Alger, quartier de la Marine et alentours
Les Maisons mauresques du boulevard Amiral-Pierre

Les Maisons mauresques du boulevard Amiral-Pierre

Époque romaine
Il est évident que, vu sa situation, cette partie de front de mer du boulevard Amiral-Pierre fut occupée dès l'époque romaine, les fouilles qui furent faites à l'occasion de travaux de voirie ont affirmé ce fait. En 1873, des trous creusés pour recevoir des palmiers, près de la rue des Lotophages, ont permis de trouver d'anciens remblais, des pierres et un ancien chapiteau romain d'ordre ionique, ainsi que quelques chapiteaux appartenant à la période berbère. J'ai pu voir, nous dit Delvoux, dans sa notice sur Icosium, au fond de ces trous, deux gros murs perpendiculaires à la mer, d'une épaisseur approximative de 1 m. 60, très durs à démolir et d'un aspect tout à fait différent de celui des murs et voûtes arabes. Je les crois antiques.
J'ai constaté, continue Devoulx, sous le niveau turc de la rue Brueys, un dallage romain à la profondeur de 1 m. 50 environ, l'on découvrit, non loin de là, quatre jarres dont l'une en poterie grossière, laquelle mesurait 1 m. 80 de hauteur sur 0 m. 59 de diamètre dans sa plus grande largeur et qui se terminait par une pointe arrondie ; elle était enfouie à 0 m. 75 de profondeur de l'ancien sol d'une maison s'élevant au bord de la mer ; elle contenait quelques ossements d'animaux mêlés de terre.

En l'année 1857, lorsque l'on nivela et appropria les salles inférieures de la maison n°18 de la rue des Lotophages, qui est le Palais occupé par M. le Général commandant le Génie à Alger, l'on découvrit un fragment de mosaïque qui était sur sa forme et qui porte le numéro 65 du catalogue du Musée public d'Alger, lorsque celui-ci se trouvait rue de l'État-major où est la Bibliothèque Nationale. Sur cette mosaïque était placée une très petite tête de femme en marbre portant des traces de couleur rouge que l'on déposa au Musée, à l'époque de la découverte.

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Afrique illustrée du 26-9-1935 - Transmis par Francis Rambert

sur site :juin 2021

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plan 1870     
Plan 1870
Les murailles sont construites.
(rue du cheval, des Lotophages,.)
Les maisons mauresques
Les maisons mauresques (daté 1909)



Les Maisons mauresques du boulevard Amiral-Pierre

Époque romaine
Il est évident que, vu sa situation, cette partie de front de mer du boulevard Amiral-Pierre fut occupée dès l'époque romaine, les fouilles qui furent faites à l'occasion de travaux de voirie ont affirmé ce fait. En 1873, des trous creusés pour recevoir des palmiers, près de la rue des Lotophages, ont permis de trouver d'anciens remblais, des pierres et un ancien chapiteau romain d'ordre ionique, ainsi que quelques chapiteaux appartenant à la période berbère. J'ai pu voir, nous dit Delvoux, dans sa notice sur Icosium, au fond de ces trous, deux gros murs perpendiculaires à la mer, d'une épaisseur approximative de 1 m. 60, très durs à démolir et d'un aspect tout à fait différent de celui des murs et voûtes arabes. Je les crois antiques.
J'ai constaté, continue Devoulx, sous le niveau turc de la rue Brueys, un dallage romain à la profondeur de 1 m. 50 environ, l'on découvrit, non loin de là, quatre jarres dont l'une en poterie grossière, laquelle mesurait 1 m. 80 de hauteur sur 0 m. 59 de diamètre dans sa plus grande largeur et qui se terminait par une pointe arrondie ; elle était enfouie à 0 m. 75 de profondeur de l'ancien sol d'une maison s'élevant au bord de la mer ; elle contenait quelques ossements d'animaux mêlés de terre.

En l'année 1857, lorsque l'on nivela et appropria les salles inférieures de la maison n°18 de la rue des Lotophages, qui est le Palais occupé par M. le Général commandant le Génie à Alger, l'on découvrit un fragment de mosaïque qui était sur sa forme et qui porte le numéro 65 du catalogue du Musée public d'Alger, lorsque celui-ci se trouvait rue de l'État-major où est la Bibliothèque Nationale. Sur cette mosaïque était placée une très petite tête de femme en marbre portant des traces de couleur rouge que l'on déposa au Musée, à l'époque de la découverte.

La maison où fut faite cette découverte, dit Delvoux, ne remonte pas à plus de 60 années, soit vers 1800.

Ce fut une reconstruction faite, dit-on, par Mustapha Pacha avec des matériaux anciens provenant d'un ancien palais. Cette construction a pour base de belles assises de pierres de taille, placées sur le roc vif ; une partie de cette base, qui a une hauteur assez grande, forme une voûte jetée sur un endroit où les rochers, venant à s'interrompre, laissent pénétrer les eaux de la mer dans une excavation d'une certaine profondeur.

M. de Fouchères, qui a longtemps habité Alger, a raconté à Berbrugger (voir " Revue Africaine ", tome V, p. 141), qu'il avait possédé, avant de venir dans cette ville, un tableau remontant à la moitié du XVII° siècle, et représentant une vue d'Alger du côté de Bab-el-Oued, dans lequel les ruines d'un monument romain étaient figurées sur le rocher où s'éleva plus tard la batterie de Mami Arnaute ou de SebaTebaren, contiguë à la maison qui nous occupe. Les découvertes faites en 1857 donneraient à penser que ces ruines étaient encore visibles à l'époque où le peintre fit son tableau.

Cette maison romaine se trouvait donc à l'emplacement de la batterie où se trouve actuellement le jardin, il y aurait peut-être là quelques recherches à faire.
Epoque Berbère et Turque

Le plan de 1572 et un autre de la même époque n'indique aucune construction vers cet endroit, mais la tradition et d'anciens titres indiquent là le palais de Mami Arnaute, ainsi que son bagne particulier désigné dans les auteurs du XVII°et XVIII°siècles, notamment dans Haédo, qui signale que Cervantès fut l'esclave de Mami Arnaute ; et cet auteur esclave à Alger, donne quantité de détails sur la vie du corsaire Mami Arnaute au XVIII°siècle.
Ce palais fut occupé par le Consul de France, en 1808, ce fut là que le commendant Boutin résida et fit ses travaux de reconnaissance, car sur ses plans est marqué l'endroit et la coupe de la maison.

Ce qui indiquerait que ce palais fut élevé par Mami Arnaute, vers 1580, c'est que toutes les faïences de la cour sont semblables à celles du Palais d'Hiver qui remonte à la même époque.

L'examen architectural peut démontrer que ce Palais est antérieur à une centaine d'années au Palais d'Hiver.

Presque toutes les faïences sont en Delft. Les sous-sols sont de construction romaine ; on accédait par ces sous-sols à la mer au moyen de galères. Il existe, au premier étage, un boudoir du XVIII° siècle. Ce boudoir est de toute beauté avec un plafond décoré et peint de l'époque. Une salle avec plafond décoré près de la terrasse a été reproduite par la gravure par Lessore et Wild, en 1830. Il est heureux que ce groupe de palais n'ait pas été compris dans la démolition du quartier de la Préfecture. Ce sont des doueras qui faisaient partie du palais du célèbre corsaire Mami Arnaute.