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site le 14/8/2002
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-------L'éducation
religieuse qu'un père doit donner à ses enfants, garçon
et fille revêt une importance particulière dans le Judaïsme.
Ce sont en effet, les enfants qui assurent la pérénité
de la foi, et la transmission de celle-ci jusqu'aux dernières générations.
C'est dans cette philosophie que se place la cérémonie dite
de bar-mitswa (pour un garçon) ou Bat-Mitswa pour une fille. -------Tout d'abord, parlons d'âge. La Bar ou Bat-mitswa est l'âge auquel on obtient la majorité religieuse. Si pour la société civile cet âge a été fixé à 18 ans, pour le droit de vote, pour la responsabilité, etc le droit juif a fixé, lui 13 ans pour la majorité religieuse pour un garçon, et 12 ans pour une fille. Nous verrons plus bas pourquoi cette différence d'âge. -------Dès qu'il commence à parler, on enseigne à son enfant, quelques versets de la Thora, à dire les bénédictions sur les aliments, à lui inculquer la notion de chabbath, etc... Si l'enfant commet une faute, la "responsabilité" rejaillit sur le père, parce qu'il lui aura mal enseigné les choses. C'est pour cela qu'un enfant, fille ou garçon, vers l'âge de 6 ans, fréquente une école religieuse appelée "Talmud-Thora", que l'on pourrait traduire par "Enseignement de la Thora". Des professeurs formés spécialement pour cela y donne des cours sur le Judaïsme, les fêtes, les lois contenues dans la Thora... -------A l'âge de 13 ans et un jour, le jeune garçon est introduit officiellement dans la communauté, (dans la cour des grands). C'est cette cérémonie qu'on appelle bar-mitswa, improprement traduit par Communion, et qui signifie textuellement, fils de la Mitswa, c'est-à-dire, apte à accomplir les commandements divins, et à accepter le joug divin. Nous avons déjà dit que le quorum minimum pour prier en communauté est de 10 membres mâles, adultes. Le jour de sa bar-mitswa, le jeune garçon en fera dorénavant partie, et c'est l'accès à la communauté qui donne lieu à une fête. -------En voici le rituel, selon nos communautés d'Afrique du Nord. -------Quelques semaines avant la date fatidique, le père acquiert pour son fils une paire de Téfilines et un Tallith, pour l'habituer à les porter (car il devra les porter, non seulement le jour de sa bar-mitswa, mais bien sûr, tout au long de sa vie). Ensuite, avec le rabbin qui va l'introduire dans la Communauté, le père fixe une date, car il y a des jours dans l'année où l'on ne peut pas célébrer de fête. Le calendrier de l'année le note et il est bon de le consulter avec tout événement familial. A titre d'exemple, on ne célèbre pas de barmitswa pendant les 33 jours qui suivent la Pâque Juive, ni pendant les 3 semaines qui précèdent le 9 av, jour anniversaire de la destruction du Temple, ces deux époques étant des périodes de deuil pour le peuple juif. -------Si l'enfant a 13 ans révolus à ce moment, la cérémonie est différée après ces jours de tristesse, mais il devra mettre officiellement et à la synogogue, les Téfilines et le Tallith, le jour de ses 13 ans. Pourquoi 13 ans ? On considère qu'à cet âge, un garçon est mûr pour comprendre par sa propre intelligence. C'est également à cet âge que la voie mue, le corps se développe, c'est l'âge où le garçon atteint la puberté. Cet âge a été fixé par nos Sages mais cependant, il n'y a aucune mention de la bar?mitswa dans la Thora, contrairement à tous les autres moments de la vie juive (dont nous avons parlé et dont nous parlerons plus tard). -------Arrive le grand jour. La bar-mitswa consiste principalement par le fait d'être appelé pour la première fois de sa vie au Séfer-Thora. Pour cela, le jeune garçon n'a pas dormi pendant des nuits et des nuits, pour apprendre, répéter, réviser le passage qu'il va lire en public ce jour tant attendu et redouté... La cérémonie de bar-mitswa ne peut avoir lieu qu'à l'office du matin, un jour où il y a une lecture publique de la Thora dans le Séfer-Thora. Il s'agit par exemple, des lundis et jeudis de toute l'année, car ce sont tous les lundis et les jeudis que l'on lit le Séfer-Thora à la synagogue à l'office du matin : mais le bar-mitswa peut prendre place aussi un jour de néoménie (Roch-Hodesh), car on y lit ce jour-là, aussi, la Thora, etc... |
-------On fait honneur
au bar-mitswa en lui offrant la première place. C'est en effet
lui qui sera appelé en 1er à la Thora en ce jour. Bien que
nous savons déjà que le Cohen et le Lévi sont prioritaires
, ce jour-là, on fait une exception. Le jeune garçon tremblant,
monte sur l'estrade et lit, devant l'assistance, sa famille, ses amis,
son passage dans le rouleau sacré, revêtu de ses Téfilines
et de son Tallith, neufs, achetés pour la circonstance. Cette lecture,
qui ne dure en fait, que quelques minutes, doivent paraître bien
longue pour notre jeune garçon. Surtout qu'il arrive fréquemment
que ce soit lui aussi, qui fasse fonction d'officiant pour tout ou partie
du service ! Ensuite, le chabbath qui suit, où là, il y
a plus de monde (non seulement la famille, mais également tous
les fidèles de la synagogue, connus et inconnus), on rappelle le
bar-mitswa au Séfer où, dans la même section, mais
dans un autre morceau, on lit pour lui, ou s'il l'a appris, il lit lui?même
un autre passage, ou bien la lecture des prophètes. C'est de cette
façon qu'une jeune garçon juif entre dans la communauté,
sachant à présent qu'il est soumis aux mêmes devoirs
et obligations qu'elle. Comme toute étape de la vie liée
à un devoir religieux, les différentes phases de la bar-mitswa
(cérémonie du matin en semaine et celle du chabbath qui
suit), sons accompagnées par des repas et des fêtes, pour
marquer ce i évènement. C'est aussi en ce chabbath que,
pour conclure, le bar?mitswa prononce un discours devant l'assemblée
à la synagogue, disocurs ayant un rapport avec le passage lu à
la Thora... G.Sebag |