L'étincelle d'un chalumeau provoque
un incendie...
Une explosion détruit un entrepôt au Ruisseau et endommage
deux usines
Par miracle on ne compte que des blessés légers .
Hier matin, une formidable
explosion jetait l'émoi dans le paisible quartier du Ruisseau,
plus exacte" ment au bas de la rampe qui mène vers Kouba.
A cet endroit se dresse une série de bâtiments industriels
qui s'alignent le long des rues parallèles :
Germain-Brantome et Lebuisson. De toutes parts, les gens accoururent
vers ces artères d'où s'élevaient des flammes gigantesques
et des nuages d'épaisse fumée. Dès le premier coup
d'il on pouvait se rendre compte que les dégâts s'avéraient
sérieux.
Trois bâtiment étaient particulièrement menacés.
Le G.A.M.E. ou Groupement auxiliaire de matériel d'entreprise,
était complètement détruit au bout de quelques
heures par le sinistre, bien que les pompiers soient arrivés
sur les lieux presque aussitôt. Deux voitures d'Alger et une de
Kouba dressèrent sept lances d'incendie et déversèrent
des tonnes d'eau sur les immeubles embrasés.
Tandis que les sauveteurs s'activaient et qu'un service d'ordre organisait
un cordon de protection autour des lieux, on interrogeait les premiers
témoins du fléau.
Les causes du sinistre
Des ouvriers de l'atelier précité donnèrent quelques
détails. L'un d'entre eux, blessé à la tête,
expliqua qu'il était occupé à souder des pièces
de métal au chalumeau oxhydrique, lorsqu'une étincelle
mit le feu à des traînées d'essence qui s'étalaient,
paraît-il, sur le sol. Les flammes jaillirent... Voulant éviter
le pire, le soudeur, aidé de quelques camarades, sortit aussitôt
des tubes d'oxygène et d'air comprimé pour les mettre
à l'abri. C'est à ce moment que se produisait l'explosion
qui jeta bas un mur mitoyen séparant ie G.A.M.E. de la maison
" Francia ", confiserie dirigée par
M. Spitéri et fit voler les toitures des usines voisines.
Le désastre alla alors en s'amplifiant, la charpente du G.A.M.E.
s'écroula sur les machines de l'entreprise, bétonneuses,
excavatrices et autres, dans un enchevêtrement de madriers calcinés
et de ferrailles tordues par les flammes, tandis que les matières
premières entreposées dans la confiserie étaient
la proie du sinistre. Un troisième bâtiment, une distillerie,
était beaucoup moins endommagée, bien que contenant de
grosses quantités d'alcool.
Cinq blessés légers
Les pompiers luttèrent durant des heures contre le fléau
qui fut enfin maîtrisé : en début d'après-midi
des décombres continuaient à se consumer pendant que les
abords des rues étaient dégagés des gravats qui
les encombraient.
Si, par miracle, les blessures des cinq employés du G.A.M.E.
sont relativement bénignes, bien que l'un d'entre eux ait été
violemment projeté à une dizaine de mètres par
lie souffle de l'explosion. il n'en reste pas moins vrai que les dégâts
matériels sont énormes et peuvent être évalués
à plusieurs dizaines de millions, représentant la valeur
des constructions détruites, des machines devenues inutilisables
et des tonnes de sucre, réglisse, miel, essences aromatiques
qui furent anéantis chez " Francia ". En fin d'après-midi,
des essaims de guêpes bourdonnaient autour des restes carbonisés.
L'explosion, qui causa la majeure partie des dommages, serait due à
des explosifs entreposés dans les locaux de la société
et nécessaires à l'exécution de certains travaux.
Il y a lieu de féliciter les pompiers des postes Morard et Vauban,
ainsi que ceux de Kouba pour la célérité et le
dévouement dont ils ont fait preuve.
On notait sur les lieux la présence de MM. Loffrédo, conseiller
municipal ; Rohfritsch. adjoint au maire de Kouba ainsi que du commandant
Subra, assisté du capitaineHourcastanié et du lieutenant
Bardoux...