sur site le 11/02/2002
-le vêtement dans le Judaïsme
pnha n°45 avril 1994
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-------Déjà de nombreuses fois, on a pu lire dans ces colonnes le principe directeur qui gère toute la vie juive. Tout ce qui pourrait rapprocher les Juifs d'un dieu étranger, de l'idôlatrie, de l'abandon de la Thora, bref de l'assimilation aux lois religieuses extérieures au judaïsme est prohibé.
-------Nous avons étudie le Chabbath. Copié par d'autres nations mais jamais égalé :les lois alimentaires, la pratique et la signification des fêtes n'a d'égal que dans le monde juif.
-------Aujourd'hui, en essayant de rester très concret nous allons voir comment avons-nous l'obligation de nous vêtir.
-------Au sujet du vêtement dans la Thora, nous apprenons que si nous possédons (et que nous mettons) un habit à quatre coins, il faut le munir de Tsitsit, ces franges qui ornent les coins du tallith. Les tsitsit sont des franges de laine ou de lin, qui tissées d'une certaine façon "composent" le Nom divin. On retrouve ces franges non pas seulement sur le Tallith, mais aussi sur un vêtement que l'on porte sur soi en permanence, le Petit-Tallit (en hébreu, le Tallit-Qatane), qui, de par sa fonction, nous dispense de mettre les franges aux vêtements qui ont 4 coins. Ce sont ces fils que l'on voit parfois dépasser des vestes des membres de notre communauté. Si l'on ne portait pas de petit tallith, il faudrait mettre des tsitsit aux vestes à 4 coins, aux imperméables, etc. Le fait de porter sur soi donc, un petit tallith facilite l'accomplissement de ce commandement divin.
-------Autre loi concernant les vêtements : nous ne devons pas porter un habit confectionné de quelque manière que ce soit en laine et en lin mélangé. Mais nous pouvons porter une chemise en lin sous un pull en laine, car ce n'est que le mélange des deux textiles qui est interdit.
-------D'où vient alors la manière de se vêtir des Juifs ?
Dans tous les pays où ils ont été dispersés, les Juifs ont adopté les vêtements des autochtones au milieu desquels ils vivaient. Dans notre pays d'Afrique du Nord, par ex., nous avons connu des Juifs qui portaient le Saroual et, sur la tête, la Chéchia, suivant les coutumes musulmanes. Au Yémen, en lieu et place, on voyait surtout des turbans en guise de couvre-chef et des djellabas à la place des sarouals, etc. En Europe centrale, c'était plutôt le Sirtouk (longue redingote noire) et le Straimel (chapeau de fourrure) qui remplaçait le saroual et la chéchia.
-------C'est aussi parce qu'à certaines époques, les Juifs n'avaient pas le droit de porter des vêtement taillés dans la soie, le velours ou autres textiles dits de luxe, aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Ainsi, on n'arriverait pas à confondre un Juif avec un gentil. Bien souvent en effet, des lois anti-assimilation étaient promulguées contre les Juifs.
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M-Mais toujours les Juifs pratiquants ont eu la tête couverte. Nous savons maintenant qu'il existe des centaines de bénédictions, qu'il faut en prononcer un certain nombre, avant de manger, de boire, après avoir fait quelque chose. Or, on ne peut prononcer le Nom de Dieu la tête découverte, ce serait une effronterie.
--------------Mettre sur la tête une Kippa (calotte) ou une casquette, c'est s'humilier devant le Tout-Puissant, c'est reconnaître Son pouvoir et Sa domination. On ne rentre pas dans une synagogue tête nue. Même les non-juifs se font un devoir de se couvrir la tête quand ils pénètrent dans nos lieux saints. De plus, le Choulhan Aroukh, le Code religieux, nous enseigne qu'on ne peut pas marcher 2 mètres tête nue. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'en aucun cas, le port de la kipa ne constitue un acte d'intégriste. Non, c'est seulement le signe d'un homme religieux, pratiquant et qui se conforme à la volonté divine.
-------Maintenant, parlons des vêtements féminins.
Les femmes ne sont pas soumises à l'obligation de porter un petit tallith, mais dès qu'elles se marient, elles doivent se couvrir la tête, non pas avec une perruque (cela n'est pas toléré dans les communautés séfarades), mais à l'aide d'un foulard qui couvre bien les cheveux. En effet, le judaïsme considère que les cheveux font partie de l'intimité de la femme, intimité qui n'est réservée qu'à son mari, et à son mari seulement. C'est pourquoi, lorsqu'elle est chez elle, elle a le droit de se découvrir la tête, sauf si elle prie, auquel cas, elle doit se couvrir.
-------Quoiqu'il n'y ait jamais eu de vêtement féminin typique, la mode a elle aussi tenue compte des coutumes du pays où les Juifs furent exilés.
-------De nos jours, il est évident qu'un femme a le devoir de s'habiller décemment, de façon à ne laisser découvert de son corps que ce qui est permis. Ainsi, une femme juive évitera les minijupes, les décolletés par trop vertigineux, les pantalons qui épousent les formes du corps, etc. Tout cela dans le seul but de conserver l'épouse à son mari. D'ailleurs, c'est dans la société juive qu'il y a eu le moins d'adultère et le moins de dépravations au cours des siècles. Les lois et les coutumes vestimentaires y sont certainement pour quelque chose.

G. Sebag
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