafi
Extrait Echo d'Algerdu 23-10-1929- Transmis par Francis Rambert
janvier 2018

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el ouafi

-----Énorme surprise le 5 août 1928, quand un petit coureur à la foulée régulière et trottinante pénètre en tête le stade olympique d'Amsterdam, à l'issue des 42,195 km du marathon des jeux. Personne ne connaît sous le dossard n°71, Boughera El Ouafi découvert en Algérie (où il est né le 15 octobre 1898, près de Sétif , alors qu'il effectue son service militaire au 25e Régiment de Tirailleurs, et installé depuis cinq ans en métropole.

La métropole

-----Son goût pour les épreuves sportives et ses résultats en cross ont amené son supérieur, le lieutenant Vaquier, à l'envoyer à Paris en 1923 (il a vingt-quatre ans), pour y défendre les couleurs de son bataillon dans une compétition militaire où son excellent comportement, son bon caractère, sa gentillesse le font rapidement apprécier de ses camarades. Ses résultats lui permettent de participer aux épreuves de sélection pour les jeux Olympiques de Paris.
-----Au Marathon, il réussit une brillante course et termine 7è de l'épreuve en 2 h 54' 19" 1 à moins de 13 minutes du vainqueur, le Finlandais Stenroos.
-----Licencié au C.A.S.G., puis au Club Olympique de Billancourt, il court pour son club, avec des fortunes diverses, et se consacre à son métier de décolleteur aux usines Renault.
-----D'une grande discrétion, El Ouafi se prépare en 1928 pour les jeux d'Amsterdam. Sous la direction de Louis Corlet, ancien crossman, il multiplie les séances d'entraînement et les sorties en sous-bois.
-----Le 17 juin 1928, aligné au départ de Paris-Corbeil, il arrive 6è.
-----Le 8 juillet, il dispute la classique Paris-Melun et, avec son éternel sourire, s'impose haut la main. Le voilà à nouveau sélectionné pour le marathon olympique.

Amsterdam 1928

-----Le dimanche 5 août, l'ouvrier d'Algérie de chez Renault est au milieu du peloton compact des soixante-sept concurrents. Personne ne prête attention à sa fragile silhouette. Les Japonais, les Britanniques et les Finlandais sont considérés comme les meilleurs spécialistes d'une discipline où les défaillances provoquent souvent des sélections impitoyables. -----Le temps est doux, le ciel brumeux, conditions idéales pour une course de fond. Le Japonais Yamada prend immédiatement la tête. Le peloton s'étire.
-----Prudemment, El Ouafi court à son train. Une vingtaine d'hommes le précèdent. Les écarts se creusent. Il ne s'affole pas et contrôle à distance les hommes de tête. Au 10è km, il est pointé en 20è position avec près de 2'30'' de retard sur le premier. D'une allure souple et sans chercher à aller plus vite, il revient peu à peu sur des adversaires asphyxiés par un début de course trop rapide.
-----Au 21e kilomètre, à mi-course, six hommes, aux avant-postes, s'observent.
-----Yamada et Ishida, les deux lévriers nippons, Joe Ray, l'Américain, Martellin et Laaksonen, les inévitables Finlandais et l'étonnant Canadien Bricker. L'entente ne règne pas.Yamada se méfie de son équipier Ishida.Au 25` kilomètre, d'une petite foulée puissante et rasante, il démarre. Les prétendants aux titres s'accrochent, tentent de conserverYamada en point de mire puis s'essoufflent.Yamada lui-même commence à accuser le coup. Alors, El Ouafi, serein, remonte, avec une belle régularité, les coureurs épuisés, à l'agonie, incapables de réagir

---Au 32è kilomètre, continuant sur sa lancée à la même cadence, El Ouafi, 3è sait que, devant, Ray et Yamada faiblissent à leur tour.
-----A 5 500 m de l'arrivée, l'Américain est à sa hauteur. Il le lâche. 300 m plus loin, il double le japonais. Au stade olympique, Alfred Spitzer, l'entraîneur du demi-fond français, demande au perchiste Robert Vintouski d'aller aux nouvelles en rejoignant le dernier ravitaillement.
-----Il lui glisse cinq pastilles Vichy, dont le nom a été rayé avec une lime à ongles ! A l'époque, la publicité est interdite.
Vintouski "emprunte" la première bicyclette abandonnée par son propriétaire et file vers le dernier poste de rafraîchissements offerts aux coureurs, à 5 km de l'arrivée. Dans le lointain apparaît une frêle silhouette qui avance en souplesse.
-----Vintouski n'en croit pas ses yeux : son ami El Ouafi est en tête ! S'approchant de la table où sont disposés les verres, il serre rapidement la main du coureur et lui transmet les pastilles qu'El Ouafi avale avec de l'eau !
-----Un clin d'oeil à son camarade et il repart. "Vas-y et merde !" crie Robert Vintouski.A moins de 3 km de l'arrivée, le Chilien Plaza rejoint le Français, mais son effort est trop violent.
-----Il a présumé de ses forces. En douceur, El Ouafi le dépasse à 1 500 m de la ligne.
-----Après 2 h 32' 57" de course, il franchit la ligne d'arrivée, sourire aux lèvres, avec 26 secondes d'avance sur Plaza. Le Finnois Martellin, 3è, accuse 2'5" de retard.

Médaille d'or et misère

-----El Ouafi est champion olympique du marathon. Aux vestiaires, il appelle son ami Robert Vintouski et, avec simplicité, lui offre sans un mot son maillot frappé du coq
-----Après sa victoire, une tournée de six mois aux Etats-Unis lui rapporte un peu d'argent.
-----Disqualifié pour faits de professionnalisme, il s'achète ensuite un petit café près de la gare d'Austerlitz à Paris, avant de sombrer dans l'oubli, jusqu'au triomphe de Mimoun, autre fils d'Algérie, à Melbourne en 1956, vingt-huit ans après son succès.
-----Il meurt le 18 octobre 1959, dans la misère, à la suite d'une fusillade du FLN dans un café de Saint-Denis. Fier d'être un ancien militaire français, il n'avait pas voulu cotiser et participer à la propagande révolutionnaire des fellaghas à Paris.

F. M.

 

Le R.A.S.A reçoit le champion olympique

Le R.A.S.A reçoit le champion olympique