ASSISTANCE PUBLIQUE
ET SOCIALE. - Distribution de lait aux nourrissons. Crédit complémentaire.
Mme GÉROLAMI, Adjoint.
Mes chers Collègues,
A l'article 10 du chapitre XXVI du B.P. de 1953 figure un crédit
de 3.600.000 francs destiné à assurer la distribution de
lait aux nourrissons des familles indigentes de la Ville d'Alger.
Ce crédit présentant une insuffisance en raison de l'augmentation
du contingent de nourrissons admis au secours, vous avez décidé
l'inscription, au budget supplémentaire de l'exercice en cours,
d'une somme de 1.400.000 francs, portant ainsi le montant de la dépense
à 5.000.000 de francs.
Or, par arrêté du 8 août 1953, M. le Préfet
a fixé à 60 francs le prix du litre de lait frais au détail
pour la période 11 août - 31 décembre 1953. Il s'agit
là d'une augmentation de 8 francs par litre qui va provoquer à
nouveau une insuffisance du crédit affecté aux distributions
de lait aux nourrissons.
En effet. parmi les cinq oeuvres privées articulées sur
nos services et qui distribuent le lait, l'une d'elles, " La Goutte
de Lait ", prépare exclusivement du lait frais sucré
en biberons capsulés et stérilisés, dosés
selon l'âge des' nourrissons ; elle recueille toute la faveur des
mères de famille françaises-musulmanes qui constituent la
quasi-totalité de sa clientèle. Le nombre moyen de nourrissons
pris en charge par cette oeuvre est de 250 par mois' et la quantité
mensuelle de lait distribué varie entre 6.000 et 6.500 litres.
Il apparaît donc nécessaire, pour continuer à assurer
l'allaitement artificiel des nourrissons pris en charge par " La
Goutte de Lait " jusqu'à la fin de l'année courante,
de prévoir un crédit supplémentaire de l'ordre de
350.000 francs.
Nous vous proposons , en conséquence, d'inscrire cette somme au
compte administratif du Maire de l'exercice courant avec l'ouverture au
titre des autorisations spéciales. Ce crédit serait rattaché
à l'article 10 du chapitre XXVI du B.P. de 1953.
Aux termes d'instructions récentes de l'Autorité supérieure,
les Communes bénéficient d'une participation du budget de
l'Algérie dans la limite des crédits mis 'à la disposition
de la santé publique au titre de l'assistance aux mères
et aux nourrissons.
Avis favorable des Commissions réunies des Travaux et des Finances.
M. Aïssa. -
Monsieur le Maire, je profite de la lecture de ce rapport sur l'Assistance
Publique pour parler des indigents du Bureau de Bienfaisance Musulman.
Au sujet du 'Bureau de Bienfaisance Musulman, je vous demande s'il n'est
pas possible d'intervenir auprès des services de police d'Etat
de la Ville qui envoient jour nellement des indigents nous réclamer
une attestation certifiant que les' intéressés sont secourus
par le Bureau de Bienfaisance Musulman.
Cette attestation leur est demandée en vue d'obtenir un certificat
d'indigence qui leur permet d'avoir des soins gratuits dans divers dispensaires
de notre Ville et même en vue d'hospitalisation.
J'ai personnellement provoqué une correspondance avec les Services
d'Assistance et d'Hygiène de la Mairie. Il m'a été
répondu que le carnet d'identification était suffisant pour
justifier la qualité d'indigent.
Mon objectif n'est pas celui de savoir si le carnet d'identification est
suffisant pour justifier la qualité ci-dessus. Je voudrais que
la police cesse de délivrer des certificats d'indigence, car vous
n'ignorez pas qu'à Alger, il y a plus de 30.000 indigents musulmans
et si la police continue à nous adresser préalablement tous
les indigents qui se présenteraient à leurs bureaux, ce
qui nous met dans l'obligation de donner un secours pour justifier de
la qualité, le budget actuel du Bureau de Bienfaisance Musulman
se trouverait nettement insuffisant pour satisfaire ces demandes justifiées.
Le budget actuel du Bureau de Bienfaisance Musulman est de l'ordre de
50 millions et suffit à peine à secourir 4.000 indigents
; nous serions très' heureux de pouvoir satisfaire tous les indigents
de notre Ville, mais alors il nous faudrait un budget de 400 millions.
C'est pour ces raisons que nous demandons que la police cesse de délivrer
les certificats d'indigence et que ce travail revienne aux Services d'Assistance
et d'Hygiène de la Mairie qui se chargeraient de délivrer
le certificat en question après enquête préalable.
Mme Gérolami, Adjoint. -
Je voudrais dire à mon collègue que le Bureau de Bienfaisance
Musulman, en l'occurence, n'a qu'à exiger simplement le carnet
d'identification sociale qui est établi strictement sur enquête
faite d'une façon beaucoup plus approfondie que par les commissariats.
M. Jacques Chevalier, Député- Maire. -
Ce n'est pas ce que demande notre collègue. Il se plaint de ce
que les commissariats envoient les indigents réclamer au Bureau
de Bienfaisance des attestations d'indigence. Il demande au Commissariat
Central d'arrêter ces envois.
M. Aïssa. -
Et que ce soit la Mairie qui les envoie et non pas le Bureau de Bienfaisance.
Parce qu'on nous demande d'inscrire les intéressés comme
indigents et que, même munis du carnet d'identification, les commissariats
nous les envoient. Il faudrait intervenir auprès de la police.
J'ai déjà parlé de cela plusieurs fois.
M. Jacques Chevallier, Député- Maire. - I
l sera fait mention de votre déclaration au procès-verbal
qui sera soumis au Commissaire et l'on verra auprès de la Mairie
ce que l'on peut faire.
Adopté.
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