ASSISTANCE PUBLIQUE ET SOCIALE. - Distribution de lait aux nourrissons. Crédit complémentaire.

Photos et textes : Bulletin municipal, novembre 1953
mise sur site le 16-8-2008

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ASSISTANCE PUBLIQUE ET SOCIALE. - Distribution de lait aux nourrissons. Crédit complémentaire.

Mme GÉROLAMI, Adjoint.

Mes chers Collègues,

A l'article 10 du chapitre XXVI du B.P. de 1953 figure un crédit de 3.600.000 francs destiné à assurer la distribution de lait aux nourrissons des familles indigentes de la Ville d'Alger.

Ce crédit présentant une insuffisance en raison de l'augmentation du contingent de nourrissons admis au secours, vous avez décidé l'inscription, au budget supplémentaire de l'exercice en cours, d'une somme de 1.400.000 francs, portant ainsi le montant de la dépense à 5.000.000 de francs.

Or, par arrêté du 8 août 1953, M. le Préfet a fixé à 60 francs le prix du litre de lait frais au détail pour la période 11 août - 31 décembre 1953. Il s'agit là d'une augmentation de 8 francs par litre qui va provoquer à nouveau une insuffisance du crédit affecté aux distributions de lait aux nourrissons.

En effet. parmi les cinq oeuvres privées articulées sur nos services et qui distribuent le lait, l'une d'elles, " La Goutte de Lait ", prépare exclusivement du lait frais sucré en biberons capsulés et stérilisés, dosés selon l'âge des' nourrissons ; elle recueille toute la faveur des mères de famille françaises-musulmanes qui constituent la quasi-totalité de sa clientèle. Le nombre moyen de nourrissons pris en charge par cette oeuvre est de 250 par mois' et la quantité mensuelle de lait distribué varie entre 6.000 et 6.500 litres.

Il apparaît donc nécessaire, pour continuer à assurer l'allaitement artificiel des nourrissons pris en charge par " La Goutte de Lait " jusqu'à la fin de l'année courante, de prévoir un crédit supplémentaire de l'ordre de 350.000 francs.

Nous vous proposons , en conséquence, d'inscrire cette somme au compte administratif du Maire de l'exercice courant avec l'ouverture au titre des autorisations spéciales. Ce crédit serait rattaché à l'article 10 du chapitre XXVI du B.P. de 1953.

Aux termes d'instructions récentes de l'Autorité supérieure, les Communes bénéficient d'une participation du budget de l'Algérie dans la limite des crédits mis 'à la disposition de la santé publique au titre de l'assistance aux mères et aux nourrissons.

Avis favorable des Commissions réunies des Travaux et des Finances.

M. Aïssa. -
Monsieur le Maire, je profite de la lecture de ce rapport sur l'Assistance Publique pour parler des indigents du Bureau de Bienfaisance Musulman.

Au sujet du 'Bureau de Bienfaisance Musulman, je vous demande s'il n'est pas possible d'intervenir auprès des services de police d'Etat de la Ville qui envoient jour nellement des indigents nous réclamer une attestation certifiant que les' intéressés sont secourus par le Bureau de Bienfaisance Musulman.

Cette attestation leur est demandée en vue d'obtenir un certificat d'indigence qui leur permet d'avoir des soins gratuits dans divers dispensaires de notre Ville et même en vue d'hospitalisation.
J'ai personnellement provoqué une correspondance avec les Services d'Assistance et d'Hygiène de la Mairie. Il m'a été répondu que le carnet d'identification était suffisant pour justifier la qualité d'indigent.

Mon objectif n'est pas celui de savoir si le carnet d'identification est suffisant pour justifier la qualité ci-dessus. Je voudrais que la police cesse de délivrer des certificats d'indigence, car vous n'ignorez pas qu'à Alger, il y a plus de 30.000 indigents musulmans et si la police continue à nous adresser préalablement tous les indigents qui se présenteraient à leurs bureaux, ce qui nous met dans l'obligation de donner un secours pour justifier de la qualité, le budget actuel du Bureau de Bienfaisance Musulman se trouverait nettement insuffisant pour satisfaire ces demandes justifiées.
Le budget actuel du Bureau de Bienfaisance Musulman est de l'ordre de 50 millions et suffit à peine à secourir 4.000 indigents ; nous serions très' heureux de pouvoir satisfaire tous les indigents de notre Ville, mais alors il nous faudrait un budget de 400 millions.

C'est pour ces raisons que nous demandons que la police cesse de délivrer les certificats d'indigence et que ce travail revienne aux Services d'Assistance et d'Hygiène de la Mairie qui se chargeraient de délivrer le certificat en question après enquête préalable.

Mme Gérolami, Adjoint. -

Je voudrais dire à mon collègue que le Bureau de Bienfaisance Musulman, en l'occurence, n'a qu'à exiger simplement le carnet d'identification sociale qui est établi strictement sur enquête faite d'une façon beaucoup plus approfondie que par les commissariats.

M. Jacques Chevalier, Député- Maire. -
Ce n'est pas ce que demande notre collègue. Il se plaint de ce que les commissariats envoient les indigents réclamer au Bureau de Bienfaisance des attestations d'indigence. Il demande au Commissariat Central d'arrêter ces envois.

M. Aïssa. -
Et que ce soit la Mairie qui les envoie et non pas le Bureau de Bienfaisance.
Parce qu'on nous demande d'inscrire les intéressés comme indigents et que, même munis du carnet d'identification, les commissariats nous les envoient. Il faudrait intervenir auprès de la police. J'ai déjà parlé de cela plusieurs fois.

M. Jacques Chevallier, Député- Maire. - I
l sera fait mention de votre déclaration au procès-verbal qui sera soumis au Commissaire et l'on verra auprès de la Mairie ce que l'on peut faire.

Adopté.