SALAOUETCHES - Paul Achard
Evocation pittoresque de la vie algérienne en 1900
PLACE DEL CABALL'
pages 15 à 23
Illustrations de Charles Brouty
Editions Baconnier

 


mise sur site le 20-12-2010

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PLACE DEL CABALL'

Ho, Gomila !
- Ho, Lobato !

Les deux jeunes hommes s'arrêtent et échangent les civilités rituelles, de forme elliptique, dont la sobriété même évoque tout un monde de pensées secrètes.
        - Y alors ?
        - Hé ben oilà...

Un silence suit ces graves confidences. Lobato fume avec lenteur. Il est nu-tête, tient son chapeau à la main pour essayer d'aérer une tignasse frisée qui fait le désespoir des coiffeurs. Gomila, lui, a le cheveu rare, plat et noir, descendant en pattes effilées jusqu'à l'angle de ses maxillaires proéminents ; pour l'instant, on n'entend que le bruit produit par sa forte mâchoire en broyant des cacahuètes ; son camarade l'écoute manger. Lobato est maçon à Bab-el-Oued, Gomila garçon de café à la " Consolation ", où il sert à boire aux gens qui reviennent du cimetière.
C'est naturellement l'autre qui rompt les chiens, si l'on peut dire car le verbe est exclu de cette façon de s'exprimer : le maçon introduit sa main dans la poche du loufiat afin d'y prendre une poignée de cacahuètes ; l'autre
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feint de s'opposer à ce projet et Lobato répond à cette fin de non- recevoir par un cordial coup de poing dans les côtes ; à quoi Gomila, baissant le front tel un bélier d'Assur, riposte par un affectueux coup de tête, simulé, bien entendu ; puis tous deux rient, se poussent du coude pour parvenir à bousculer un marchand de " galettes sucrées à la vanille ", qui s'avance, portant sur la tête un immense panier d'osier.

Malin, habitué au pire par les farces de la rue, qui se multiplient sur son passage, le vieux, d'une main, assure sa manne sur son turban, et, de l'autre, il ramasse son sarouel afin de faire plus rapidement un crochet sous l'arcade pour éviter la " gambette " qu'il prévoit ; puis il lance son cri de victoire :
        - Galitt soucri, à la vanille... On sou y do sous li galitt !

Lobato, humoriste, répond à cette provocation par un bruit inconvenant qui se prolonge grâce à l'amplification sonore produite par ses deux grosses mains peintes, disposées en forme d'olifant. Un vrai paladin, quant à l'attitude seulement, car, pour le soupir du cor, on doit reconnaître que ce bruit ne le rappelle que de très loin, tandis qu'au contraire l'effet grossier est parfaitement obtenu.

Les deux compères rient de plus belle et se remettent à grignoter de concert, quand arrive un troisième personnage, colporteur de son état ainsi que l'indique le sac ouvert qu'il porte en écharpe et d'où pendent pêle-mêle colliers, bretelles et chaînes de montre, le tout représentant une valeur de cent sous de camelote. Le maçon l'appelle :
        - Ho, Caroubi !
        - Ho, Joseph ! Adieu vous autes !...
Qu'on ne s'y trompe pas : " Adieu " veut dire bonjour et " vous autes " est singulier. Il serre les mains et s'informe :
        - Y alors ?
        - Hé ben oilà...

C'est tout. Ils peuvent désormais se quitter ou rester deux heures ensemble, grignoter ou suçoter quelque infâme produit sucré ou salé et même aller boire une miquette en trois verres sur le zinc, chez Sintès le cafetier de la place Mahon, où l'on jouera la tournée au tchic-tchic pour savoir qui déboursera les deux sous.

Qu'importe ? Ils ont pris contact en se disant les cinq mots que tout salaouetche qui se respecte connaît en venant au monde :
        - Y alors ?
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        Hé ben oilà...

Pour apporter un peu de fantaisie à ce protocole verbal, il faut le passage de Faraggi, l'agent corse, qui les connaît tous trois parce qu'ils font partie d'une même société de gymnastique, " La Patriote ", dont il est le moniteur en second. Noir comme la nuit sous son casque blanc, l'agent rigole en conduisant au poste un jeune indigène qui a dérobé une paire de grosses babouches choisie entre cent, devant la porte de la Mosquée Djemâa-Djedid, où elles sont alignées pendant que les fidèles accomplissent leurs dévotions dans la salle des prières. Faraggi n'a pas le temps de s'arrêter pour causer ; il se borne à cligner de l'oeil avec force en retroussant très haut sa lèvre ourlée d'une moustache cirée, puis il lance, de loin, quelques mots sympathiquement interrogatifs :
        - Ça va, bande de salaouetches ?...

