La T.S.F. en Algérie
L'inauguration du poste de radiodiffusion du Centenaire.
L'Algérie marche
de pair avec le progrès et le prouve par ses magnifiques réalisations.
En ce qui concerne seulement les moyens de communication, poursuivant
un vaste projet, elle a entrepris comme programme immédiat les
liaisons télégraphiques et téléphoniques
modernes en se servant pour cela des plus récentes adaptations
de la science : câbles et T. S. F.
Dans cet ordre d'exécution, la pose des câbles téléphoniques
souterrains entre Oran-Alger-Constantine avec liaison, d'une part vers
le Maroc, d'autre part vers la Tunisie, est activement poussée.
Tous ceux qui se déplacent sur les routes nationales ont pu voir
d'importants chantiers de la " L.T.T.N.A. " (Société
des lignes télégraphiques et téléphoniques
de l'Afrique du Nord) dont nous reparlerons un peu plus loin.
En ce qui concerne le domaine des communications radioélectriques,
l'exécution du programme poursuit son cours.
Liaison radiotéléphonique bilatérale entre la France
et l'Algérie.
Nous aurons bientôt la liaison radiotéléphonique
" bilatérale " publique entre la France et l'Algérie.
Elle reliera les réseaux ordinaires de téléphonie
à fil de France et d'Algérie.
Les appareils du système à ondes courtes dirigées
à projecteur Chireix et Mesny sont en cours de fabrication.
Les centres d'émission et de réception seront installés
à Boufarik et à Sidi-Moussa.
Liaison radioélectrique bilatérale entre les départements
algériens et la Métropole.
Dans chaque département algérien seront installés
des postes complets radioélectriques - émission, , réception
- qui pourront établir des communications bilatérales
entre les départements, entre ces derniers et la Métropole
et avec les protectorats limitrophes.
Là encore les appareils sont en construction et les emplacements
choisis.
Le poste de radiodiffusion du Centenaire.
Enfin, mardi dernier, à 9 h. 30, M. Pierre Bordes, Gouverneur
Général de l'Algérie, entouré de nombreuses
personnalités, a inauguré le nouveau et puissant poste
de radiodiffusion du Centenaire dont nous avons donné dans le
n° 437 du 14 septembre, une description détaillée.
Radio-Alger, entièrement monté avec du matériel
français par la Société Française Radioélectrique,
et qui exige une puissance d'alimentation de 100 kilowatts, rayonne
sur plus de 12 kilowatts-antenne. A l'heure actuelle, c'est le plus
puissant et le plus moderne poste français de radiodiffusion.
Plusieurs centaines de lettres d'auditeurs situés non seulement
dans toutes les provinces de France, mais aussi de nombreux pays européens,
dont certains sont distants de près de 3.000 kilomètres
d'Alger, sont parvenues à Radio-Alger.
Nous les avons consultées : presque toutes sont d'enthousiastes
félicitations, déclarant recevoir en fort haut-parleur
et avec une grande pureté " la voix de l'Algérie
". Certaines de ces lettres sont envoyées soit par des gens
ayant vécu en Algérie, soit par des touristes ou hiverneurs
étrangers ayant visité l'Afrique du Nord et dont les émissions
ont ravivé " d'excellents souvenirs ". D'autres missives
disent l'espoir de leur auteur de visiter un jour nos contrées
" noyées de soleil et pleines de sites enchanteurs ".
La grande majorité de ces messagères manifestent leur
étonnement d'entendre l'Algérie " plus puissamment
et plus clairement " que de nombreux postes européens.
Ce qui précède est une démonstration que, grâce
à la clairvoyance du Gouverneur Général et à
l'activité intelligente de M. Garcin, le sympathique secrétaire
général du Commissariat du Centenaire, l'Algérie
est dotée du plus puissant et plus efficace moyen de publicité,
qui fera agréablement connaître notre
Colonie à des millions d'auditeurs répartis sur tous les
points de l'Europe.
Enfin, étant donné la grande énergie radiée
et la portée réalisée, il est facile de recevoir
Radio-Alger dans nos trois départements, à l'aide d'appareils
simples et d'un réglage facile.
C'est une liaison nouvelle entre la Capitale et les bleds les plus reculés.
C'est égayer la triste solitude des colons que la nuit ou le
mauvais temps emprisonne trop vite et trop souvent dans leur lointaine
demeure. C'est les faire participer aux joies artistiques de la grande
ville et améliorer leurs conditions d'existence morale.