sur site le 3/06/2002
-Le rachat du premier né

pnha n°57

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-------Ce chapitre va nous prouver encore une fois, le devoir de remerciement que l'on doit à Dieu, et la négation totale de l'ingratitude, caractère incompatible avec le judaïsme.
-------Un garçon est né dans une famille juive. La circoncision ayant eut lieu, une autre cérémonie va prendre sa place. (C'est pour cela que dans nos farnilles, l'on se souhaite d'avoir des garçons, non pas pour une question de misogynie, loin de là, mais c'est tout simplement, pour multiplier les occasions de se réjouir). Ce rite s'appelle le rachat du fils premier-né, ou en hébreu, pidione ha-bène.
-------Cherchons d'abord l'origine de cette loi.
-------Dès les premiers temps de la Bible, une tradition voulait que l'aîné des enfants mâles, soit "consacré" à Dieu, c'est à dire, non pas sacrifié, mais au service de Dieu, les sacrifices humains, je le rappelle, ayant toujours été interdit dans la Thora. Ainsi nous voyons au Chap. 16 de la Genèse, un personnage, Melki-Tédek, apporter à Abraham, sorti victorieux de la guerre, le pain et le vin. Melki-Tsédek est, d'après la tradition juive, Sem, fils aîné de Noé. Le texte nous dit là-bas, qu'il était le serviteur du Dieu Haut : c'est le premier prêtre de l'Histoire.
-------Plus tard, en survolant rapidement le Pentateuque, nous trouvons que Jacob accorde le droit d'aînesse et, par conséquent, celui de la prêtrise, à Joseph, son fils préféré, aîné de Rachel, au détriment de Ruben, fils aîné lui aussi, mais de Léa.
Quand les Israélites sortent d'Egypte sous la conduite de Moïse, ce sont les premiers-nés qui exercèrent les fonctions de la prêtrise. L'épisode tragique du Veau d'or auquel ils ont pris part, les a disqualifié pour toujours pour ce rôle, et la prêtrise fut conférée ad vitam eternam aux descendants d'Aaron, nommés depuis ces temps-là Cohanim (pluriel de Cohen).
Nous avons situé les évènements dans leurs contextes.
------- Maintenant, abordons le sujet d'aujourd'hui.
Dans l'Exode, Dieu dit à Moïse : "Consacre-moi, tout premier-né, tout fendeur de matrice, d'homme ou d'animal, est à Moi". (Ex. chap. XIII). Pour ne pas oublier le rôle joué par les aînés, il faut procéder à la cérémonie du rachat.
-------D'abord, voyons les conditions précises pour que cette cérémonie puisse avoir lieu.
-------Le rachat ne se fait que
- si la mère de l'enfant est juive
-si l'enfant est né par les voies naturelles, et non pas par césarienne ;
-si l'entant est un garçon (car les premiers-nés mâles seulement ont participé au veau d'Or) ;
- s'il est effectivement, le premier-né de la mère, c'est-à-dire qu'avant sa naissance, la mère n'a pas de ffausse- couche, d'avortement ou n'est pas déjà maman d'une fille ou d'un autre garçon ;
- si la mère ou le père n'est ni Cohen, ni Lévi, faute de quoi, il n'y aura pas de rachat ;
-enfin, et pour abréger, peu importe si le père a déjà des enfants, d'un premier lit (en cas de veuvage ou de divorce). C'est la mère qui compte : l'enfant doit être mâle, et premier-né pour elle.
-------La cérémonie proprement dite est indépendante de la circoncision : si, on retarde pour raisons médicales la circoncision, on doit malgré tout procéder au rachat du premier-né. Cela se fait 30 jours après la naissance du garçon, donc le 31èjour. Et pas plus tard, sauf si le 31è jour coïncide avec un chabbat ou un jour de fête.

 

-------On fait venir un Cohen (prêtre) qui prend l'enfant dans ses bras et il demande à la mère, et à la mère seulement, si cet entant est bien le sien, s'il est bien son premier-né, si elle n'en n'a pas d'autre et enfin s'il n'est pas né par césarienne. Le Cohen se fie à ce que répond la maman. Un oui à toutes ces questions, le père propose au Cohen à qui appartient l'enfant de le lui racheter. le Cohen prête alors au père, cinq pièces d'argent (le métal) d'un valeur précise (en Israël il existe des pièces spécialement frappées pour cet usage). Alors, le père donne ces cinq pièces d'argent au Cohen, et ce dernier dit : "Tu es libre et tu ne m'appartiens plus". Après quoi, le Cohen prononce la Bénédiction Pontificale, et tous les assistants présents à la cérémonie (on essaie d'y inviter au moins 10 personnes) sont conviés à un repas.
-------Pour chaque commandement divin, il est bon au moment de l'accomplissement de faire un repas. Nous l'avons déjà vu pour la circoncision, ici, pour le rachat du fils premier-né, mais ce repas lié à une ordonnance religieuse a lieu aussi lors de l'achèvement annuel du rouleau de la Thora, en conclusion d'un traité du Talmud ; etc...
-------Si quelqu'un sait qu'il est fils aîné de sa mère, et qu'il n'a pas été racheté, il peut le faire lui-même, dès qu'il est conscient de sa situation. II n'est jamais trop tard.
-------Cependant, on attend pour un enfant le 31è jour, car c'est le délai fixé pour constater qu'un enfant est viable. Si un nouveau-né meurt avant le 30è jour, il n'y a pas de rachat. De plus, sauf si le père se remarie, cette cérémonie ne se fait qu'une fois dans la vie. Et si un couple met au monde une fille aînée, le commandement du rachat ne se fera jamais dans cette famille-là.
-------Il est bon de savoir que les tribunaux rabbiniques peuvent forcer un père à racheter son fils mineur. Mais l'enfant devenu majeur, à 13 ans et un jour doit se racheter lui-même, le tribunal n'ayant plus de pouvoir coercitif pour l'obliger à se racheter.

G. Sebag