-Alger,« le quartier de la marine »
l'avenue du 8 novembre.

1.-IL Y A DIX ANS LA FRANCE ALLAIT RENOUER AVEC LA GLOIRE
L'anniversaire du débarquement du 8 novembre a été célébré avec ferveur

Extrait de l'Echo d'Alger du 9-11-1952 - Transmis par Francis Rambert

IL Y A DIX ANS LA FRANCE ALLAIT RENOUER AVEC LA GLOIRE
L'anniversaire du débarquement du 8 novembre a été célébré avec ferveur
" Ce n'est pas de puissance, mais d'indépendance que nous avons besoin
Nous ne sommes pas dupes de ces marchands d'illusions qui veulent parfois nous donner des leçons. Nous n'en avons pas à recevoir d'eux " a déclaré M. CLAUDIUS PETIT

Le dixième anniversaire du 8 novembre 1942 a connu à Alger un saisissant relief. Par la présence de ces fortes personnalités que sont MM. Claudius Petit, grand résistant et grand ministre ; le général Grossin, envoyé du président de la République et animateur de la résistance africaine ; le colonel Romans-Petit, l'homme qui, le 11 novembre 1943, fit défiler ses maquisards dans les rues d'Oyonnax.
Par l'importance nouvelle que donne l'actualité à quelques-uns des acteurs de ce moment capital de la guerre, tel le général Eisenhower. Mai aussi, mais surtout par la leçon toujours valable qui se dégage du 8 novembre 1942. La France, il y a 10 ans, s'apprêtait à renouer avec son destin glorieux. Dans l'union et dans l'espérance. Une situation internationale incertaine et difficile nous crée aujourd'hui les mêmes devoirs d'union et d'espérance que le 8 novembre 1942. Et c'est sans doute pourquoi ce dixième anniversaire fut si riche d'émotion et de vérité.

M. Claudius PETIT pose la première pierre du monument du 8 novembre

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Jacques Missé est né le 24 décembre 1919 à Alger.
Il fit ses études à Alger puis devança l’appel, intégrant dans les troupes du Génie quelques mois avant la guerre.
Après sa démobilisation, il décida de s’engager dans la voie de l’art, et plus particulièrement de la sculpture.
Dès 1945, il obtint le Grand prix de la Ville d’Alger pour Le mendiant

Il va dès lors recevoir des commandes d’État et réaliser en 1946 la dalle sacrée du Forum d’Alger ; en 1947 le monument de la Gloire au génie pour l’entré du camp militaire Basset de Beni Messous et des Fables de La Fontaine pour une école primaire d’Alger ; en 1955 le monument du débarquement des Forces alliées en Afrique du Nord, érigé avenue du 8 novembre 1942, mais aujourd’hui détruit ; en 1974 le monument d’Edmond Michelet (1899-1970), résistant, plusieurs fois ministre, monument installé à Brive-la-Gaillarde, place de la Liberté.

Maquette partielle (main qui tenait le glaive) du monument de débarquement des Forces alliées en Afrique du Nord ; 1955, plâtre
doré, diam. 60 cm, ht 115 cm ; coll. Ville de Cusset (cliché : Marie-Anne Caradec

Les commandes privées affluent également : de très nombreux bustes dont celui, imposant du Nègre Bobo en marbre noir de Belgique, ceux de personnalités comme Jacques Chevallier, l’amiral Auboyneau, Monseigneur Lefebvre, et le monument aux morts de Notre-Dame d’Afrique à Alger ...
Monuments, bustes, mais aussi art sacré ; Jacques Missé fut sollicité pour réaliser statues de saints (comme le Saint Dominique pour la chapelle des Dominicains d’Alger), et chemins de croix, comme celui de la maison de retraites spirituelles de Ben Smen, ainsi que celui des mains



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La nouvelle Poste (à gauche, grilles) et le Monument aux Compagnons du 8 Novembre 1942 par Jacques Missé


IL Y A DIX ANS LA FRANCE ALLAIT RENOUER AVEC LA GLOIRE
L'anniversaire du débarquement du 8 novembre a été célébré avec ferveur
" Ce n'est pas de puissance, mais d'indépendance que nous avons besoin
Nous ne sommes pas dupes de ces marchands d'illusions qui veulent parfois nous donner des leçons. Nous n'en avons pas à recevoir d'eux " a déclaré M. CLAUDIUS PETIT

