Sahara

Sept 1959 : Djelfa inondée

Ce que dit le quatuor d'Alger: " Avec J'ai lu l'Echo d'Alger, vous aurez tous les mois, les infos mensuelles diffusées dans le Quotidien, avec un "bond en arrière" de 50 ans. .....
Note du site: pour vous, j'ai extrait quelques articles relatifs à ce lieu ...Avec l'autorisation des auteurs, le "quatuor".

sur site le 20-9-2009

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Les légionnaires trouèrent une toiture pour sauver une femme en péril
(DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL J.P.Biot)

DJELFA. - Moins de quarante-huit heures après le cataclysme qui s'est abattu dimanche sur Djelfa, la vie a repris son cours normal dans cette région déshéritée des Ouled-Naïl. La route, coupée en trois endroits, était à nouveau, hier matin, sillonnée par de nombreux poids lourds qui, d'Alger, s'en vont vers le Sud ou en reviennent.

De-ci de-là, il restait bien encore quelques flaques d'eau. Les touffes d'alfa et le thym sauvage, seule végétation sur ce haut-plateau, couvert de cailloux et, par endroits, de moutons, étaient peut-être un peu plus vertes que d'habitude. Le soleil avait réussi. en 24 heures, à rétablir la belle ordonnancé de la nature, bouleversée dimanche soir !

Toute la journée, il avait fait froid.

Depuis le matin le tempsétait orageux. Vers 13 heures, une énorme averse s'abattit brusquement sur Djelfa. Des grêlons gros comme des oeufs de pigeon frappaient les vitres
derrière lesquelles les gens, étonnés de la violence de l'orage. écrasaient leurs nez pour voir l'aspect inhabituel de leurs rues. En 30 minutes. 40 millimètres d'eau tombaient sur la ville.

L'oued Melah, presque sec à cette époque, grossissalt à vue d'œil. Il lui fallut moins d'une heure pour occuper tout son lit haut de six mètres et. en quelques instants, il déborda à mille métres de distance des berges. détruisant, et emportant tout sur son passage.

Panique générale
Il était alors 17 heures. Les riverains, affolés, montaient sur les toits, faisaient de grands signes, criaient. redescendaient. pour essayer de sauver ce qu'ils pouvaient dans de petits baluchons hàtivernent confectionnés. La panique était générale. Les habitants de la ville haute
couraient de tout côtés. Des élèments du 2è régiment étranger de cavalerie vinrent alors en auto-rnItrail'euses pour organiser le sauvetage, rapidement secondés par deux Alouettes
de la base de Djelfa.
La pluie, moins forte qu'au début de l'aprés-midi, continuait cependant à tomber. La nuit arrivait. A son approche, les scènes de désespoir se firent de plus en plus nombreuses. Plus de vingt rnaisons en pierre s'étaient déjà écroulées sous la poussée de la crue. Pèle-mêle, des chaises. des moutons. des tables. des chiens, des vêtements. des volailles, étaient emportés par le flot.
Dans une maison inondée. une femme criait. L'eau était si haute qu'il n'y avait plus d'ouverture pour la sauver. Les légionnaires firent un trou dans le toit pour pouvoir accrocher la malheureuse au câble qu'avait lancé un hélicoptère et purent ainsi la sauver.