Sans un mot, les trois amis répondent par un geste des bras et un regard échangé entre eux, comme si chacun désignait son voisin en disant : " Rends-toi compte ". Mimique qui signifie exactement : " Hé ben oilà... "

Le trio s'attarde sous les palmiers poudreux qui répandent chichement une ombre douteuse, étoilée sur les dalles rongées par le soleil. Ce jour-là, en effet, n'est pas un jour comme les autres. La place du Gouvernement a un air de fête. C'est jeudi et la musique du 1- Zouaves exécute " les morceaux les plus choisis de son répertoire ". On vient d'entendre Sigurd. C'est la pause. Sur la place Mahon, les corricolos qui font le service de Chéragas et de Birkadem sont rangés côte à côte : deux étuves, où les voyageurs ne pénétreront qu'au dernier moment, pour ne pas perdre un souffle d'air ; les chevaux, endormis, se battent les flancs plutôt par habitude que par nécessité : ils n'arrivent pas à faire lâcher prise aux mouches assoiffées de sang. Le marchand de crème glacée se presse de liquider son fonds qui fond. Il appelle à l'aide : Hé, la cré-è-me !
Puis on entend :
        - Cacaôu ! Cacaôu ! Tramoussos ! Torraïcos !

Il est impossible de se représenter l'épiderme du marchand de cacahuètes qui pousse ces cris rauques, si l'on n'a pas regardé de près le cou d'une tortue, d'une autruche ou d'un rhinocéros. C'est un craquelé du plus beau ton ; deux petits yeux noirs y
brillent comme des escarboucles, au-dessous de deux touffes de crins gris. Un serre-tête déteint entoure le crâne que coiffe un immense sombrero rabattu sur les yeux.

L'homme vend de ces pois-chiches rôtis appelés bliblis, les tramousses qui donnent la colique, les petites patates qui ont goût de terre. Il reste là immobile pendant des heures, se dérangeant à peine pour servir les acheteurs. Il incarne la morgue, la paresse et la sobriété espagnoles. On ne le voit jamais boire ni manger, ni courir. Le soir, dans le galetas perdu où il loge, il se régale d'une sardine salée, d'un bout de pain sec, ouvre une tomate, la hume et l'avale en fermant les yeux, après l'avoir saupoudrée de sel ; puis il vide un alcarazas d'eau fraîche ; ensuite il fume jusqu'au dernier brin de tabac une cigarette longtemps roulée entre ses doigts secs comme des sarments, il met ses tramousses à tremper, descend laver ses petites patates à la fontaine et remonte se coucher. Il dort tôt, ce qui économise la bougie. Il ne lit pas, ne joue pas, n'a pas de besoins, pas de maître sauf le tabac. Mais il a un Dieu ; il le prie ouvertement. Il a une famille, quelque part aux Baléares. Il s'appelle Pepe comme tout le monde. Demain il se lèvera avec le soleil, réapprovisionnera son stock chez un marchand en gros de la rue des Trois-Couleurs, boira un verre de café, y trempera une grosse tranche de pain mahonais, puis retournera à son poste jusqu'au soir.

        - Cacaôu ! Tramoussos ! Torraïcos !

Il est assis, plié en cinq. Mais vous l'avez vu à l'église dans une autre position : à genoux, toujours au même endroit, embrassant la pierre usée par sa dévotion.

La pause est terminée. Les Zouaves, rangés en cercle, se
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lèvent et jouent une polka. Autour des auditeurs " bien " qui eux, sont assis, des centaines d'amateurs - la jeunesse en général - tournent sans cesse, pareils à des chevaux autour d'un puits.
        - Régarre-moi-les faire la noria, observe Lobato.

Mais soudain les têtes se tournent, un mouvement se dessine vers le café de la Régence. Il se passe quelque chose sous les arcades.
        - Il y a baroufa ! crie un commissionnaire qui passe en courant, suivi d'une bande de décrotteurs et de porteurs d'eau. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Des jeunes gens s'interpellent :
        - Cagnoli, tu viens ?
        - Oh ! Calleja, y a baroufa !