Le dixième anniversaire du 8 novembre 1942 a connu à Alger un saisissant relief. Par la présence de ces fortes personnalités que sont MM. Claudius Petit, grand résistant et grand ministre ; le général Grossin, envoyé du président de la République et animateur de la résistance africaine ; le colonel Romans-Petit, l'homme qui, le 11 novembre 1943, fit défiler ses maquisards dans les rues d'Oyonnax.
Par l'importance nouvelle que donne l'actualité à quelques-uns des acteurs de ce moment capital de la guerre, tel le général Eisenhower. Mai aussi, mais surtout par la leçon toujours valable qui se dégage du 8 novembre 1942. La France, il y a 10 ans, s'apprêtait à renouer avec son destin glorieux. Dans l'union et dans l'espérance. Une situation internationale incertaine et difficile nous crée aujourd'hui les mêmes devoirs d'union et d'espérance que le 8 novembre 1942. Et c'est sans doute pourquoi ce dixième anniversaire fut si riche d'émotion et de vérité.

M. Claudius PETIT pose la première pierre du monument du 8 novembre
Samedi, en début de matinée, des gerbes furent déposées devant le commissariat central, à l'endroit où tomba le capitaine Pillafort, par le général Grossin, au pied du buste du capitaine Pillafort par M. Achiary, président des " Compagnons du 8 novembre " et au pied de la plaque scellée à la mémoire du lieutenant Dreyfus, par M. Bertaume, chef de cabinet de M. Claudius Petit.
A 10 h. 30, M. Claudius Petit posa avenue du 8-Novembre, la première pierre du monument, qui doit rappeler l'action de la résistance algéroise. M. André Achiary prit le premier la parole pour évoquer les heures émouvantes du débarquement, " ce jour où les L.S.T. anglo-saxons chassaient les ombres des felouques du maréchal de Bourmont ". Ici a Alger, poursuivit-il, fut amorcé le grand tournant de la bataille. Cette bataille à laquelle les fils d'Algérie dévalent prendre une part si considérable ". M. Achiary évoqua la part prise à l'entreprise de libération par le général Eisenhower " cet homme à qui l'Amérique vient de prouver sa confiance ".
M. Claudius Petlt insista sur le courage et la volonté de ceux qui avaient, le 8 novembre 1942, facilité le débarquement allié. " Ici, dit-il, est apparu le moment décisif d'un destin qui n'a jamais paru trouble à ceux qui avaient le cœur bien accroché. Mais cet événement, par surcroît. rendait l'espoir à ceux qui avaient pu douter ".
" Le 8 novembre est une date qui nous impose des devoirs, un devoir d'union, au tout premier chef ".
Reprenant la phrase du général de Gaulle : " Un seul combat pour une seule patrie ", M. Claudius
Petit insista. sur la nécessité " d'un coude à coude fraternel ". " Résistants de la première heure, dit-il, et résistants de la dernière, ceux qui n'ont jamais douté et ceux qui se sont repris après s'être trompés, tous ceux-la doivent s'unir au service de la Liberté. "

Prise d'armes et défilé
Après avoir posée la première pierre du monument. M. Claudius Petit gagna la tribune officielle pour assister, au défilé. Le ministre, accompagné de M. Roger Léonard, gouverneur général de l'Algérie ; du général Grossin, chef de la maison militaire du président de la République. et du général Morlière. représentant le ministre de la Défense nationale, passa les troupes en revue.
Le général Grossin procéda ensuite a une remise de récompenses. Il décora de la croix de guerre MM. Temime André, Bouchara Charles, Sebaoun Paul, Atlan Émile, Hagay Maurice, Van Cauvanberghe et Zemmour Lucien.
Le défilé commença alors conduit par le général Lardin. Des éléments de toutes les armes y participaient : fusiliers-marins, aviateurs. 9° zouaves, 13° R.T.S., 19° génie, 45° transmissions, 27° train, 10° légion de la garde, G.T.R.G. 520, 65° d'artillerie et 19° génie. Des avions à réaction survolèrent les troupes pendant le défilé.
Parmi les personnalités qui entouraient; le ministre et le gouverneur, nous avons reconnu le général Grossin. envoyé du président de la République ; le général Morliére, représentant le ministre de la Défense nationale ;: M, Perriès, représentant le ministre des Anciens combattants ; M. Cuttoli, secrétaire général du gouvernement ; MM. Cadi Abdelkader,. Aït Ali, députés ; M. Trystram, représentant MM. Blachette, Ribére. Paternot et J. Chevallier ; M. Raymond Laquière, président de l'Assemblée algérienne et de nombreux délégués ; M. Tremeaud, préfet d'Alger ; M. Bélaïche, représentant le président du Conseil général, et de nombreux conseillers généraux ; M. Gazagne, maire d'Alger ; le général Bonnaré ; l'amiral Sala ; le général Leroy ; MM. Baron et Guellati. conseillers économiques ; les représentants des puissances étrangères accrédités à Algerles représentants du culte ; de très nombreux représentants de la résistance africaine et notamment MM. Achiary, Fourment, Lalanne, ainsi que le colonel Romans-Petit, délégué du Comite d'action de la resistance. président des Maquis de France.

