ROVIGO
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Par ordonnance royale du 20 août 1346, II
fut décidé de créer un village portant lc nom
de Rovigo, au pied de l'Atlas, à 30 kilomètres sud-est
d'Alger, entre Souma et l'Arba, à 2.000 mètres de
l'emplacement du grand camp de l'Harrach. |
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Mais la fertilité du sol
y était telle qu'en moins d'un an, cinquante colons européens
étaient venus s'instaler à Rovigo, et que, deux ans plus tard,
un moulin à farine et trois moulins à olives y fonctionnaient
à pleine production. Ce qui contribua aussi beaucoup au succès de la colonisation de Rovigo, c'est la présence sur son territoire, dans les flancs de l'Atlas, d'importantes carrières de gypses qui donnent un plâtre blanc extrêmement estimé et comparable au plâtre de Paris. Ces plâtres, exclusivement adoptés par les constructeurs d'Alger, donnèrent lieu à important mouvement, tant pour la fabrication que pour le transport, dont la population de Rovigo profita largement. Une autre cause de succès, c'est l'existence, à sept kilomètres â l'ouest du village, dans une gorge de la montagne, de sources thermales réputées depuis la plus haute antiquité sous le nom d'Hammam-Mélouane ou « le bain coloré », à cause d'un dépôt quo laisse cette eau par évaporation. Cette coloration blanchâtre-ocracée du dépôt terreux a, aux yeux des indigènes, des vertus surnaturelies. Les nombreuses sources thermales d'Hammam-Mélouane se rapprochent des sources de Bourbonne-les-Bains, de Balme, de Lucques, de Nauheim. Elles sont cotéeS parmi les plus riches qui soient en chlorure de sodium. Elles sont éminemment curatives dans les affections rhumatismales, dans les maladies de la peau. Elles sont, de plus, diurétiques et digestives et elles se prennent également en bains et en boisson Le lieu où sourdent les eaux d'Hammam Mélouane est extrêmement pittoresque ; les touristes comparent cette gorge à certaines vallées des Pyrénées où courent des gaves rapides. Les constructions que les indigènes y ont édifiées ont chacune leur légende. L'une d'elles, que l'on appelle la « koubba », et où se trouve un bassin où l'on peut prendre des bains à 38 ou 39 degrés, aurait été édifiée par un bey de Titerit dont la fille était perdue de tous ses membres, par suite de rhumatismes. Des médecins musulmans, chrétiens et juifs furent appelés en consultation. A l'unanimité, ils prescrivirent à la malade des bains de la source d'Hammam-Mélouane. Le père y fit transporter son enfant et, après sept jours passés dans ce lieu, la fille du bey était guérie. Ce chef puissant, pour manifester sa reconnaissance au génie des eaux, décidât qu'il construirait de ses propres mains un édifice où d'autres malades pourraient venir recouvrer la santé. Gaston MARGUET. |