La foule s'est rassemblée devant la librairie Jourdan, autour d'une marchande de dentelles qui a craché à la figure d'un représentant de commerce nommé Mesguiche qu'elle importunait et qui refusait de se laisser lire dans la main. Les passants se sont attroupés et ont excité les deux acteurs de cette scène de rue. Il n'en a pas fallu plus pour qu'on entende des cris et des protestations : un tumulte. Ce quartier est souvent visité par des gitanes, hommes et femmes, qui reviennent de leur " zone ", au-dessus de Bab-el-Oued, ou qui y rentrent, au retour de leur travail. Les femelles disent la bonne aventure, vendent des dentelles et volent les sacs ; les hommes tondent les chiens, coupent les chats et emportent le linge. Au moment où nos trois amis arrivent sur le théâtre de l'incident, on entend le cri caractéristique qui annonce cette profession honorable mais peu enviée :
        - Tondor ! Tondor !

La Bohémienne l'appelle. Le gitano, un grand sauvage basané à rouflaquettes, accourt.
        - Il m'a insoultée, hurle la mégère en prenant les assistants à témoin.
        - Je vous demande pardon, Madame, vous m'avez incommodé.
        - Y céloui-là, il ba té commoder, djodio !

Le paquet de chiffons qu'elle porte, lancé à toute volée, atteint le visage de l'infortuné israélite et fait tomber son lorgnon. Tandis qu'il se baisse pour le ramasser, le tondeur le bouscule, l'autre lève sa canne pour se protéger, mais le gitano prend ses longs
ciseaux par la pointe et assène un vigoureux coup de manche sur le nez du malheureux en disant :
        - Adrob, tchaâbab !
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On les sépare. On les emmène, mais les assistants restent là, à discuter. D'autres tondeurs se mêlent au groupe. D'autres israélites quittent leur boutique et viennent aux nouvelles. Les éclats de voix couvrent la musique, car justement à ce moment l'orchestre s'est tu pour laisser la parole à un solo de flûte. De nouveaux curieux abandonnent la " noria " et viennent voir ce qui se passe en face. Le mot court, qui, par avance, allèche at les amateurs :
        - Baroufa !

On se presse. Au passage, un marchand de gâteaux arabes est renversé. De grosses savates piétinent les pâtes aux amandes et les soufflés au miel. Des badauds plus batailleurs se défient du regard, se frôlent, cherchant un prétexte pour se battre. L'agent Faraggi arrive enfin et enquête vainement : les auteurs de l'algarade sont loin, l'incident est clos, mais il y en aurait dix autres, si à ce moment même la musique des zouaves n'attaquait la marche d'Aïda dont les accents belliqueux dispersent immédiatement le rassemblement.

Les cuivres s'en donnent à coeur joie. C'est le triomphe de la trompette. Alger raffole de cette musique héroïque. Ce morceau forme, avec l'ouverture de Poète et Paysan et celle de Guillaume Tell, une sorte de trilogie musicale qui constitue un régal pour les " vrais " amateurs, qui abondent dans la ville.

Une foule debout, muette d'admiration, a cessé de tourner autour du cercle enchanté d'où s'envolent des flots d'harmonie que les riches, eux, reçoivent assis.
        - Un sou la chaise, pensez : il faut avoir les moyens, dit la fille de salle du Café de Bordeaux, qui a traversé la rue, car elle se consume d'amour pour le " basson ".

C'est qu'ils ont belle allure, les zouaves musiciens, avec leurs guêtres blanches, leurs larges falzars garance, leur courte veste bleue à la turque, et leur chéchia
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crânement rejetée en arrière pour découvrir le front bronzé, entouré d'un turban aussi dur qu'un câble de marine. Ils traînent après leurs jupes un peu de la gloire de l'armée d'Afrique. Ils évoquent de rudes figures de maréchaux : Bugeaud, Randon, Clauzel, trois noms inséparables de ce panache militaire qu'on a beau blaguer quand on est salaouetche, en forgeant des expressions telles que : " la main de ma soeur dans une culotte de zouave ", " Mon zouave ! ", " Zouavis ! ", " fauteuil de zouave ", " Dache le perruquier des zouaves ", mais dont l'Européen d'Algérie, qui doit tout à l'armée, a besoin autant que du pain qui fait vivre et du vin qui fait rire.

