Rues de Constantine, Colonna d'Ornano, Lelluch

SAMEDI A ALGER
Les établissements Niagara
rue Colonna-d'Ornano
étaient la proie des flammes
Deux millions de dégâts
12 rue de Constantine

 Alors qu'il procédait aux réparations de machines à écrire dans un atelier situé au premier sous-sol de l'immeuble portant le n° 12 de la rue Colonna d Ornano, un employé des établissements Niagara apercevait des flammes qui s'élevaient jusqu'au plancher sur lequel il travaillait.

M. Ferrasse, directeur des établissements, était aussitôt informé et immédiatement la lutte était engagée contre le feu qui dévorait rapidement l'escalier de bols, reliant les sous-sols au magasin de M. Ferrasse et s'étendait aux meubles entreposés dans le dit magasin.

Les secours
Les pompiers, alertés, se rendaient en toute hâte sur les lieux et entreprenaient aussitôt le combat contre le fléau qui menaçait l'immeuble. Une épaisse et acre fumée noire envahissait les appartements et le quartier.

Dans le même temps, une réserve de gardes mobiles stationnés au palais de justice et des gendarmes venaient en hâte apporter leur aide aux agents de police chargés du service d'ordre.

Se trouvant dans l'impossibilité de quitter leurs logements, des locataires avaient déjà préparé des rouleaux de cordes — trop minces pour leur emploi —, afin de pouvoir évacuer les lieux par l'extérieur.
Mais les pompiers alertes et souples, comme de vrais gymnastes, accrochaient les échelles aux balcons et grimpaient tous les étages. Un autre, gravissait, à toute allure l'immense échelle a coulisse déployée jusqu'à la terrasse.

L'explosion d'un estagnon de carbure aggrava l'anxiété des locataires et tandis que le feu menaçait l'entresol occupé — ô ironie du sort — par deux compagnies d'assurances, le personnel de ces compagnies devait abandonner son poste...

Mme Lellouch et sa domestique étaient pendant ce temps, évacuées par une fenêtre du troisième étage, au moyen de cordages manoeuvrés à bras, et Mme Amoros, menacée d'asphyxie, était évacuée au premier étage, par une échelle.

Avec cinq puissantes lances, les pompiers, sous la direction du commandant, Subra et aidés de leurs camarades permissionnaires, avertis de l'incendie, anéantissaient enfin le fléau, après avoir préservé les installations voisines.

Le feu est vaincu
Les opérations, commencées à 10 h. 15, se terminaient à midi. Une équipe de surveillance demeurait néanmoins sur les lieux toute l'après-midi.

Outre leur dévouement, les pompiers ont su tranquilliser les locataires inquiets. Nous les félicitons ainsi que le service d'ordre dirigé par M. le commissaire central Laperrière, assisté de MM. Menut et Fabre.
Les causes du sinistre ne sont pas connues. On est enclin à penser qu'une lente combustion, due à des chiffons humectés d'essence, a mis le feu aux emballages entreposés dans les sous-sols et se composant principalement de paille. de papier et de bois.

En tout cas, contrairement au bruit qui a couru, il n'est pas l'ceuvre d'un imprudent ayant laissé tomber une cigarette par un des soupiraux, ceux de la cave de M. Ferrasse étant recouverts d'une épaisse dalle de verre.

Les dégâts, qui s'éleveraient à plus de deux millions, sont couverts par une assurance.

Sur les lieux du sinistre, nous avons noté MM. Vogt, premier adjoint au maire ; Lombardi, Camps, Beccarel, Laubier, Torres, Scotti, adjoints et conseillers municipaux ; Molbert, ingénieur en chef de la ville ; Boutigny, chef du cabinet du maire d'Alger.

Extrait de l'Echo d'Alger du 13-2-1949 - Transmis par Francis Rambert
ici,mars 2020

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Les établissements Niagara
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