SIDI-BEL-ABBÉS

Hier en présence du général LESCHI
Le nouveau centre d’émission des Trembles été inauguré
Un plan quinquennal prévoit la télévision à Alger fin 1955

Hier en présence du général LESCHI
Le nouveau centre d’émission des Trembles été inauguré
Un plan quinquennal prévoit la télévision à Alger fin 1955

Oran — L’état-major de la Radiodiffusion Télévision française a reçu les journalistes algériens. Le lieu de celte conférence de presse ? Les Trembles, petit centre situé à quelques kilomètres de Bel-Abbès.

L’Hydraulique y a pourtant un centre important et, depuis hier 11 h. 35, la Radiodiffusion française en Algérie une station d’émissions, réalisation qui satisfait les auditeurs oranais.

LES TREMBLES

Le centre des Trembles met un point final au programme de réalisations d’émetteurs en Algérie. Le bâtiment, conçu en fonction du matériel à y installer, a été édifié en six mois, l’installation technique, œuvre de la compagnie française Thomson Houston, montée et mise au point en trois mois.

Le général Leschi, directeur des services techniques de la Radiodiffusion Télévision française, a précisé qu’avec celui de Strasbourg il constituerait le deuxième de ce type mis en exploitation dans le monde.


( suite dans l'article.)

Extrait de l'Echo d'Alger du 19-3-1954 - Transmis par Francis Rambert
mise sur site: avril 2025

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Les Trembles
Les Trembles


Les Trembles
Les Trembles

Hier en présence du général LESCHI
Le nouveau centre d’émission des Trembles été inauguré
Un plan quinquennal prévoit la télévision à Alger fin 1955

Oran — L’état-major de la Radiodiffusion Télévision française a reçu les journalistes algériens. Le lieu de celte conférence de presse ? Les Trembles, petit centre situé à quelques kilomètres de Bel-Abbès.

L’Hydraulique y a pourtant un centre important et, depuis hier 11 h. 35, la Radiodiffusion française en Algérie une station d’émissions, réalisation qui satisfait les auditeurs oranais.

LES TREMBLES

Le centre des Trembles met un point final au programme de réalisations d’émetteurs en Algérie. Le bâtiment, conçu en fonction du matériel à y installer, a été édifié en six mois, l’installation technique, œuvre de la compagnie française Thomson Houston, montée et mise au point en trois mois.

Le général Leschi, directeur des services techniques de la Radiodiffusion Télévision française, a précisé qu’avec celui de Strasbourg il constituerait le deuxième de ce type mis en exploitation dans le monde.

De conception et de fabrication françaises il marque d’après les techniciens un important progrès. La probabilité d’une panne d’émission est en effet éliminée. Le principe consiste à coupler deux cellules émettrices, un seul quartz donnant même puissance, modulation, phase aux deux émetteurs. SI l’un vient à tomber en panne automatiquement un robot le déclenche, l’autre poursuivant seul son service.

Le centre des Trembles possède donc quatre émetteurs couplés deux à deux, chacun de vingt kilowatts, et pouvant aller jusqu’à 25 kw.

Chaque jumelé étant réservé d’une part à la chaîne française et d’autre part aux émissions en langue arabe.

Les nouvelles longueurs d’ondes pour le département d’Oran sont désormais 262 mètres pour la première et 230 mètres pour les secondes.

Ce centre qui fonctionne douze heures par jour et dont la portée pratique de jour est de 150 kilomètres — de nuit il peut couvrir l’Algérie — a bénéficié de conditions d’implantations optima. Situé à proximité du câble téléphonique souterrain nord-africain, il en reçoit les modulations d’amplitude. Sa prise de terre représente 24 kilomètres de fil de cuivre enterré dont une partie baigne dans le barrage. Les deux pylônes sont hauts de 90 et 130 mètres. E.G.A. lui fournit le courant de 30.000 volts que quatre transformateurs ramènent à quatre cents. C’est en fait une véritable usine de transformation d’énergie.

