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site le 29/04/2002
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-------Comme
tous les pays méditerranéens, l'Algérie était
terre de lumière. Une lumière qui jetait très tôt
les enfants dans les espaces de la vie au grand air dont le plus beau fleuron
était "la rue". -------L'enfant claironnait à sa mère : "Maman ! Je descends en bas dans la rue", et avant qu'elle n'ait eu le temps d'émettre la moindre réserve. il dévalait quatre à quatre les escaliers qui le menaient vers le paradis des jeux d'enfants. Attendu comme le messie par la bande du quartier, il se fondait dans cette famille créée de toutes pièces par la fréquence des rencontres qui débouchaient inévitablement sur l'amitié. Une amitié foute méditerranéenne, entretenue par des jeux d'enfants empruntés aux générations précédentes, qui ne Coûtaient pas un sou aux parents. JEUX DE PAUVRES -------Le premier de ces jeux qui me vient à l'esprit demandait une grande dose de débrouillardise et d'insouciance conjuguée : LA CARRIOLE. Débrouillardise car il fallait récupérer du bois auprès des menuisiers pour constituer la base du véhicule (siège, volant, support des roues) et les roulements à billes chez le ferrailleur. Lorsque l'engin était terminé, intervenait alors. l'insouciance. Assis ou couchés à plat-ventre sur cette espèce de kart non motorisé, nous dévalions à tombeau ouvert des rues dont la déclinaison accélérait la vitesse à chaque tour de roues. Le tout dans un bruit infernal, au grand dam des habitants du quartier qui n'hésitaient pas à nous déverser des seaux d'eau sur noue passage. -------LES NOYAUX pris dans le coeur des abricots demandaient pour leur part de l'adresse et de la roublardise. De l'adresse pour détruire les tas de quatre noyaux (pignol pour les Oraniens) qui constituaient l'enjeu d'une partie. De la roublardise pour ceux qui misaient sur la maladresse des copains. -------Assis par terre, les jambes bien écartées, ils plaçaient un noyau, de préférence minuscule, et proposaient dix noyaux à qui "dégommerait" la cible appelée "la tapette". -------Une autre variante née de l'imagination des enfants Pieds-Noirs voyait un " croupier" utiliser les fameux "tchic-tchic". S'il sortait le numéro joué par son adversaire, il "payait" le nombre de noyaux misés. S'il parvenait à sortir le numéro sept, il ramassait le pot. Pour une raison obscure car la langue de Shakespeare n'envahissait que très peu les rues de Bab-el-Oued, la jeunesse d'Algérie affublait ce jeu du nom anglais " seven " -------LA TOUPIE très prisée par les enfants de chez nous se pratiquait de différentes façons et avec différents modèles. Les joueurs moyens se contentaient de la toupie normale, très légère et de couleurs vives, qui tourbillonnait au moindre lâcher de guitane, cette corde lisse dont nous entourions le corps de la toupie. -------Les cracks quant à eux, achetaient la toupie italienne, plus lourde, plus grosse et de couleur toujours beige dont le gangui (sur lequel tournoyait la toupie) dépassait d'un bon centimètre. Si le joueur moyen banalisait ce jeu, les "as" s'affrontaient au cours de parties homériques sur trois fronts. o Le Cercle. Chaque joueur lançait sa toupie avec l'intention avouée de toucher, voire de casser celle qui servait de cible pour avoir été la première à s'arréter de tourner lors de l'engagement du jeu. A cet effet, certains poussaient le vice jusqu'à remplacer le gangui à pointe douce par un véritable clou. o La mauresque qui demandait de l'espace car il n'était pas rare de voir une toupie tourner à cinquante mètres du lâcher de guitane. Pour cela, le joueur lançait sa toupie en effectuant le même geste que l'on ferait en jetant une