Réghaïa - Alger, ses environs :
C'est là que mes grands-parents furent métayers de 1950 à 1963. Nous y passions des dimanches, des vacances, des jours paisibles.
Souvenirs personnels donc minimisé ou amplifiés???
sur site le 7-2--2003

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-----Je me souviens de cette propriété appartenant à mr De Quillacq. Des champs de vigne à perte de vue,de l'allée de caroubiers qui menait à la route, des figues de Barbarie ( roulées sur le sol avant d'être épluchées). Je revois le bassin , ses grenouilles et son éolienne à norias.

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La rivière qui traversait la propriété à environ1 km de la maison était un endroit attractif. Nous nous cachions sous les arcades du petit pont de 4 à 5 m qui l'enjambait. Rivière ou ru ? Combien de fois avons-nous percé le cul d'une bouteille qui plongée dans les quelques centimètres d'eau devaient nous apportait la pêche miraculeuse ! Il était bon de patauger, chaussé de bottes...

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Souvenirs aussi les fossiles d'huîtres, le marabout sous son bosquet d'eucalyptus, les eucalyptus à foison, les mimosas, les orangers, citronniers, néfliers.Des potagers regorgeant de légumes les plus variés.Du goût des tomates cueillies à la fraîche, des balades en char à bancs , je tenais parfois les rênes.Des raisins grignotés sur place. Des poireaux sauvages. Des chevaux que je harnachais parfois. Des caves avec leurs cuves gigantesques, de l'odeur du moût, de la cuve remplie d'un liquide bleu : le sulfate de cuivre. Des jours de chasse où je parcourais la campagne avec pépé. Des olives vertes que ma grand-mère fendait sur une pierre avant de les mettre dans la saumure. Des "Kiki" les cochons ( il y eut ainsi, comme les rois, Kiki 1 , Kiki 2, etc...qui terminèrent non guillotinés mais égorgés) qui devenaient saucisses, boudins, soubressades, graisse (délicieuse, étalée sur du pain avec du sel ou du sucre), jambons noyés dans le sel ( que l'on entamaient , rituellement et religieusement, à Pentecôte) ....

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Le bassin, cité plus haut, servait à l'irrigation des potagers : le potager des employés essentiellement arabes, celui de mes grands-parents, celui de mme Morla, ceux des patrons, celui près du "Château", ...Oui, la demeure centrale était une grande bâtisse ressemblant à un château...C'était un plaisir d'observer mon mahonnais de pépé de fermer et d'ouvrir avec une binette les différentes rigoles où l'eau passait pour arroser légumes, fleurs..Je poursuivais l'eau de son départ à son arrivée. L'eau n'était pas gâchée mais bien gérée.

----- Espaces infinis de liberté : je ne raconterai pas les bêtises que j'ai pu faire surtout quand mon cousin Philippe venait ...Espaces infinis de sensations, d'odeurs, de sons. J'étais dehors, du matin au soir, explorant les coins et recoins sans personne sur le dos...Surveillance attentive et discrète.. Jamais conscience du danger...J'en ai fait des armes, des outils...Promenades sous la pluie...Promenades sous le soleil ( bien plus nombreuses)...Escalades des bottes de foin...Parcours sous les toits aux charpentes vermoulues pour dénicher les pigeons (ça, c'était risqué ! j'aurais pu passer au travers, ...mais râté!))

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Souvenirs. Il y avait, parmi les indigènes, "Mouïa", sorte de contre-maître, "Moustique", "Bourracho", toujours avec son sourire à deux chicots. Tout ce monde semblait vivre en bonne entente. Et puis le garçon d'écurie, Ali?, qui s'était égorgé avec son couteau (refus de nous "attaquer"?).

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Souvenirs; La saison des vendanges. Ils étaient très nombreux à "descendre de la montagne" , c'est que la superficie le réclamait.Le matin, je partais parfois avec pépé à la boulangerie de Réghaïa, en char à bancs ou calèche, pour chercher le pain des "hommes". De gros gros pains. À midi ?, c'était la distribution. Les vendangeurs, en file, se présentaient devant la maison. Pépé ou Claude distribuaient les pains et inscrivaient une barre au crayon dans un cahier. A la fin de la semaine, c'était la paye. Chaque ouvrier recevait son salaire défalqué du prix du pain. Dans la journée, nous parcourions les vignes où pépé surveillait l'avancement de la cueillette : les grandes hottes, le va-et-vient des tombereaux, le raisin dans l'immense "moulinette", le jus , le bouillement, la surveillance des thermomètres, des alcoolmètres?, l'odeur entêtante...Je circulais au milieu de tout ça.

-----La grande (ou les? il devait y en avoir deux, non?) cuve, à l'extérieur de la cave, remplis d'une eau bleue. Mais bleue de sulfate de cuivre. Pour sulfater la vigne. N'aurait pas fait bon d'y chuter.

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Souvenirs. Vu l'espace libre, mes premiers essais de conduite avec la Dauphine. Essais non concluants !!! J'arrivais mieux avec les charrettes !!!