Banquet au centre " Clarté " ( )
A l'issue d'un grand banquet. organisé an Centre " Clarté ", de nombreux discours furent prononcés.
M. Achiary, aprés avoir souligné la participation du général Eisenhower au débarquement, ajouta, trés applaudi : " Nous demandons à Eisenhower de se souvenir que sur ces côtes habitent des Français et des Français qui veulent rester Français ".
Le general Weiss et le colonel Romans-Petit définirent le rôle et les mérites de la Résistance africaine.
M. Gazagne salua, à son tour, les héros du 8 novembre.
MM. Harry et Deross apportèrent ensuite l'hommage de la Grande-Bretagne et des États-Unis.
Le président Laquière exalta le sacrifice des résistants obscurs dont personne ne se souvient et mit en évidence le rôle admirable joué par la jeunesse algérienne dans le conflit.
Le gouverneur Léonard déclara en préambule : " Vous me permettrez de négliger les devoirs du protocole et de me souvenir que je suis ici un modeste résistant parmi d'autres résistants ".
" La Résistance. poursuivit le gouverneur, a été l'image la plus éclatante de la patrie. La Résistance c'est l'expression la plus authentique du patriotisme français, cette grande vertu qui a toujours, au cours des âges, soulevé les Français : ce sentiment qui anima une humble bergère de Lorraine, qui souleva les volontaires de 93, qui galvanisa les combattants de Verdun " ?"
Après avoir proclamé son attachement à la Résistance, le gouverneur enchaîna : " Nous servons aujourd'hui sans ambition et sans haine, avec le seul souci de maintenir un idéal sacré qui nous vient du plus profond des siècles et qui est l'idéal même de notre pays.
Ce n'est pas de puissance que nous avons besoin mais d'indépendance "
M, Claudius Petit prit à son tour la parole : " L'esprit qui nous a animés, l'esprit qui nous anime encore, c'est l'amitié de la communauté française. La leçon profonde que l'on peut tirer de la Résistance est une leçon profondément humaine. Il y a des gens qui osent, il y a des gens qui hésitent, il y a ceux qui espèrent et puis il y a les autres, il y a les audacieux, il y a les timorés. C'est la loi de l'histoire. C'est la loi de la vie. Et comme disait Jaurès : " Il est plus difficile de vivre chaque jour avec courage que d'être courageux dans un combat rapide et exaltant.
Nous devons, nous Français, rappeler au monde que ce n'est pas de puissance que nous avons besoin, niais d'indépendance et ce n'est pas la même chose. Nous devons conduire tous les hommes de toutes opinions et de toutes races vers l'évolution et le progrès. Mais nous ne sommes pas dupes de ces marchands d'illusions qui veulent parfois nous donner des leçons. Nous n'en n'avons pas à recevoir d'eux.
Entraîner l'Union française derrière la France, faire l'Europe contre vents et marées, affirmer notre besoin d'indépendance, tout cela n'est possible que si nous n'éprouvons plus l'angoisse de l'inconnu, la peur du mouvement, Tout cela n'est possible que si nous demeurons dans l'esprit de la Résistance. Tout cela n'est possible que si nous ne désespérons ni de la Résistance, ni de la France. ni de la liberté, ni surtout des hommes ".
M, Claudius Petit et le général Grossin ont regagné Paris hier matin par avion.