Au cours de linauguration des nouvelles
installations RENAULT
Il nous faut accroître notre potentiel industriel a déclaré
M. Roger LÉONARD
La Société algérienne des automobiles Renault a
procédé hier à
linauguration de ses nouvelles installations de la rue Sadi-Carnot
Le haut état-major
de la Régie nationale, venu spécialement de Paris, recevait
les nombreux Invités de la S.A.A.R., parmi lesquels M. Roger
Léonard, MM. Brincat, premier vice-président de lAssemblée
algérienne ; le préfet Trémeaud, le député-maire
J. Chevallier, Bouakouir, directeur
du Commerce, de lIndustrie et de lÉnergie ; Marotzki,
président du Syndicat de lautomobile, ainsi que de nombreux
élus et des personnalités du monde du commerce, de lagriculture
et de lindustrie.
Après une visite détaillée des ateliers et dépendances,
au cours dun champagne servi par le traiteur Baroli, le président
directeur générai de la Régie Renault a remercié
M. le Gouverneur général de sa visite dans laquelle il
veut voir une marque dintérêt envers la grande firme
française. UN RAPIDE BILAN
M. Lefaucheux a ensuite rappelé lesprit du statut de la
Régie nationale qui permet à Renault de lutter dans un
domaine où la concurrence est reine, grâce a une grande
souplesse darticulation procurée par une autonomie financière
et administrative.
« Le contrôle, efficace, intervient après les décisions.
Ainsi, avons-nous pu éviter lourdeur, routine et bureaucratisation
».
Après avoir rappelé que ia Régie nationale assurait
son financement sans jamais avoir recouru aux prêts du gouvernement,
M. Lefaucheux a tracé un rapide bilan de lactivité
des usines de Billancourt au cours de ces huit dernières années.
Une gamme de production répondant à tous les besoins,
un équipement renouvelé, permettant une grande série,
un effort de déconcentration industrielle couronné par
lusine moderne de Flins.
Le président-directeur général a également
évoqué laction sociale de la Régie et, notamment,
ies créations destinées à la main-duvre
algérienne.
LALGÉRIE : UN MARCHE DE PREMIERE IMPORTANCE
Puis, M. Lefaucheux a précisé que la S.A.A.R. nétait
pas une succursale de la Régie, mais une société
anonyme du droit privé.
Créée en 1922, cette société connaît
un grand développement, lié au marché de première
importance que constitue lAlgérie.
Les nouvelles installations comportent un outillage spécialisé
permettant toutes les réparat,ions et composant un ensemble industriel
léger non négligeable, répondant aux besoins des
32.700 véhiculas vendus depuis 1947 par la S.A.A R.
Dans sa conclusion, M. Lefaucheux a souhaité que lautomobile
ne soit plus considérée comme un luxe superflu à
qui lon demande dassurer léquilibre de la balance
économique et espère que lAlgérie sorientera
vers une politique de crédit qui lui soit favorable.
UN EXEMPLE A SUIVRE
Le gouverneur général, dans sa réponse, a tout
dabord rendu hommage aux qualités de chef dentreprise
et dhomme de M. Lefaucheux dont il a pu apprécier le sens
humain lors de la visite du foyer musulman de Billancourt.
M. Léonard a insisté sur lintérêt quavaient
les industries métropolitaines à développer matériellement
leurs installations algériennes « car actuellement, a-t-il
ajouté, nous ne pouvons plus équilibrer notre économie
avec la seule production agricole. Il nous faut donc accroître
notre potentiel industriel ».
Aussi, le gouverneur a voulu voir une étape dans cette voie avec
les nouvelles installations de la S.A.A.R à laquelle il a promis
tout son appui et souhaité que son chiffre daffaires, plus
de quatre milliards, permette de contribuer à la prospérité
de l'Algérie.
« Nous savons, a-t-il conclu, que l'automobile nest pas
un luxe et navons aucun désir de ralentir le courant des
ventes. »
MM. Meilhan, président-directeur général de la
S.A.A.R., Chausse, directeur régional pour lA.F N , et
Casseville, directeur général de la S.A.A.R., recevaient
les personnalités officielles et les invités.