-----Dans le courant de la 2ème moitié
du siècle des années 500, un moine nommé Augustin,
venu de Rome, probablement envoyé par le Pape Jean III, ou son
successeur Benoît 1er, (surnommé Bonose), a fondé
en terre d'Albion, un monastère à Canterbury. Le travail
accompli en ces lieux y fut tellement remarquable et remarqué,
en termes de propagation de la foi chrétienne, que Rome finit par
promouvoir le territoire de conversion en diocèse et élever
le simple moine Augustin au grade d'Evêque. Et c'est en l'an 601
que le Pape du moment, Grégoire le Grand, intronisa le prélat
Augustin dans la dignité d'Archevêque. A la mort de ce valeureux
serviteur de l'Eglise, une lente et continuelle dégradation se
fit sentir dans l'image, l' oeuvre et l'influence religieuses qui y étaient
rattachées. Seul en subsistait le prestige d'un grand renom.
Un moine berbère
:Adrien
-----C'est alors que dans la 2ème
moitié du siècle composé par
les années 600, le Pape Vitalien décida de relancer l'action
catholique sur le plan local anglais. S'agissant de Canterbury, réduit
à l'état de
simple monastère, le chef de l'Eglise porta son choix sur un jeune
moine de bonne réputation pour "sa
grande science de l'écriture sainte, et son expérience consommée
dans les voies intérieures de la pitié".
Il s'agissait en terre africaine d'un Berbère, nommé Adrien.
Ce dernier était passé en Italie pour y mener une vie monastique
exemplaire, et était abbé de Nerida, près de Naples.
-----L'humble abbé, pour décliner
un pareil honneur, présenta au pape qu'il serait plus avantageux
de confier le siège de Canterbury à Théodore, car
il estimait celui-ci beaucoup plus capable que lui de remplir ce poste
difficile.
-----Adrien ne refusait pas d'ailleurs de
partager les travaux de Théodore en l'aidant de ses avis et de
son expérience.
-----Le Pape Vitalien accepta cette substitution,
mais exigea qu' Adrien accompagnât le nouvel élu, Théodore.
Tous deux se dirigèrent donc vers leur mission en passant par la
France. Ebroin, maire du Palais, fit arrêter Adrien, car il redoutait
en lui un agent de l'Empereur d'Orient, ou un ouvrier qui travaillerait
en Angleterre contre les intérêts de la France. Théodore,
après avoir passé l'hiver sur le continent, put s'embarquer
seul, au printemps de 689 ; quant à Adrien, il fut retenu à
Meaux et en d'autres endroits avant d'obtenir l'autorisation de continuer
son voyage. Il rejoignit dès que possible l'Angleterre pour y diriger
le Monastère Saint-Pierre-SaintPaul qui fut appelé plus
tard, Saint-Augustin.
Adrien montra un grand zèle pour enseigner à ses moines
le grec et le latin et fut, aussi, un exemple dans la pratique des vertus
religieuses et humaines. Il édifia toute la contrée par
sa vie sainte en même temps qu'il l'éclairait par sa doctrine
toute céleste. Il y est décédé le 9 janvier
710.
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De nombreux miracles
-----Son tombeau a été l'objet
deplusieurs miracles. Le plus édifiant a été que
son corps fut retrouvé intact et sans corruption en l'an 1090,
à l'occasion d'une réfection de sa sépulture , c'est
à dire, à près de 4 siècles après sa
première inhumation.
-----Son nom figurait régulièrement
et en bonne place dans les anciens calendriers d'Angleterre ainsi que,
paraît-il, dans le martyrologue des Bénédictins.
-----Toutefois, si notre compatriote Adrien
a souvent été dénommé le Saint-Augustin de
Canterbury, il convient de ne pas le confondre avec l'Evêque Augustin
qui l'avait précédé en ces lieux un siècle
auparavant. -----Cela n'enlève rien
à sa gloire et à ses mérites tels que les reconnaissent
et les célèbrent les fidèles croyants et pratiquants
à Canterbury.
N.B. Si vous désirez faire oeuvre utile et honnête, apprenez
à ceux qui portent ce nom que le premier dans la liste des Martyrs
béatifiés qui ont fait sanctifier ce nom était un
de nos compatriotes, un Africain, plus exactement, un Berbère.
Abbé Vincent Serralda
et Wynna Nat-IRATEN
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