Une usine qui coûte cher

M. Gayraud, directeur de la Radiodiffusion française en Algérie, a déclaré que le centre des Trembles revenait à 350 millions. Il a aussi fait remarquer que les seules redevances radiophoniques algériennes ne rapportaient que 331 millions.

Les quatre émetteurs de la station sont équipés de seize lampes. Ce sontdes triodes dé puissance à refroidissement par air et chauffées en alternatif brut. Chacune coûte plus de 600.000 francs pour une garantie de quatre mille heures soit à peu près une année d’exploitation. En Algérie la Radiodiffusion renouvelle ainsi pour son réseau annuellement 72 millions de lampes de différents types. La seule station inaugurée hier coûte par an soixante millions de dépenses de fonctionnement. Télévision en service à Alger fin 1955
Aux techniciens de la Radiodiffusion-télévision S’était joint M. Cabanes, directeur adjoint du cabinet de M. Emile Hugues, secrétaire d’État à la présidence du Conseil, chargé de
l’information. C’était une aubaine.Aussi a-t-il été questionné sur le lancement de la télévision en Algérie.

On sait que 1954 voit le grand démarrage de la Télévision française.

C’êst l’œuvre d’un homme politique qui a réussi à faire admettre au Parlement un budget en expansion.

C’est M. Hugues « Papa Télé », comme on l’appelle depuis à la Chambre et dans les services techniques.

Un plan de cinq ans a été dressé et appliqué dès cette année. Huit grands émetteurs «télé» sont ou vont être lancés, qui compléteront ceux de Paris, Lille « plaque tournante de la T.V. européenne », et Strasbourg. Le financement de ce plan quinquennal se montera à 18 milliards 500 millions, dont 4 milliards pour l’Algérie et la Tunisie. Parmi les huit émetteurs mis en chantier figure celui d’Alger, dont les travaux débuteront avant la fin de l’été. Les studios seront, on le sait, à la Maison de la radio, qui va être construite boulevard Bru et l’émetteur vraisemblablement au fort l’Empereur.

Il sera en principe mis en service fin 1955, en même temps que ceux de Nice, de Haute-Alsace de Lorraine, de Normandie. La puissance sera de 100 kws et il émettra sur Alger, le Sahel et la Mitidja. Une première tranche d’un milliard est disponible.

Dans le plan sont prévus cinq émetteurs algériens 1 Alger, Constantine, Bône, Oran et Tlemcen.

Ils seront reliés entre eux par un faisceau hertzien, dont une étude de l’infrastructure est commencée en collaboration avec les services de M. Gastebois, directeur central des P.T.T. Un problème d'interconnexion

M. Cabannes a particulièrement insisté sur le fait qu’il ne fallait pas retenir dans cette affaire de T.V. en Algérie la notion de densité démographique et de rentabilité commerciale. Sinon, a-t-il déclaré, l’Algérie ne serait pas prête d’avoir la télévision. C’est donc éventuellement une raison de prestige qui pousse à son installation. Techniquement, l’équipement est conditionné par un problème d’interconnexion.

Une émission T.V. revient à un million et demi l’heure. Il n’est donc pas possible de songer à monter des programmes locaux pour chaque émetteur. Pour l’instant, la technique ne permet pas de recevoir en Algérie des programmes en direct métropolitains. Alger sera donc appelé à bénéficier d’une certaine autonomie de production qui sera complétée par des films de Paris. D’où la nécessité d’établir l’interconnexion algérienne appelée à être étendue sur Tunis et le Maroc, ce qui va nécessiter d’importants crédits étant donné les distances. Et lorsque l'on saura qu’un kilomètre hertzien coûte un million, on imagine l’ampleur de l’effort à consentir.

C'est pourquoi il convient de considérer la télévision avant tout comme un service public, quelle que soit sa rentabilité. La télévision française en Algérie est en bonne voie. La présence de M. Cabanes et celle par ailleurs de M. Figières, directeur des Services de l’Information au Gouvernement général, montre tout l’intérêt qu’apportent à ce lancement le pouvoir central et la haute administration algérienne.