SÉTIF
COLLEGE COLONIAL

sur site: octobre 2012
2.-NOUVEAU COLLÈGE DE SËT1F
Afrique du nord illustrée du 23-8-1913 - Transmis par Francis Rambert
juin 2021

 

La construction d'un collège est toujours une chose difficile à mener à bien. Sur un terrain souvent trop petit et que l'administration octroie avec parcimonie, l'architecte doit trouver le moyen d'établir les multiples bâtiments qui doivent servir au logement et à l'éducation de notre jeunesse, les grandes cours qui lui procureront, la récréation et l'air dont elle a besoin pour pouvoir mieux travailler ensuite. Il ne faut pas oublier non plus l'hygiène dont on parle tant depuis les nombreuses découvertes des successeurs de Pasteur. Et c'est un problème très délicat à résoudre que de rendre agréable le séjour de nos enfants sur les bancs du lycée, tout en leur procurant l'instruction nécessaire à la formation de leur esprit.

Outre les élèves, les murs d'un collège abritent un personnel nombreux enseignant et domestique : le principal, l'économe, les surveillants d'internat, les cuisiniers, les garçons de dortoir et de réfectoire. A Sétif, la difficulté s'augmentait du fait que le collège devait aussi servir aux élèves de l'École primaire supérieure à qui il fallait faire une place suffisante. L'entreprise a pourtant pleinement réussi et le collège de Sétif, aujourd'hui terminé, peut être cité comme un modèle dans son genre.

Il se dresse sur un emplacement prélevé sur la zone militaire en déplaçant les remparts des rues Caton et Spartacus. La surface occupée par l'immeuble proprement dit est de 8.500 mètres carrés. Il possède deux grandes entrées : la première, sur la rue Spartacus, est réservée aux élèves ; la deuxième, sur la façade principale, rue de Constantine, donne accès au bâtiment de l'administration du collège. Deux portes sur la rue Caton desservent les caves et les cuisines et, par la rue d'Isly, on pénètre dans la bibliothèque populaire indépendante du collège.

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setif,le college colonial

NOUVEAU COLLÈGE DE SËT1F
NOUVEAU COLLÈGE DE SËT1F LE NOUVEAU COLLÈGE DE SËT1F

La construction d'un collège est toujours une chose difficile à mener à bien. Sur un terrain souvent trop petit et que l'administration octroie avec parcimonie, l'architecte doit trouver le moyen d'établir les multiples bâtiments qui doivent servir au logement et à l'éducation de notre jeunesse, les grandes cours qui lui procureront, la récréation et l'air dont elle a besoin pour pouvoir mieux travailler ensuite. Il ne faut pas oublier non plus l'hygiène dont on parle tant depuis les nombreuses découvertes des successeurs de Pasteur. Et c'est un problème très délicat à résoudre que de rendre agréable le séjour de nos enfants sur les bancs du lycée, tout en leur procurant l'instruction nécessaire à la formation de leur esprit.

Outre les élèves, les murs d'un collège abritent un personnel nombreux enseignant et domestique : le principal, l'économe, les surveillants d'internat, les cuisiniers, les garçons de dortoir et de réfectoire. A Sétif, la difficulté s'augmentait du fait que le collège devait aussi servir aux élèves de l'École primaire supérieure à qui il fallait faire une place suffisante. L'entreprise a pourtant pleinement réussi et le collège de Sétif, aujourd'hui terminé, peut être cité comme un modèle dans son genre.

Il se dresse sur un emplacement prélevé sur la zone militaire en déplaçant les remparts des rues Caton et Spartacus. La surface occupée par l'immeuble proprement dit est de 8.500 mètres carrés. Il possède deux grandes entrées : la première, sur la rue Spartacus, est réservée aux élèves ; la deuxième, sur la façade principale, rue de Constantine, donne accès au bâtiment de l'administration du collège. Deux portes sur la rue Caton desservent les caves et les cuisines et, par la rue d'Isly, on pénètre dans la bibliothèque populaire indépendante du collège.