Bugeaud, Randon, Clauzel, trois noms de rues d'Alger. Ceux qui les habitent ont peut-être oublié l'Histoire ou ne l'ont jamais sue. Souvent leur ignorance convient mal à la célébrité de semblables parrains, car la gloire inscrite en blanc sur les plaques d'émail bleu des villes ne choisit pas ceux qui se logeront à son ombre. Le choléra a tué Bugeaud, l'échec devant Constantine a discrédité Clauzel, mais le seul nom des maréchaux, lu sur un mur, rappelle une époque de grandeur dont le souvenir doit durer dans un pays où chaque Durand est entouré de dix Ahmed, sans parler des José, des Roméo, et des Miguel, qui semblent justifier leurs noms d'opéra- comique, en envahissant la scène où le nombre des figurants menace de noyer les protagonistes du drame algérien. Car, sous cette truculence, derrière cette fresque haute en couleurs et cette grosse gaîté, se cache un dur problème de races, que " l'Affaire " va rendre encore plus délicat. La situation, du reste, se trouve symbolisée par la masse humaine qui entoure la statue du duc d'Orléans ; toute la Méditer-


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ranée y est représentée, des Colonnes d'Hercule aux limites asiatiques de l'Empire Romain : Arabes, Kabyles, Espagnols, Italiens, Maltais, Grecs, Turcs, Juifs, Arméniens, toutes les races du Levant, entourent la victoire de la croix sur le croissant, représentée par cet homme de bronze qui, du haut de son carcan, semble diriger la pointe de son sabre vers un autre chef et le désigner comme coupable : Couture, le chef de musique, le voilà, c'est lui...

Et, de fait, c'est lui, Couture. Effectivement, pour l'instant, les trombones attaquent une valse qu'il a composée. Il est ému, ses longues moustaches blondes à la gauloise tremblent, ses lorgnons sont mal assurés sur son nez bourbonien que la confusion fait rougir lorsque la foule éclate en vivats. Alors, pour la récompenser, Couture la gâte ; il donne, en bis, une nouveauté, qui fait fureur à Paris et qu'Alger n'a pas encore entendue : " Quand l'amour meurt ", d'un nommé Crémieux.
        - Encore un ! a dit le colonel lorsque le maestro lui a montré le programme de la semaine.
        - Ce n'est pas celui du Décret, a répondu Couture en souriant finement.

Les femmes se pâment derrière leurs éventails. Les hommes s'épongent. Il fait si chaud. Les musiciens vont suer sang et eau pour remporter la grosse caisse jusqu'à la Casbah. Quant au tuba, il est déjà à bout de souffle ; alors pour se consoler, il regarde le basson, qui lui, n'en peut plus.
        - Le quart de vin ne sera pas volé ce soir, cré vingt dieux ! s'exclame le piston, qui est Charentais.
Mai touche à sa fin. La place du Gouvernement sent les aisselles, l'ylang-ylang et le tabac maure ; à cette combinaison d'odeurs, déjà peu ordinaire, se mêle un relent de cuir de bottes et de marée, qu'apporte le courant d'air de la Pècherie ; enfin les tas d'arabes groupés près de la Mosquée ne sont pas étrangers à ce parfum particulier dont la violence vient renforcer l'atmosphère de la place del Caball' et qui fait reconnaître le bouc à distance, sans le voir.
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ujourd'hui on sera doublement favorisé par les Dieux : on aura au square Bresson un beau programme de l'orchestre municipal, solo de contrebasse et chant : Mademoiselle Arabatro interprétera les Noces de Jeannette ; on entendra l'air fameux qu'apprennent toutes les jeunes filles de
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la bonne société, soit aux Beaux-Arts, soit aux cours de Mademoiselle Scizes et de Monsieur et Madame Laville. Il se chante en arrondissant la bouche et avec une certaine affectation :

Voix légeoère,
Chanson passageooère
Babil gracieux
Qui réjouit l'air et les cieux...

        - Vous y allez, Mademoiselle Mouchito ?
        - Mais oui, Madame Benichou, nous y allons ; toutes celles du cours sont là : Rosalinde Boumendil, Mignon Chouraki, Bernardette Ben-Soussan et Magali Bouchara, enfin toute la bande... A ce soir...
        - A ce soir... Pensez ! On donne aussi la " Bacchanale " de Samson et Dalila ! Vous savez, avec le tam-tam... Ah ! ma pauvre, cet air-là, il me rend malade, à moi, ça me rappelle mon premier mariage, avec Bou-Khabza... Ah ! comme il passe, le temps !... Déjà quinze ans ! quel malheur !... Enfin, qu'est-ce que vous voulez, hein ? Vous, vous vous en fichez pas bien mal, hein, vous êtes jeune ? Allez, au revoir, ma fille...
        - Au revoir, Madame. Donnez bien le bonjour à votre soeur ; si j'ai le temps je passerai à son magasin la voir.
        - Oui, parce qu'avec le Bal du Gouverneur, elle vient folle...

Un Arabe, plein de kif, a écouté cette conversation ; titubant comme un homme ivre, le regard perdu dans le vide, dodelinant de la tête, agitant les mains près de son front, il soupire avec force et laisse tomber ces mots, sur un ton navré : " Pauvre Algérie ! "
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