Rue d'Isly
RUE D'ISLY, VERS 17 HEURES
Quatre magasins détruits par une explosion
47 blessés
ONZE A L'HOPITAL
DEUX OPÉRÉS

Une bouteille de gaz avait formé une nappe explosive dans une cave
Un fumeur imprudent a provoqué l'accident

Des " informateurs" sans scrupules ont répandu des nouvelles alarmistes (clin oeil déjà les "fake news"!)


Echo du 23-10-1935 - Transmis par Francis Rambert

juin 2019

Un enchevêtrement de tubes d'acier qui furent des sièges élégants dans la pâtisserie Sam, des amas de gravats et de lattes de plafonds, des bocaux de confiseur brisés, des chapeaux ternis de poussière, des têtes de cire de mannequin roulant maculées sur le sol, tout un attirail de modiste gisant épars à côté de comptoirs démantelés, des lustres de cristal de chez Zagha brisés en mille morceaux, des tapis arrachés des murs où ils étaient exposes, des objets de cuivre bosselés, des deventures littéralement éclatées, des planchers ouverts menaçant ruine au-dessus de caves remplies de débris, tout cela dans le plus inextricable des désordres, voilà tout ce qui reste des trois élégants magasins qui ouvraient leurs somptueuses vitrines rue d'Isly, à l'angle de la rue Varennes.

En quelques secondes, ce coin d'Alger si commerçant a pris une allure de catastrophe, après une explosion d'une violence inouïe qui s'y produisit hier vers 17 heures.

Aussitôt répandue dans la ville, cette nouvelle fut déformée.

Rapprochant cet événement qui causa, hélas, de nombreuses victimes des récentes explosions de Paris, on disait déjà, quelques minutes après l'accident : e« Vous savez, une bombe a éclaté rue d'Isly» Eh bien, fort heureusement, les enquêteurs ont pu très rapidement déceler les causes de cet accident. L'explosion de la rue d'Isly n'a rien d'un attentat. Elle résulte, comme on le verra plus loin, de la brusque déflagration de gaz comprimés, gaz employés dans le sous-sol de la pâtisserie pour faire fonctionner un petit réchaud.

La rapidité avec laquelle fut menée l'enquête judiciaire, en présence de MM. Grégoire, secrétaire général du Gouvernement, et Bourrat, préfet d'Alger. permit d'acquérir cette certitude qui calma aussitôt l'opinion, si prompte à accueillir les nouvelles les plus fantaisistes.

On se trouvait tout simptement en face d'un fait purement accidentel, d'une violence extraordinaire, certes, mais que l'on ne pouvait nullement imputer à la malveillance.
(suite dans les articles)

 

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Rue Varennes
Rue Varennes

Ce qui reste des trois magasins les plus démolis par la violente explosion. A gauche : M. Marcel Grégoire, M. Préa, M. Charles Bourrat et M. Riviere commentent l'accident. Sur la chaussée, les débris de glaces des macasins qui parsèment toute la chaussée de la rue