Les sous-sols, en façade de la rue Caton, ont été spécialement aménagés pour le service de la table : on y trouve d'immenses cuisines aux fourneaux de dimensions imposantes, les services de la dépense avec leurs nombreux casiers pour les diverses denrées, deux réfectoires, les salles à manger des répétiteurs et des domestiques, la cave avec une rampe permettant la descente directe des fûts, une grande salle de bains toute recouverte de faïences, où quatorze cabines avec appareil à douches ont été aménagées, la buanderie avec bassin-lavoir et rinçoir. Tout a été prévu pour rendre le maximum de services.

Sur la rue Spartacus et toujours dans les sous-sols, s'élèvent la chaufferie, les classes de musique instrumentale et vocale, les ateliers en bois et en fer pour, les élèves de l'École primaire supérieure, une salle d'armes. où les jeunes gens viendront développer leur adresse.

Le rez-de-chaussée sur les façades Spartacus et Caton est occupé entièrement par les classes, ainsi qu'un bâtiment parallèle à celui de l'administration et construit sur le prolongement de la rue Valée. Les élèves du collège et de l'École primaire supérieure de garçons auront ainsi 31 classes à leur disposition et en plus un cabinet de physique, un laboratoire, une salle de manipulation et un dépôt de modèles pour le dessin. Toutes ces salles sont claires, bien disposées, de larges ouvertures laissent arriver la lumière et l'air.

Quatre grandes cours s'étendent entre les divers bâtiments, où nos écoliers pourront prendre leurs ébats aux heures de récréation. Des préaux couverts ont été prévus en cas de mauvais temps, et tout, autour des cours une galerie couverte de 2 m. 50 de largeur a été édifiée dans le même but.

Les dortoirs sont au premier étage, il y en a trois d'une quarantaine de mètres de longueur. Chacun d'eux possède sa brosserie, ses lavabos avec eau chaude ou froide à volonté, à raison de un robinet, par élève. De nombreuses croisées ainsi que des grilles mobiles en métal, disposées en quinconces au-dessous des croisées assurent une aération plus que suffisante. Deux chambres de répétiteurs précèdent chaque dortoir et en permettent la surveillance.

Tous les services administratifs ont, été groupés dans un seul bâtiment dont le rez-de-chaussée est occupé par les bureaux du principal et du surveillant, général, la bibliothèque, un large parloir où les parents pourront attendre la sortie des élèves, la loge du concierge. Les appartements du principal du collège sont au premier étage et comprennent plusieurs chambres, avec salle à manger, salon, salle de bains. Tout à fait analogue est le logement du directeur de l'École primaire supérieure.

C'est au deuxième étage que l'on trouve la lingerie, la tisanerie, le cabinet de consultations du docteur de l'établissement, avec une salle d'attente, et, tout à côté, les chambres des isolés gravement atteints et une grande salle de repos pour convalescents avec galerie sur la rue de Constantine. C'est là, surtout que toutes les mesures d'hygiène ont été prises pour assurer la prompte guérison des jeunes collégiens malades.

Le collège est maintenant terminé. MM. Petit et Garnier, architectes du Gouvernement général de l'Algérie, en ont dressé les plans ; ils ont su donner à la construction toute l'élégance qu'elle était susceptible d'avoir et, par là, égayer un peu la jeunesse qui va y être, enfermée durant les longues années d'étude.
M. Sabatier, ingénieur des Ponts et Chaussées, actuellement directeur des importantes mines de Kuif, qu'il dirige du reste avec une grande compétence, avait commencé la construction du collège qui fut achevée par son successeur. M. Baurs. Tous deux ont étudié avec une grande conscience tous les détails de la bâtisse.

M. Bergonzoli était l'entrepreneur principal ; il avait; si heureusement terminé les travaux de la sons-préfecture de Sétif, qu'on ne pouvait faire un meilleur choix en le déclarant adjudicataire pour l'entreprise du collège. On n'a pas eu à s'en repentir; les travaux ont été commencés en 1911 ; ils comprenaient, outre la construction du collège, la démolition et la reconstruction des remparts sur une longueur de cinq cents mètres. C'est à l'activité déployée par M.Bergonzoli, que nous devons un si prompt achèvement du collège de Sétif, qui ouvrira ses portes à la rentrée prochaine des classes.