rue Sadi
Carnot - Alger
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Pourtant, un quartier s'anime. Invitées,
dirait-on, à un mystérieux rendez-vous, vers lui de
longues files de voitures s'acheminent, cahotantes. Les roues des
guimbardes crissent sur le pavé où sonne le pas pesant
des chevaux et comme les conducteurs, enfouis sous les baches de:
carrioles, somnolent, les guides lâches dans leurs mains transies,
les attelages semblent conduits par le seul oeil jaune clignotant
des lanternes. Dans ce quartier qu'envahit maintenant, de toutes parts, la cohorte des voitures-fantômes. les Halles ont l'aspect d'un camp assiégé. Leurs bâtiments, tapis dans la pénombre, attendent le prochain branle-bas, Trois heures. Quelques hommes chaussés de galoches et emmitouflés dans d'épais manteaux traversent les cours désertes, gagnent les guérites accotées aux portails. Un timbre grelote et tandis quet s'éclairent les bâtiments, les portails tournent sur leurs gonds et livrent passage au convoi des assaillants. Il en est venu de Fort-de-l'Eeau, de Guyotville, d'El-Biar, de Bouzaréa , de plus loin encore. Il y a de frêles charrettes et de lourds camions; il y a aussi des automobiles, les unes fringantes, les autres dignes de la retraite accordée aux vieux serviteurs. Tous et toutes sont chargés de légumes qui sentent la terre et de fruits parfumés. ( suite dans l'article)3.- |
1500
Ko - 5
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Situer les halles centrales |