Alger, quartier de la Marine et alentours
LE VIEIL ALGER
Premiers coups de pioche - 1934
er relogement rue Vauban et bd de Provence.

M. Rob Mallet Stevens, urbaniste et architecte parisien, répondait, voici quelques jours, à un journal qui avait ouvert une enquête auprès des plus éminentes personnalités parisiennes de l'art, de la littérature et de l'architecture, afin de savoir si l'on devait démolir ce vaste et inesthétique monument du Trocadéro.

Détruire le Trocadéro ? Il est épouvantablement laid, soit, cependant commencez donc plutôt par détruire les taudis de Paris — et ils sont nombreux
Pour reconstruire à leur place des quartiers clairs où régnera l'hygiène et la lumière.

Mais Paris, qui bâtit sur la périphérie de véritables phalanstères assainit bien tristement les vieux quartiers du Temple, du Marais, de Saint-Paul et ceux de la Bièvre et de Saint-Séverin, si admirablement décrits par Huysmans.

Je ne pense pas que ce soit le trop grand amour des vestiges d'une lointaine époque qui retienne les édiles parisiens — ils savent bien que l'on ne vit pas avec les morts et que notre existence moderne est loin de s'accommoder de ces crasseux témoins du passé — mais qu'ils' sont plutôt arrêtés par les énormes difficultés d'une entreprise indispensable mais vaste et très complexe.

Alger possède en plein coeur un quartier pittoresque auquel se rattachent les premiers souvenirs de notre installation: la Marine.

Dix-huit mille habitants y vivent.
C'est l'équivalent de bien des sous- préfectures et même de certaines préfectures de France.
(suite sous l'article)


Echo d'Alger du5-2-1934 - Transmis par Francis Rambert

sur site : juin 2014

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Mais ce quartier, de construction presque essentiellement indigène, croule littéralement et les lois de l'hygiène ne peuvent y étre respectées..

La municipalité d'Alger, qui vise à transformer notre ville selon un plan judicieusement établi, a songé à remplacer cette agglomération de taudis, qui occupe un emplacement privilégié dans la cité, par un ensemble de bâtiments modernes où l'activité commerciale pourra se développer à son aise.

Bien des critiques ont été faites de ce projet.

Certains voulaient, le principe à peine admis, voir les démolisseurs armés de pioches attaquer les maisons branlantes et les jeter à bas en moins de deux !

Mais ceux-ci, sans doute, ignorent, ou veulent ignorer, les mille difficultés d' une telle entreprise : achats des immeubles à détruire, recherche des terrains où se fera le relogement, procédure d'expropriations, organisation d'un plan d' alignement et surtout la construction des immeubles qui recevront les habitants de la Marine.

Car, avant de détruire, il faut construire si l'on ne veut pas laisser à la rue tout un monde de locataires.

Des critiques, la ville n'eut cure et méthodiquement poursuivit son plan.

Depuis plusieurs mois ce dernier est entré dans une phase active et les photographies qui illustrent cet article seront beaucoup plus convaincantes que les plaidoyers les plus habiles.

On démolit dans la Marine, c'est un fait.
(suite de la suite dans le corps de l'article)