pierre plate dans la mer pour la faire ricocher plusieurs fois. o La volante. Alors là, les meilleurs, seul; réussissaient ce prodige de maîtrise de soi et de technique: lancer sa toupie tout en lui imprimant à l'aide de la guitane un effet de fouet afin de la remonter jusqu'à sa main tendue et la faire tourner sur sa paume offerte relevait du miracle pour certains. Mais, nombreux étaient ceux qui répétaient ce geste devant une assemblée médusée. -------Combien de carreaux cassés par des lancers maladroits de la toupie ont vidé en un instant les rues de mon enfance ! LES TCHAPP'S (masculin ou féminin) -------Avec son nom à coucher dehors, la tchapp's semblait sortir tout droit d'un cerveau dérangé dont l'imagination délirante créa un jeu très en vogue en Algérie. -------La tchapp's est tout simplement la face imagée des boîtes d'allumettes que les petits Pieds-Noirs collectionnaient, jouaient, gagnaient. perdaient, achetaient ou revendaient. -------Comme pour les noyaux, les billes ou les bouchons, il s'était instauré dans le sérail de la jeunesse une véritable bourse avec une cotation qui grimpait ou dégringolait selon l'humeur de chacun. -------Comment jouait-on à la tchapp's ? Très simplement. Les joueurs lançaient à tour de rôle et d'un emplacement donné les tchapp's catapultées par une détente du pouce en direction d'un mur situé à dix mètres, qui constituait le "paradis". Le propriétaire de la tchapp's la plus proche du mur gagnait le droit de ramasser le pot mais ne l'empochait pas pour autant. II lui fallait lancer en l'air le tout pour les faire retomber le côté image face au ciel afin de les gagner définitivcment. Ce qu'il ne parvenait pas à faire totalement. A son tour, l'adversaire prenait la main, lançait les tchapp's restées au sol face imagée contre la terre et tentait de n'en laisser aucune à son camarade. -------Les ténors de ce jeu parvenaient très souvent à "faire cabane" contre le mur, c'est-à-dire à placersa ou son tchapp's à cheval, ce qui lui donnait automatiqucment la "main". LE CARRÉ ARABE -------Un autre jeu a bercé l'enfance des petit Pied-Noirs. On l'appelait tout bêtement "le carré arabe" sans savoir s'il nous arrivait tout droit du ventre des cafés maures où se disputaient de mémorables parties ou d'un quelconque autre endroit de la planète. Toujours est-il que bien des mères de familles lui en étaient reconnaissantes tant il était prisé lors des jeudis après-midi pluvieux. -------Comme son nom l'indique, ce jeu se composait d'un carré tracé sur une surface plane ( le sol faisait parfois l'affaire). On y traçait deux diagonales puis des lignes partant des milieux des quatre côtés Avec trois pions pour chacun des deux ,joueurs, il fallait tracer une ligne droite ininterrompue en passant son temps à empêcher l'adversaire d'en faire autant. On déplaçait les pions à tour de rôle en priant le bon dieu d'être le plus fort. J'vous dis pas la colère quand on perdait |
LES BILLES H.Z. |
Mot
du Déjanté, auteur du site :Le sfollet , parlons-en.
J'y ai joué dans le couloir de l'appartement d'Édouard, le
cousin de ma mère. Les voisins du dessous s'en souviennent ! Sorte
de volant ( comme au badmington) . Il était fabriqué à
partir de ces pièces trouées de l'époque, 10 ou 20
centimes, je ne sais. Dans le trou , on glissait une sorte de pompon en
papier, découpé en lanières.On y jouait comme un ballon
sauf qu'il n'y avait pas de rebond possible. On jonglait sur son pied, sa
poitrine, sa tête et shoot pour marquer un but à l'adversaire. -------C'était aussi un jeu dans les cours d'école, dans la rue...n'importe où le plaisir nous prenait d'y jouer. Car peu cher même gratuit ,vite confectionné en cas de besoin. Le bonheur des plaisirs simples ! |