Alger,
la rue d'Isly, place d'Isly et environs.
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- 8 décembre
2005A en croire M. Ourif, les anciennes Galeries algériennes
(sises à la rue Larbi Ben Mhidi) accueilleront bel et bien
un musée dart moderne. Celles-ci auraient été
définitivement versées - depuis quelques mois déjà
- au secteur de la culture et la « décision daffectation
a été signée et notifiée par le chef du gouvernement
», assure le galeriste de Riadh El Feth, présenté par
le chef de cabinet du ministre de la Culture comme le chef du projet en
question.
------Le réaménagement de ces lieux considérés comme un monument à caractère historique, comme le qualifie M. Ourif, devrait sébranler au 1er trimestre de lannée prochaine. « Nous avons un échéancier. Le musée doit être prêt avant février 2007 », assure-t-il car Alger, en cette période, sera pour la circonstance la capitale culturelle du monde arabe. Après des épisodes rocambolesques liés entre autres à sa vente aux enchères (du moins la tentative !), dont lancien Groupe Khalifa avait été, pour un temps, lacquéreur « virtuel » avant quil ne soit déposé par le ministre des Finances en juin 2002 - lesclandre à 120 milliards de centimes a provoqué, pour rappel, le limogeage de lex-liquidateur du patrimoine de lex-EDGA et du directeur des Domaines de la wilaya dAlger - et lannonce fanfaronnée de sa transformation en espace culturel décidée par le Conseil des participations courant juillet 2003, les ex-Galeries algériennes, anciennement Galeries de France, auront peut-être cette fois-ci trouvé un client de premier choix : lart. Pourvu que ce soit vrai et non une énième fausse alerte, diront certains. En tout cas, le chargé du projet, M. Ourif en loccurrence, qui tient une galerie dart moderne et contemporain depuis une vingtaine dannées, connaisseur, expert dans le domaine, formé en histoire de lart et muséographie, en est tout convaincu. « Le budget a été dégagé dans le cadre dAlger, capitale de la culture », souligne-t-il, avant de préciser que le commissaire général de ce « rendez-vous artistique » fera prochainement une communication qui portera sur les programmes concoctés et sur les fonds alloués. Mais pourquoi veut-on placer un musée dart moderne dans un monument centenaire ? Faute de goût ou urgence de lévénement ? Le galeriste, à limage de léquipe de réflexion mise sur pied au ministère de la Culture, a une autre opinion sur le sujet. « Ce nest ni un contraste ni un travail imposé par lurgence. Il sagit dun choix artistique », se défend-il. Lidée, selon lui, est que ces galeries seraient par ce choix « préservées ». |
------ Produit
type dune architecture néo-mauresque, conçu au début
du siècle écoulé sous linfluence darchitectes
du courant orientaliste et limpulsion dartistes comme Eugène
Delacroix..., létablissement est à ce titre considéré
comme un joyau architectural. « La seule façon efficace de
le sauvegarder est dy introduire un projet culturel et dy
faire un musée dart moderne qui nest pas antinomique
avec son aspect architectural. Les visiteurs verront le monument en tant
que tel, puisquon va conserver la façade et, à lintérieur,
on va procéder à un aménagement qui mettra laccent
sur le côté moderne et contemporain. Laménagement,
le mobilier, le parcours, la décoration... valoriseront davantage
larchitecture du site. » Laménagement ne touchera
en premier lieu quune partie de lédifice. Le restant
est ajourné pour la fin du « festival ». « Alger,
capitale culturelle » accueillera en 2007 des expositions dartistes
plasticiens, designers, photographes. Un appel à concours sera
lancé dans un proche avenir en direction des architectes pour sélectionner
un projet de réaménagement. Le cahier des charges, précise
le responsable du projet, stipulera que dans les travaux qui seront réalisés
la « part belle sera faite à lart moderne »,
qui sera « lélément principal » et constitutif.
Les Galeries algériennes ont été choisies parce quelles
offrent, aux dires de notre interlocuteur, lespace nécessaire
pour laccueil dexpositions lourdes et volumineuses. «
On a besoin dune grande superficie pour
exposer les pièces importantes et le lieu sy prête
», enchaîne-t-il. Pour M. Ourif, avec toutes les générations
dartistes qui sortent des écoles dart algéroise
et régionales, il est temps de mettre en place un musée
dart moderne. « On a des jeunes designers brillants, connus
à létranger mais pas chez eux. Donc, cest pour
cette raison et pour que le public algérien puisse découvrir
dune manière correcte sa peinture quon a proposé
aux pouvoirs publics de créer ce musée. La peinture algérienne
est une peinture moderne (...) et la formation qui est dispensée
dans les écoles dart doit déboucher sur des carrières
artistiques. Le musée, qui sera créé officiellement
début 2006, permettra aux artistes algériens de se faire
connaître. Le musée pourra ainsi acquérir des uvres
pour quelles soient versées dans des collections publiques,
de les conserver et de les transmettre aux générations futures
», conclut-il.
Aziri M. |